1. Introduction (15 septembre 2015)
2. Son avant-primaires (du 1er août 2015 au 31 janvier 2016)
3. Ses primaires (du 1er février au 31 juillet 2016)
4. Ses prestations lors des débats
1. Introduction (15 septembre 2015)
Né à Midland (Texas) en 1953 (62 ans en 2015), ce frère et fils de présidents a participé à la campagne victorieuse de son père en 1988 (ainsi qu’à celles infructueuses de 1980 et 1992) et tenu un rôle en vue lors l’élection de son aîné en 2000 (cf. l’indécision entourant l’issue du scrutin en Floride, dont Jeb était alors gouverneur).
Marié à une femme d’origine mexicaine rencontrée à 17 ans et qui a influencé son parcours religieux (il s’est converti au catholicisme) en plus de l’avoir rapproché du monde hispanophone, Jeb Bush débute une carrière dans le monde des affaires avant de se lancer en politique et devenir gouverneur de Floride (de 1999 à 2007), où il est connu pour avoir coupé dans les dépenses publiques, diminué le nombre de centres médicaux qui pratiquent l’avortement, renforcé les droits des détenteurs d’armes et essayé de s’opposer à l’arrêt de l’alimentation d’une malade en état de mort cérébrale (affaire Terri Schiavo).
2. Son avant-primaires (du 1er août 2015 au 31 janvier 2016)
Jusqu’en juin 2015, Jeb Bush est le favori à l’investiture républicaine. Pas un favori incontestable ni à la victoire assurée, mais, en dépit d’un profil un peu terne, celui qui présente le plus d’atouts : soutien de l’establishment, bilan solide en tant que gouverneur de Floride, et levées de fonds colossales pour financer sa campagne. Et puis, patatras, Donald Trump déboule. Et le ringardise. Le coup fatal est porté quasi d’emblée, lorsque le tempétueux milliardaire le qualifie de candidat « à basse énergie ». Le mot fait mouche, Bush ne va plus pouvoir s’en débarrasser. Une deuxième couche est appliquée en septembre quand Jeb, défendant le bilan de son frère George W. Bush (« il y a une chose que je sais de lui, c’est qu’il nous a gardé en sécurité ») s’entend aussitôt rétorquer par Trump : « Parce que vous trouvez, vous, que nous sommes en sécurité ? ». Jeb est flingué, dépassé par une campagne dont le style et les thèmes sont à mille lieues de ce qu’il avait escompté. Ses sondages plongent et des rumeurs de retrait se mettent à circuler. Mais, après une période de découragement et d’errance stratégique, il relève la tête. Dans son viseur, deux cibles : Marco Rubio, son ex-protégé en Floride, qu’il vise surtout via des spots publicitaires ; et Donald Trump, que, lors des débats de novembre et décembre, il est quasi le seul à oser attaquer. Dédaigneux, le milliardaire le traite avec morgue et condescendance. Bush passe outre, il insiste et continue le combat, inspirant à la fois respect et pitié. Ce qui, en politique, est rarement bon signe.
3. Ses primaires (du 1er février au 31 juillet 2016)
Les sondages à la veille des primaires lui prédisent le pire. Et celui-ci advient : 2,8% des voix en Iowa, puis 11,3% au New Hampshire, où il a pourtant dépensé sans compter en frais de publicité. La partie est finie, il le sait. Malgré cela, lors du neuvième débat, il livre un baroud d’honneur et, une fois de plus, s’en prend à Donald Trump qu’il est quasi le seul à tenter de déstabiliser, à tenter de montrer l’incohérence de ses idées. Pas le moins du monde ébranlé, l’intéressé répond une fois encore avec dédain. Une semaine plus tard, il remporte la primaire de Caroline du Sud (32,5% des voix), devant Marco Rubio (22,5%) et Ted Cruz (22%). Quatrième (7,8%), Bush annonce son retrait. Un mois plus tard, il annoncera soutenir Ted Cruz. Et lorsque celui-ci jettera l’éponge, il déclarera qu’il ne votera ni pour Hillary Clinton ni pour Trump, jugeant que ce dernier n’a ni le tempérament ni la force de caractère pour être président. Quant à la convention de Cleveland, elle se déroulera sans lui.
