Évolution des sondages suite au deuxième débat républicain

Carly Fiorina en 2015C’était attendu : après sa prestation convaincante de mercredi dernier, Carly Fiorina (photo) fait un bond dans le sondage CNN/ORC publié le dimanche 20 septembre, passant de 3% d’intentions de vote deux semaines auparavant à 15%. Elle prend ainsi de la deuxième place parmi les républicains.

L’autre gagnant attendu était Marco Rubio, lequel passe de 3% à 11%. Christie en revanche n’a pas transformé l’essai, il reste sous les 5%. Trump subit quant à lui un ressac (-8%) mais reste en tête avec 24% des intentions de vote, tandis que Carson cède du terrain (-5%, 14%) et que Bush reste stable à 9%.

En résumé, les tendances restent susceptibles de grandes variations, Fiorina et Rubio se sont bien replacés et les intentions de vote sont appelées à fortement bouger au cours des prochains mois.

 

L’islam en point de mire

L’Islam a été mis sur le devant de scène à deux reprises par des républicains ces derniers jours :

  • d’abord lors d’un meeting de Donald Trump, lorsque celui-ci n’a pas corrigé un intervenant du public qui affirmait que Barack Obama était né à l’étranger et était de confession musulmane (une antienne circulant quasiment depuis l’arrivée sur le devant de la scène de l’actuel président et que Trump a allègrement alimentée par le passé).
  • ensuite quand Ben Carson s’est fait remarquer en déclarant qu’il considérait l’islam comme incompatible avec les valeurs et les principes de l’Amérique (en tout cas pour ce qui est de la fonction de Président, un musulman au Congrès ne lui posant pas de problème).

 

Scott Walker se retire

Scott Walker en 2015C’était devenu prévisible : Scott Walker jette l’éponge.

Propulsé haut dans les sondages grâce à un discours remarqué en janvier 2015 en Iowa, le gouverneur du Wisconsin n’a pas réussi à capitaliser ce bon départ et sa percée s’est achevée avec la fin du printemps.

Convaincant dans le costume de gouverneur, Walker n’a pas su se donner une stature autre que locale. Deux facteurs sont mis en avant pour expliquer cet échec. D’abord une méconnaissance des sujets tant nationaux qu’internationaux, ce qui se traduisit notamment par des prises de position fluctuantes sur des sujets sensibles (p. ex. le droit à la citoyenneté américaine) et mina sa crédibilité. L’homme essaya bien de s’entourer d’experts pour le coacher, mais son impréparation et son manque d’expérience étaient trop grands pour être rattrapés.

Second facteur en cause, sans doute le plus décisif : Donald Trump, dont l’entrée en lice tonitruante a relégué Walker au deuxième voire au troisième rang, dont il ne sortit plus, sa discrétion (pour ne pas dire son anonymat) lors des débats portant le coup de grâce à une campagne enlisée depuis plusieurs semaines et dont le financement se tarissait dramatiquement.

Fin de partie donc pour ce candidat profondément conservateur qui s’était attiré le soutien des frères Koch et distingué par ses refus de répondre à des questions portant sur la théorie de l’évolution ou sur la religion d’Obama, ainsi que par son affirmation matamore de mettre au pas les terroristes de Daech de la même manière qu’il avait mâté les syndicats de fonctionnaires du Wisconsin.

 

Bush dévoile ses intentions en matière fiscale

Jeb Bush en 2015Dans une tribune au Wall Street Journal (« How I’ll Slash the Regulation Tax », 22/9/2015), Jeb Bush clame sa volonté de mettre à bas la surrégulation imposée par Obama qui pèse tant sur la compétitivité du pays. Pour appuyer son propos, il brandit entre autres deux statistiques : les États-Unis ne sont que 46e au classement des pays les plus faciles où démarrer une entreprise, et les mesures prises depuis 2009 génèrent chaque année 443 millions d’heures supplémentaires perdues à de la paperasse.

Si élu, Bush effectuera un grand nettoyage bureaucratique, s’attachera à lever drastiquement les barrières à l’investissement, accélérera les procédures d’octroi (ou de rejet) de permis de bâtir concernant les grands chantiers (autoroutes, ponts, ports…) et mettra en vigueur une loi empêchant les poursuites judiciaires « futiles » qui retardent indéfiniment les projets fédéraux en matière d’infrastructure.

Autres mesures : retirer à l’agence de protection environnementale bon nombre des nouvelles prérogatives qu’elle a reçues, p.ex. en matière d’eau, d’émission carbone … ; revenir sur la décision de neutralité du Net imposée par la Maison Blanche à la FCC ; ….

Objectif de ce programme : accélérer la croissance économique d’au moins trois points d’ici 2025 (Bush est un des candidats républicains à avoir jusqu’ici le plus insister sur le volet « croissance »).

Le mot de la fin : « les hommes et les femmes de cette nation sont capable d’accomplir bien plus que ce que croient les libéraux et les régulateurs ».

 

Clinton et l’oléoduc Keystone

Elle avait jusqu’ici évité de prendre position, mais a fini par trancher : Hillary Clinton est contre le Projet Keystone XL.

 

Trump sceptique le réchauffement climatique

En réaction à une déclaration du pape François (en visite aux États-Unis) consacrée aux dangers du réchauffement climatique, Trump déclare être sceptique sur la question et que les politiques énergétiques visant à réduire les émissions de CO2 mettent en péril l’emploi. Sur ce thème, il est aligné avec la vision généralement partagée par les conservateurs.

 

Démission du « speaker » républicain à la Chambre des représentants

Depuis 1990 élu de l’Ohio à la Chambre des représentants dont il était le « speaker » (le président) depuis 2010, John Boehner jette l’éponge, vaincu par les tensions internes provoquées par l’aile dure du parti républicain, qui l’avait pourtant porté à ce poste voici cinq ans. Principal point de discorde : son attitude jugée trop modérée vis-à-vis des démocrates, avec lesquels il tentait de trouver un moyen pour empêcher que la fronde des élus en guerre contre l’avortement ne débouche sur un nouveau shutdown (blocage budgétaire de l’État fédéral).

 

Retour sur les conséquences du « Citizens United vs. Federal Election Commission » en 2010

Sur le site The Nation, le sénateur démocrate Sheldon Whitehouse publie une tribune intitulée « The Many Sins of Citizens United »

Son constat : les Super PACs qui supportent les candidats à la présidence ont récolté plus de $250m à la date du 30 juin, soit un montant dix fois supérieur à celui récolté en 2012 à la même époque.Il ajoute que la levée des limitations au financement des candidats a accru les craintes de corruption au profit de grandes entreprises, et pointe du doigt l’opacité des versements (« dark money»).

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