Le sondage Ipsos-Le Monde (vague 18) réalisé les mardi 17 et mercredi 18 avril confirme le décroisement des courbes Hollande et Sarkozy, le candidat PS reprenant même une nette avance (3,5 points). Derrière, Le Pen et Mélenchon restent dans un mouchoir de poche, même si la candidate FN est donnée comme repartant légèrement à la hausse. Quant à Bayrou, son électroencéphalogramme reste plat à 10%.
Les autres instituts de sondage abondant dans le même sens (à part IFOP qui place les deux candidats à égalité parfaite), Sarkozy virant en tête dimanche soir serait une sensation. Parmi les éléments qui pourraient la rendre possible, deux reviennent en particulier : une forte abstention et un important transfert dès le premier tour de Bayrou vers Sarkozy, l’électorat du candidat Modem étant celui se déclarant le moins sûr de son choix (le vote Le Pen étant quant à lui annoncé comme certain par 80% des sondés).
La perspective d’un deuxième tour sans Sarkozy ou Hollande est écartée par tous les instituts, chacun plaçant Le Pen à au moins neuf points de Sarkozy. Et si des rumeurs d’une forte sous-estimation de la candidate FN et d’un recul conséquent du président sortant ne s’en mettent pas moins à circuler, un échec aussi cinglant de Sarkozy semble improbable.
Pour ce qui est du deuxième tour, pas de changement, la victoire nette de François Hollande est toujours attendue. Seul un basculement très fort des « Ne se prononcent pas » de Le Pen et Bayrou pourrait redonner une chance à Sarkozy.
Le reste de la semaine
- Les soutiens de dernière heure venus de personnalité de droite se multiplient pour François Hollande, à commencer par ceux de Martin Hirsch et Fadela Amara (anciens « ministres d’ouverture » de Sarkozy), à la grande indignation de l’UMP qui parle de « trahisons ».
- Autres ralliements : Corinne Lepage (déjà déclarée proche du candidat PS il y a plusieurs semaines), Azouz Begag et Brigitte Girardin (anciens ministres de Chirac et proches de Villepin). Quant à l’ex-ministre des Sports Chantal Jouanno, si elle soutient Sarkozy, on ne peut pas dire que ce soit avec enthousiasme, elle qui déclare avoir « des raisons personnelles » d’être contre lui. Enfin, la présidente du Medef Laurence Parisot se montre désormais plus mesurée vis-à-à-vis du socialiste. Sur le terrain, Hollande est en meetings à Lille mardi et en Gironde jeudi. Il déclare lors de ce dernier événement : « Sarkozy va la prendre de face, la vague », en référence à son adversaire qui dit sentir une vague de ferveur monter en sa faveur.
- « Oui, vivement dimanche ! » déclare jeudi Nicolas Sarkozy. « (…) j’ai l’intime conviction que les Français, comme à l’accoutumée, peuple libre, frondeur, nous réservent des surprises ». Le président sortant se plaint de devoir mener une campagne à neuf contre un et attaque violemment les règles de temps de paroles et les médias (« Quels sont ces personnages à qui on donne des temps de parole extraordinaires, qu’on n’a pas vus avant, qu’on ne verra pas après ? »). Sur le terrain, il cajole les Français de l’étranger en promettant l’extension de la prise en charge des frais de scolarité aux élèves de collège (promesse déjà lancée en 2007). Revenant sur le meeting de la Concorde (au sujet duquel Mediapart dément les 100 000 personnes annoncées), il assure être « pour l’indépendance de la BCE » (ce qui n’était pas évident au vu de son discours) mais qu’un dialogue avec cet organisme doit être instauré. Il passe également une partie de la semaine à se défendre sur le dossier du nucléaire libyen, où des incohérences dans ses propos et dénégations continuent d’être pointées.
- Le président sortant continue aussi de subir des attaques sur sa probité de la part d’Eva Joly, laquelle affrète mercredi un bus pour emmener la presse dans un « Sarkozy Tour » passant entre autres par Neuilly, le Fouquet’s et le domicile de Liliane Bettencourt. Rayon justice toujours, la candidate EELV gagne le procès que lui intentait Marine Le Pen pour diffamation, la candidate frontiste lui reprochant d’avoir dit qu’elle était « l’héritière de son père milliardaire par un détournement de succession ». Quant à Jean-Luc Mélenchon, il exhorte les Français à le placer devant le FN et demande aux médias de l’aider « plutôt que de nous tirer dans le dos ».
- Quasi un marronnier : l’interdiction de publier toute tendance avant 20h. Médias et blogs français se font mousser, et comme d’habitude, les sites d’info belges et suisses livreront les estimations vers 18h.
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