4. Ses prestations lors des débats
1er débat (août 2015, Cleveland, Ohio) : comme quasi tous les autres candidats, Jeb Bush a dû se contenter d’un rôle de faire-valoir par rapport à Donald Trump, la seule et unique attraction de la soirée.
Interrogé sur l’aspect dynastique de sa candidature, Jeb Bush répond avoir un bilan à montrer en Floride, où il a baissé des impôts et créé des emplois. Sur l’immigration, il a visiblement durci ses positions depuis que ce sujet est devenu un thème majeur de la campagne. Ainsi, s’il déclare comprendre le besoin pour certains de migrer illégalement (« they have no option ») et qu’il faut mettre en place une procédure permettant d’acquérir un statut légal (mais pas une amnistie, non, non), il affirme aussi qu’il faut davantage sécuriser la frontière et éliminer les villes sanctuaires.
Le résumé complet du 1er débat républicain
2e débat (septembre, Bibliothèque Ronald Reagan, Californie) : la gagnante de la soirée est Carly Fiorina. Invitée au débat prime-time après sa prestation remarquée lors de celui des seconds couteaux à Cleveland il y a un mois, l’ex-dirigeante d’HP est sortie du lot grâce à ses qualités oratoires, ses réponses argumentées et sa façon de gérer les escarmouches qui l’ont opposées à Donald Trump.
De son côté, s’il a tenté quelques coups d’éclats vis-à-vis de Trump (une accusation sur le fait que le milliardaire a été le seul donateur à avoir jamais tenté de l’influencer, et une demande d’excuses vis-à-vis de sa femme d’origine mexicaine dont le milliardaire avait déclaré qu’elle l’influençait en matière d’immigration), Jeb Bush n’en a pas moins été en général assez terne. Il donne en fait l’impression d’être dans un costume étriqué qui le gêne et, s’il semble avoir les moyens de prendre la tête des primaires, son comportement guindé et trop establishment le dessert face à la base électorale du parti qui attend moins de politiquement correct. Cette faiblesse n’est-elle que temporaire ? Au vu du deuxième débat et sachant qu’il reste quatre mois avant les scrutins, l’effet Trump va se dégonfler, Ben Carson n’a pas la carrure d’un leader et Fiorina n’a pas l’appareil pour aller au bout. Bush, lui, a les moyens financiers et l’entourage, il peut exciper son expérience de gouverneur et, sous des dehors gris, il n’est pas dénué de prestance (en tout cas plus que son frère). Bref, il a les moyens pour émerger sur le long terme, le risque étant toutefois, en restant trop longtemps en retrait, qu’un autre candidat establishment prenne l’ascendant. Scott Walker ? Il est en perte de vitesse et n’a pas impressionné. Marco Rubio ? Certains le pensent.
Le résumé complet du 2e débat républicain
3e débat (octobre, Boulder, Colorado) : deux perdants dans le débat de ce soir : l’organisateur CNBC critiqué de toute part, et Jeb Bush, lequel n’a tout simplement pas existé. Avant-dernier au temps de parole (7’03’’, trois minutes de moins que Fiorina et Marco Rubio), sans propos marquants (à part peut-être avoir souligné une fois de plus son bilan économique en Floride), ses seuls faits notables auront été une tentative de déstabilisation sur Rubio à propos de ses absences au Sénat (une attaque que Rubio déjoua aisément), une pique à l’égard des Français et de leur légendaire paresse au travail (glissée au moment de l’attaque sur Rubio) et un manque d’à-propos lorsque lui fut posé une question sur le jeu Fantasy Football, une question à l’intérêt présidentiel limité à laquelle il n’en répondit pas moins, ce qui permit à Chris Christie d’y aller de son coup d’éclat de la soirée en déclarant qu’il y avait des sujets plus sérieux à débattre. Cerise sur le gâteau : Jeb n’a pas senti le sens pris par le débat ce soir-là, c’est-à-dire une lutte candidats vs journalistes, et est resté en dehors des passes d’arme très médiatisées que se sont livrées les deux camps. Au bout du compte, le bilan de Jeb catastrophique, alors que, dans le même temps Rubio, son rival à court terme, gagne en crédibilité.
