Seize millions de spectateurs suivent dimanche 29 la prestation du président retransmise par neuf chaînes de télé. Face aux journalistes, Nicolas Sarkozy refuse de se déclarer candidat, garde sa posture de chef de l’État et annonce la prise de mesures présentées comme urgentes … mais qui n’entreront en vigueur qu’après la présidentielle (pour autant que le vainqueur ne décide pas de les supprimer).
A l’annonce attendue de la hausse de 1,6% de la TVA (TVA sociale) s’ajoutent une baisse des cotisations patronale, une taxe sur les transactions financières et la possibilité de construire 30% de plus sur son logement (dynamisation du secteur du bâtiment). Sont également annoncés la création d’une banque de l’industrie, le relèvement du quota de jeunes en apprentissages et la possibilité pour chaque entreprise de conclure des accords sur le temps de travail avec ses employés (mesure anti-35 heures). L’entretien est émaillé de nombreuses références à l’Allemagne, érigée en modèle.
Dans les jours qui suivent ont lieu de nombreuses fuites sur le débriefing de sa prestation avec les ténors de l’UMP, notamment des commentaires comme quoi les médias jouent contre lui (« on me dit suicidaire, alors je suis le suicidaire le plus en forme de France »).
Le reste de sa semaine est marquée par une plume symbolique à son chapeau avec le sauvetage de la société de lingerie Lejaby (en partie grâce à l’intervention du patron de LVMH Bernard Arnault), mais aussi par une sortie du ministre de l’Intérieur Claude Guéant sur les « civilisations inférieures » (« toutes les civilisations ne se valent pas, (…) il faut protéger notre civilisation »). Cette déclaration provoque un tollé et la gauche dénonce un « dérapage volontaire » visant à marcher sur les plates-bandes du FN.
Les autres candidats
- François Hollande est enfariné par une démente lors d’un événement d’Emmaüs. Pas de conséquence, si ce n’est un renforcement draconien du nombre de ses gardes du corps. Cette semaine voit également le lancement de son site internet de campagne.
- Sitôt après l’intervention télévisée du président le dimanche 29, Marine Le Pen déclare que celui-ci l’a désignée comme son véritable adversaire. Elle continue tout au long de la semaine d’agiter la menace de ne pas pouvoir se présenter faute de parrainages suffisants, dénonçant « le rêve de la classe politique » que serait son élimination avant même le premier tour. Ses adversaires de tous bords dénoncent une stratégie de victimisation et de bluff.
- Jean-Pierre Chevènement retire sa candidature « après avoir pu exercer le rôle pédagogique » qu’il s’était assigné. Pas encore d’annonce au sujet du candidat auquel il apportera son soutien (note ultérieure : il annoncera finalement quelques semaines plus tard se rallier à François Hollande).
- A la peine, Dominique de Villepin lance un appel aux maires pour obtenir ses 500 parrainages.
- François Bayrou dévoile son programme pour relever l’éducation nationale.
- Le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon organise une « marche de gueux » sur une propriété de Bernard Arnault.
- EELV tente de redresser la campagne d’Eva Joly, d’une part via une tentative d’ajustement de look et de sa perception par les électeurs, et d’autre part avec une implication plus grande de Duflot dans la campagne.
- Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière, se fait remarquer en déclarant qu’il ne serait pas normal que Marine Le Pen ne puisse se présenter faute de parrainages suffisants.
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