Contexte
- Moins d’une semaine avant le premier tour, grand meeting parisien pour Marine Le Pen.
- Objectif principal : convaincre ceux qui hésitent avec Sarkozy qu’elle est le seul vote utile à droite et ainsi reprendre du poil de la bête dans les sondages qui la placent aux environs de 14-16%, au coude-à-coude avec Mélenchon. Elle a assuré la semaine passée que l’écart avec le leader du Front de Gauche serait net et croit en ses chances d’accéder au second tour.
Ambiance / assistance
- Comparaison n’est pas raison (surtout quand la comparaison porte sur des meetings aussi différents que ceux en plein air de Sarkozy et Mélenchon avec ceux de Bayrou et Le Pen dans des enceintes fermées), mais le meeting de Marine Le Pen apparaît comme celui où l’assistance est la plus énergique et la plus motivée, parfois hystérique. Si le Zénith n’était pas complet en début de soirée, il s’est ensuite rempli jusqu’à être plein à craquer, avec de nombreuses personnes debout (6000 personnes au total sont annoncées).
- Beaucoup de jeunes. Le sondage Ifop d’il y a quelques semaines annonçant Le Pen en tête des intentions de vote chez les 18-24 ans y gagne en crédibilité.
- Deux sortes de drapeaux : les bleu-blanc-rouge et ceux « Marine présidente ».
- Pas de concert, pas d’animation, juste le Boléro de Ravel en fond sonore.
Avant-discours
- Deux intervenants chauffent la salle (et y arrivent plutôt bien). Le premier est Paul-Marie Coûteaux, anciennement proche de Chevènement, Séguin, Pasqua et de Villiers, et qui vient de fonder le parti SIEL (Souveraineté, Indépendance Et Libertés). Au cours de son intervention, il évoque son combat souverainiste et s’en prend à la génération « soixante-huitattardée ». Il est suivi par l’avocat Gilbert Collard, qui déclame un discours virulent. Des interventions punchy dans la forme donc, des charges passionnées et véhémentes, mais peu (pas) constructives sur le fond. L’essentiel du discours de Marine Le Pen sera dans la même veine.
Discours
- La première demi-heure consiste presque exclusivement à taper sur ses adversaires : Hollande (le moins attaqué), Mélenchon (« Mélenchon-Buisson, copains comme cochons », en référence à la remise de la légion d’honneur il y a quelques années au conseiller de Sarkozy, à laquelle le candidat au Front de Gauche a assisté) et Sarkozy (« Le vote Sarkozy est un vote inutile, un vote perdu. Le seul qui va compter, c’est le vote Marine Le Pen »). Dans un second temps, elle s’attaque au système, à l’Europe, à l’euro, à la finance, mais ne formule que peu de propositions concrètes ou ne les développe pas, repassant aussitôt en mode incantatoire et accusatoire.
- « Je suis la candidate de l’État-nation. » « Seul l’État-nation est capable de protéger et réguler l’économie. » Un peu plus tard, la foule scande : « Ni droite, ni gauche, front national ! »
- Discours long (une heure et quart) : la candidate tient la distance, ses harangues électrisent une salle qui entre en transe lorsqu’est abordé le thème de l’immigration. Les cris redoublent, les « On est chez nous ! » pleuvent, ainsi que les « On va gagner ! »
- Marine Le Pen attaque alors Mohamed Merah, parle d’une menace terroriste toujours présente et relance le couplet de la nationalité française qui s’hérite ou se mérite. Elle tente ensuite d’atténuer son propos en rejetant la faute de cette situation non pas sur les immigrés, mais sur les politiques qui n’ont pas agi comme ils auraient dû le faire. La remarque passe pour le moins inaperçue. Elle la réitérera en fin de discours en appelant les « Français de toujours » et les « Français les plus récents » à la rejoindre.
- Une cible très courtisée : les seniors, les retraités, que les études d’opinions indiquent comme toujours largement partisans de Sarkozy.
- L’entrée fut christique, le final pareil. Marine Le Pen est ensuite rejointe sur scène par une ribambelle de jeune (quelques-uns de 10-12 ans) pour entonner la Marseillaise.
- « Bougez-vous ! Cette élection est la vôtre ! ».
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