Le résumé complet du 3e débat républicain
4e débat (novembre, Milwaukee, Wisconsin) : peu d’originalité dans ce débat pour ce qui est des sujets abordés et des tirades prononcées, beaucoup de propos et positionnements ayant déjà été entendus lors des soirées précédentes, parfois (quasi) au mot près.
De son côté, Jeb Bush a livré une meilleure prestation que précédemment, même s’il n’y eut pas non plus de quoi pavoiser. S’il n’a cette fois rien entrepris contre Marco Rubio, il s’est en revanche montré plus offensif vis-à-vis de Donald Trump, sans toutefois connaître de temps vraiment fort.
Le résumé complet du 4e débat républicain
5e débat (décembre, Las Vegas, Nevada) : au cours d’une soirée où il fut presque exclusivement question des suites des attentats de Paris et San Bernardino, Donald Trump a continué de servir son discours populiste sans être déstabilisé par les attaques de Bush, lequel a sorti sa meilleure performance dans un débat, même si probablement pas au point de le relancer.
Ainsi Bush s’est-il montré opiniâtre et vindicatif dans sa volonté de bousculer le milliardaire, déclarant que « [ses] propositions ne sont pas sérieuses », qu’il est « great at the one-liners but he’s a chaos candidate. And he’ll be a chaos president », puis, au cours d’une passe d’armes sur le sort à réserver aux familles de terroristes, que ses propositions en la matière (s’en prendre auxdites familles) étaient « another example of the lack of seriousness (…) this is just crazy ». Enfin, lorsqu’il lui fut demandé pourquoi il était plus qualifié que Donald Trump pour négocier avec Poutine, il répondit entre autres que, lui, il serait un vrai commandant-en-chef, pas un agitateur-en-chef.
Les réactions de Trump à ces assauts ? D’abord, ses habituelles mimiques condescendantes dès lors que Bush parle de lui, l’air de dire « mais qu’est-ce qu’il raconte ? Avec quoi vient-il comme bêtises, celui-là ? ». Ensuite, les réparties directes et personnelles : « Jeb doesn’t really believe I’m unhinged. He said that very simply because he has failed in this campaign. It’s been a total disaster. Nobody cares », puis « Look, the problem is we need toughness. Honestly, I think Jeb is a very nice person. But we need intelligence and we need tough », cette dernière déclaration débouchant sur une passe d’armes où Bush coupa à plusieurs reprises la parole à Trump, lequel ne s’énerva pas. Il s’énerva en revanche lorsque le journaliste offrit pour la troisième fois de la soirée à Bush de l’attaquer, reprochant à CNN de polariser les débats sur sa personne et déclarant qu’une telle attitude était « unprofessional ». Bush en profita pour le railler (« if you think it is tough, imagine what it’s going to be like dealing with Poutine or President Xi (…) This is a tough business to run for president »), à quoi Trump répondit : « You are a tough guy, Jeb, I know » avant de rappeler les sondages qui le donnent largement en tête et Bush à un très faible niveau.
Bref, Bush s’est démené pour forcer sa nature et (tenter de) déstabiliser Trump, mais son problème reste d’être insipide et incolore le reste du temps. Ses propos sont aussi sensés et responsables que peuvent l’être ceux d’un républicain de l’establishment, mais ils sont sans relief ni saveur comparés aux tonitruantes sorties de Trump ou Ted Cruz. Et comme il ne brille pas par son charisme sur scène …
Le résumé complet du 5e débat républicain
6e débat (janvier, North Charleston, Caroline du Sud) : les premières échéances approchant, les débats gagnent en intensité et prises à partie. Cette fois, Donald Trump et Ted Cruz ne se sont pas esquivés et ont échangé plusieurs passes d’armes, d’abord sur l’éligibilité de Cruz, puis sur les « valeurs new-yorkaises » que le sénateur texan reproche au magnat de l’immobilier. Cruz ferrailla également à deux reprises avec Marco Rubio, lequel tenta aussi d’affaiblir Chris Christie qui géra bien l’attaque.
