Alors que Clinton a fait le break dans la course à l’investiture en dominant nettement son rival lors du premier Super Tuesday, le débat du jour se déroule dans le Michigan (où a lieu le scrutin mardi prochain), plus précisément à Flint, une ville défavorisée récemment mise sous les feux de l’actualité en raison de la contamination majeure au plomb de son réseau de distribution d’eau.
Résumé
Continuant à appuyer sur ses angles d’approche habituels, Sanders s’est montré plus offensif que précédemment et a lâché plusieurs attaques appuyées.
La première demi-heure est consacrée à un échange de propos sur la situation à Flint et les mesures préconisées par les deux candidats. Ces trente minutes passées, Sanders dégaine : « I’m very glad that Secretary Clinton discovered religion on this issue [empêcher la délocalisation des emplois] but it’s a little bit too late. Secretary Clinton supported virtually every one of the disastrous trade agreements written by corporate America ». Il enchaîne en évoquant le coût du traité NAFTA en termes d’emplois perdus puis adresse ses critiques envers le TPP.
Riposte de Clinton : « I’ll tell you something else (…) Sanders was against the auto bailout. In January 2009, Obama asked everybody in the Congress to vote for the bailout. The money was there and had to be released in order to save the American auto industry and 4 million jobs, and to begin the restructuring. We had the best year that the auto industry has had in a long time. I voted to save the auto industry. He voted against the money that ended up saving the auto industry. »
Sanders réplique : « If you are talking about the Wall Street bailout, where some of your friends destroyed this economy … ». Clinton veut l’interrompre. « Excuse me, I’m talking » la coupe sèchement Sanders, qui en remet ensuite une couche en l’accusant d’avoir voté tous les accords commerciaux néfastes pour le pays. Quant à son refus de voter le bail out de 2009, il le revendique, déclarant que c’était aux milliardaires à renflouer Wall Street, pas à la classe moyenne.
Clinton se défend : elle n’aimait pas tout dans l’accord de 2009, mais il était nécessaire pour sauver les emplois, sinon quatre millions de personnes en plus se seraient retrouvées au chômage. Bref, elle a fait preuve de responsabilité et a soutenu Obama qui demandait l’aide de tous.
Les échanges portant sur Wall Street, Sanders revient avec son attaque favorite : « One of us has a Super PAC. One of us has raised $15 million from Wall Street for that Super PAC. One of us has given speeches on Wall Street for hundreds of thousands of dollars. Now, I kind of think if you get paid a couple hundred thousand dollars for a speech, it must be a great speech. I think we should release it and let the American people see what that transcript was. »
Réponse de Clinton : « J’ai déjà dit que je les publierai lorsque tout le monde le fera ». Narquois, Sanders rétorque : « Je suis votre opposant démocrate, je les publie ici et maintenant, voilà, il n’y a rien, je ne prononce pas de discours à Wall Street pour des centaines de milliers de dollars ». Puis il revient sur Goldman Sachs qui a payé une amende énorme mais dont aucun cadre n’a été poursuivi. Le débat glisse ensuite sur le « corporate welfare », c.-à-d. les subsides aux entreprises (dont p.ex. Boeing), à propos duquel Sanders critique l’attitude de nombre démocrates.
La deuxième partie du débat démarre sur les armes à feu. Clinton cite une statistique folle : 90 morts par jour aux USA à cause d’elles. Suivent les critiques déjà entendues sur les positions de Sanders.
Quelques passages sur la religion et la foi des candidats, e.a. la judéité de Sanders. Autres sujets : les discriminations raciales subies au quotidien par nombre Afro-Américains ; l’éducation ; le besoin de grands travaux de rénovation d’infrastructures ; le changement climatique, avec un passage sur la fracturation hydraulique (Clinton : « Non mais oui » ; Sanders : « Non ») ; une brève allusion aux républicains (Clinton : « we get into vigorous debate about issues, but compare the substance of this debate with (…) Republican last week » ; Sanders renchérit : « If elected president, we are going to invest a lot of money into mental health. And when you watch these Republican debates, you know why we need to invest in that. »)
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