Contexte : après Paul et Huckabee, c’est Santorum qui annonce son retrait (il soutiendra Rubio). A Goffstown (New Hampshire), sept des neuf candidats encore en lice seront en scène, Fiorina et Gilmore n’y étant pas conviés (intentions de vote trop basses et pas de débat des seconds couteaux). L’après-Iowa a été marqué par une polémique sur la victoire de Cruz, des gens de son équipe étant accusé d’avoir propagé la rumeur d’un retrait de Carson juste avant le scrutin. Trump a menacé de porter plainte, puis est passé à autre chose.

 

Résumé

Rubio a passé une mauvaise soirée. En cause, une passe d’armes avec Christie, lequel l’a encore attaqué sur son inexpérience avant de lui reprocher de s’attribuer des mérites indus (« When you talk about the Hezbollah Sanctions Act as one of your accomplishments, you weren’t even there to vote for it. That’s not leadership, that’s truancy »). Rubio répliqua en parlant de mauvaises performances du New Jersey puis en relançant sa tirade classique sur Obama qui veut changer le pays, tirade qu’il venait de servir en réponse à la question de la journaliste lançant la discussion avec Christie. Celui-ci dégaina alors son meilleur coup de la soirée en déclarant que l’attitude de Rubio était exactement la manière d’agir des gens de Washington : d’abord tirer à vue avec des informations incorrectes (dans le cas présent, sur sa gestion du New Jersey), puis réciter un speech de 25 secondes que des conseillers lui ont fait apprendre sur le bout de doigts. Rubio contre-attaqua alors en … ressortant la même tirade anti-Obama ! Christie eut alors beau jeu de lâcher « here again, the memorized 25-second speech », puis d’en rajouter une couche sur Rubio qui n’a jamais été responsable de rien. L’attaque de Christie n’a pas seulement fait mouche sur le coup, elle est aussi revenue à l’esprit chaque fois que, plus tard, Rubio se lançait à nouveau dans un couplet anti-Obama. Ce « memorized 25-second speech » pourrait bien lui coller à la peau.

Christie remit le couvert lors d’une discussion sur l’immigration, lorsqu’il reprocha à Rubio d’avoir par le passé reculé lorsqu’il eut constaté que la proposition de loi qu’il portait sur ce sujet ne recueillait pas assez de soutiens, bref qu’il ne s’était pas assez battu pour son projet, alors que lui, au New Jersey, il a prouvé être capable de tenir bon face à l’adversité.

De leurs côtés, Trump et Cruz ont passé une soirée tranquille, ce dernier affichant d’emblée sa volonté de ne pas polémiquer avec le milliardaire en refusant de revenir sur des propos où celui-ci mettait en question son tempérament à être commandant-en-chef (« je laisse les électeurs en juger »). Seule anicroche à leur cessez-le-feu : un coup en douce de Trump lors des déclarations de clôture (il était le dernier à parler de la soirée et le sénateur du Texas ne pouvait plus répondre à cette attaque) disant que Cruz avait gagné en Iowa en prenant les votes de Carson.

Sur ce sujet, Cruz a plus tôt dans la soirée expliqué les raisons du dérapage (blâmant CNN) et présenté ses excuses à Carson, lequel a dit que de telles méthodes étaient symptomatiques de l’éthique à Washington.

Un moment délicat pour Trump : lorsqu’il lança un « Quiet ! » insultant à l’adresse de Bush lors d’un échange tendu entre eux au sujet du « Eminent Domain », Bush stigmatisant l’emploi que le milliardaire en avait fait à Atlantic City au sujet de la propriété d’une vieille femme.

Ce même Bush a été plutôt bon, sans qu’il y ait non plus matière à s’extasier. Au moins a-t-il existé. Kasich a fait meilleure impression que d’habitude, s’est défendu de ne pas être un vrai conservateur et a insisté sur la nécessité d’être prêt dès le premier jour pour occuper la fonction. Carson, lui, aussi effacé qu’à l’ordinaire.

 

Parmi les autres sujets évoqués : la Corée du Nord (qui vient d’effectuer un nouvel essai balistique) ; la Libye ; le waterboarding (qui n’est pas de la torture selon Cruz, qui est toutefois contre son utilisation, sauf certaines conditions) ; les possibles mesures de quarantaine face au virus Zika (Christie, Carson) ; l’héroïne ; comment se positionner face à Hillary ? ; la possibilité pour les femmes de participer au service militaire sélectif si la conscription est réinstaurée (Rubio, Bush ; bonne intervention de Christie sur ses filles libres de faire ce qu’elles désirent) ; les vétérans. A noter : l’entrée en scène chaotique de Carson qui manque son appel et crée la confusion.

 

Le résumé du débat en vidéo

 

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