Quant à Bush, il a été dans la continuité du débat précédent en réservant ses traits pour Trump, qu’il attaqua sur :
- sa volonté d’interdire l’immigration des musulmans (« une telle décision rendra impossible la constitution d’une coalition contre Daech, on ne peut pas la prendre unilatéralement, il faut surtout mettre en place de bonnes procédures de screening » et « interdire d’entrée les musulmans n’est pas la solution, ce qu’il faut c’est détruire Daech »)
- son intention d’augmenter les tarifs douaniers vis-à-vis de la Chine (« il y aura de représailles qui dévasteront notre économie »), ce à quoi Trump répondit que les Etats-Unis n’avaient pas besoin d’une « personne faible » et que c’est ce qu’ils auraient avec Jeb Bush.
A noter que Bush a également évoqué la question des armes à feu, déclarant à ce propos : « il ne faut pas de nouvelles règles, il faut que le FBI fasse son travail. Barack Obama et Hillary Clinton veulent retirer des droits aux citoyens alors qu’il faut se focaliser 1°) sur la violence dans nos communautés et ceux qui commettent des crimes par armes à feu, et 2°) sur les problèmes de santé mentale ».
Le résumé complet du 6e débat républicain
7e débat (janvier, Des Moines, Iowa) : Bush a-t-il été déstabilisé par l’absence de Donald Trump (qui a refusé participé au débat) ? En tout cas, il a déclaré avec humour que celui-ci lui manquait et qu’il était un peu son Teddy Bear. Il l’évoqua aussi plus tard dans la soirée pour souligner la contre-productivité que ses propos intolérants sur les musulmans risquaient de causer dans la lutte contre Daech. A part cela, il n’a une nouvelle fois pas marqué les esprits.
Une intervention à signaler toutefois : sur Daech et le terrorisme, à propos desquels il a réitéré le plan de lutte qu’il avait déjà évoqué précédemment, à savoir armer les Kurdes, intégrer des troupes américaines avec les militaires irakiens, entraîner une force sunnite en Syrie, etc.
Le résumé complet du 7e débat républicain
8e débat (février, Manchester, New Hampshire) : si le débat a surtout été marqué par la défaillance de Marco Rubio face à Chris Christie, il aura aussi vu Bush être plutôt bon, sans qu’il y ait matière à s’extasier. Au moins a-t-il existé et même réussi à agacer Donald Trump qui lui lança un « Quiet ! » insultant lors d’un échange tendu au sujet du « Eminent Domain », Bush stigmatisant l’emploi que le milliardaire en avait fait à Atlantic City au sujet de la propriété d’une vieille femme.
Le résumé complet du 8e débat républicain
9e débat (février, Greenville, Caroline du Sud) : ça a castagné sec, avec pas moins de six prises de bec concernant Donald Trump, dont quatre avec le seul Bush. La première surgit avec la critique émise par Jeb quant à la volonté du milliardaire de composer avec la Russie en Syrie, Bush privilégiant quant à lui la destitution de Bachar el-Assad. Trump réagit alors vivement avec un méprisant « Jeb Bush is so wrong ». Les huées qui suivirent entraînèrent une réponse sur « les lobbyistes et les intérêts spéciaux » des supporters de Jeb, puis sur l’échec d’une stratégie qui n’a jamais marché avant de conclure sur un risque de Troisième Guerre mondiale. Bush rétorqua que Trump apprenait la politique étrangère dans des shows télévisés, qu’il pensait que Hillary Clinton était une grande négociatrice et qu’insulter les gens était sa manière de faire campagne. Trump eut le dernier mot en lâchant une phrase sur les 44 millions dépensés en pub au New Hampshire par Bush, pour le résultat que l’on sait.
