Le débat se tient à Detroit (Michigan) et est organisé par Fox News, avec les journalistes Megyn Kelly, Bret Baier et Chris Wallace. Après le Super Tuesday, Mitt Romney a appelé à soutenir Rubio en Floride et Kasich en Ohio pour barrer la troupe à Trump. Rappel : Carson a jeté l’éponge.

 

Résumé

Même configuration que pour le débat précédent, avec un Trump harcelé par Cruz, Rubio et les journalistes, tandis que Kasich fait bande à part en refusant toute attaque ad hominem et se pose en « adulte » qui refuse les insultes et est doté de l’expérience nécessaire pour mener le pays.

Le début des échanges est surréaliste et vole bas. Alors que Rubio venait d’expliquer pourquoi il se livrait depuis quelques semaines à des attaques personnelles à l’encontre de Trump (« If there is anyone who has ever deserved to be attacked that way, it has been Donald Trump, for the way he has treated people in the campaign »), le milliardaire revient sur une remarque proférée par le sénateur de Floride lors d’un meeting à propos de ses mains, des mains que Rubio avait qualifiées de « petites », sous-entendant que, dans ce cas, une autre partie de l’anatomie de Trump devait l’être aussi. Visiblement offusqué, le magnat tient à mettre les choses au clair : « And he referred to my hands, if they are small, something else must be small. I guarantee you there is no problem. I guarantee. » Les débats suivants pourront-ils tomber plus bas ?

Les tentatives de déstabilisation de Trump ont été nombreuses au cours de la soirée :

 

  • Rubio l’a attaqué sur ses méthodes de businessman en contradiction avec ses postures, p. ex. la fabrication de vêtements en Chine et au Mexique. Trump s’est défendu en parlant du dumping mené par ces pays qui l’oblige à agir de la sorte, puis déclara que « Little Marco » ne connaissait rien à l’économie. Idem concernant le recours occasionnel à des travailleurs étrangers en Floride : les locaux ne veulent pas d’emplois saisonniers (dixit Trump).
  • Cruz a déclaré que, vu les votes, deux tiers du parti ne voulait pas de Trump comme candidat. Celui-ci rétorqua que, en suivant un tel raisonnement, cela voulait dire que 80% du parti ne voulait pas de Cruz, puis mit ensuite en avant un sondage CNN le donnant à 49% chez les républicains. Cruz répliqua que ce même sondage CNN le donnait battu contre Clinton, au contraire des autres candidats du GOP. Cruz relança aussi ses critiques sur le manque de conservatisme de Trump, ainsi que sur le soutien qu’il a par le passé apporté à nombre démocrates.
  • Les journalistes n’ont pas été en reste, mettant à plusieurs reprises Trump face à ses contradictions : sur le KKK (que Trump déclara alors désavouer totalement) ; sur son programme budgétaire incohérent (ce qu’il nia) ; sur ses positions concernant les travailleurs immigrés qualifiés et sur les réfugiés syriens. Sur ces deux derniers points, il expliqua avoir en effet changé d’avis et il mit en avant sa flexibilité. Cette réponse donnera plus tard lieu à une séquence amusante : alors que Cruz, d’un ton condescendant, demande à Trump de ne pas l’interrompre et de « respirer, même si c’est difficile », Rubio intervient et lâche une blagounette où il est question de yoga et de la flexibilité de Trump.
  • L’attaque le plus déstabilisante porta sur les poursuites judiciaires en cours concernant la Trump University. La journaliste Megyn Kelly insista pour exposer clairement les faits, et la défense du milliardaire ne fut pas extraordinairement convaincante. A suivre, cette question pourrait être une épine dans son pied sur le long-terme.
  • Malgré leurs divergences, tous les candidats, à la fin du débat, ont affirmé qu’ils soutiendraient celui qui remportera l’investiture du parti, quel qu’il soit.

 

Le résumé du débat en vidéo

 

 

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