La deuxième passe d’arme concerna « W. » (qui va venir prêter main forte à son frère en campagne en Caroline du Sud). Interrogé pour savoir s’il maintenait ses propos quant à une poursuite en destitution que W. aurait dû subir pour la guerre en Iraq, Trump répondit que la guerre en Iraq avait été une erreur énorme et que Jeb Bush avait mis cinq jours en début de campagne pour savoir comment se positionner sur ce sujet. Celui-ci rétorqua en avoir marre que Barack Obama et Trump s’attaquent à sa famille et qu’il était fier des accomplissements de son frère. La discussion passa alors sur sa mère, « la femme la plus forte que je connaisse », ce à quoi Trump répondit que c’était elle qui devrait concourir. Un peu après, Marco Rubio vint au secours des Bush en déclarant qu’il était heureux d’avoir eu George W. Bush à la Maison Blanche lors du 11 septembre plutôt qu’Al Gore et que, de toute façon, l’Irak violait les résolutions de l’ONU. Trump revint à la charge : « how can you say he kept us safe ? The WTC went down and I lost friends ».
La troisième prise de bec eut lieu quand Donald Trump affirma que Bush était la personne sur scène la plus faible en matière d’immigration. Il le qualifia de « ridicule » et en remit une couche sur ses publicités au New Hampshire. Jeb contra en accusant son adversaire de dénigrer les femmes, les handicapés, John McCain, etc. Enfin, la dernière « battle » fut lancée par Bush accusant Trump d’avoir fait faillite à quatre reprises, ce que le milliardaire nia avec véhémence avant de s’attaquer en retour au bilan de Bush en Floride, qualifiant celui-ci d’horrible.
Enfin, ultime échange à mentionner : celui qui eut lieu entre Bush et John Kasich. Infiniment moins brutal que les précédents, il fut d’une certaine manière quelque peu décalé comparé au reste de la soirée, les deux candidats se livrant surtout à une comparaison de leurs bilans respectifs en tant que gouverneur de Floride et de l’Ohio.
Le résumé complet du 9e débat républicain
5. Style et positions
Terne. C’est en un mot le résumé du style « Jeb » au cours de la campagne. L’homme est sérieux, courtois et posé mais manque de carrure et de charisme, et est souvent apparu engoncé dans son costume. Dans une primaire « normale », cela aurait pu passer. Mais face aux « enragés » qui se sont présentés cette année, Jeb Bush s’est retrouvé submergé par une déferlante de propos outranciers et populistes à laquelle il ne s’attendait pas. Sa surprise devant un tel phénomène (et son incapacité à y répondre) illustre sans doute la raison principale de son fiasco : ne pas avoir pris la mesure de la colère qui agite la base électorale du parti républicain. Le décalage entre l’establishment du GOP et ses électeurs n’a jamais été aussi grande et Bush ne l’a pas compris, il s’est retrouvé dépassé par un phénomène qu’il a sous-estimé ou pire, qu’il n’a pas vu venir. La campagne ne s’est pas jouée sur le terrain de jeu classique auquel il s’était préparé, et il n’a jamais trouvé ses marques dans le nouveau champ de bataille que ses rivaux lui ont imposé. Il tenta bien à plusieurs reprises de forcer sa nature et de ferrailler contre eux, mais sa tentative de déstabiliser Marco Rubio fut maladroite et se retourna contre lui (voir supra résumé du débat n°3), tandis que celles vis-à-vis de Donald Trump furent courageuses mais sans effets.
La même tendance se manifesta en ce qui concerne ses idées, lesquelles apparurent vite tièdes, voire timorées, comparées à celles de Trump et Ted Cruz, notamment en matière d’immigration, où il est partisan d’une procédure de régularisation conditionnée des immigrants clandestins. Ses positions anti-avortement (sauf en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la mère) et en faveur de la protection du droit au port d’armes ont été proches de la plupart des autres candidats et ne lui ont pas permis de se différencier. Quant aux compétences économiques dont il se vanta avoir fait preuve en tant que gouverneur de Floride (diminution des impôts, coupes dans les dépenses publiques), elles ne reçurent que peu d’écho et ne parurent jamais être un enjeu véritablement majeur de cette campagne.
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