a) Scott Walker – b) Mike Huckabee – c) Jim Gilmore – d) Lindsey Graham – e) Bobby Jindal – f) George Pataki – g) Rick Perry – h) Rick Santorum
Scott Walker
Né à Colorado Springs (Colorado) en 1967 (47 ans en 2015), Scott Walker devient gouverneur du Wisconsin en 2011 et se fait remarquer pour avoir survécu l’année suivante à une procédure dite de « recall », c.-à-d. un retour aux urnes par demande populaire (900 000 signatures ont été obtenues pour demander à ce qu’un nouveau vote soit effectué). En cause : les mesures budgétaires strictes qu’il a mises en place après son intronisation et vivement critiquées par les syndicats. La seconde élection débouche sur une nouvelle victoire de Walker, lequel y gagne une notoriété nationale et devient une figure en vue du parti républicain, au point d’apparaître parmi les candidats crédibles à l’investiture pour la présidence après un discours remarqué en janvier 2015 en Iowa. Convaincant dans le costume de gouverneur, Walker ne parvient cependant pas à se donner une stature autre que locale et, après quelques mois bien placé dans les sondages, il rentre nettement dans le rang avec la fin du printemps et finit par jeter l’éponge au tout début de l’automne.
Deux facteurs sont mis en avant pour expliquer cet échec. D’abord une méconnaissance des sujets tant nationaux qu’internationaux, ce qui se traduisit notamment par des prises de position fluctuantes sur des sujets sensibles (p. ex. le droit à la citoyenneté américaine) et mina sa crédibilité. L’homme essaya bien de s’entourer d’experts pour le coacher, mais son impréparation et son manque d’expérience étaient trop criants pour être rattrapés.
Second facteur en cause, sans doute le plus décisif : Donald Trump, dont l’entrée en lice tonitruante le relégua au deuxième voire au troisième rang, dont il ne sortit plus, sa discrétion (pour ne pas dire son anonymat) lors des débats portant le coup de grâce à une campagne enlisée depuis plusieurs semaines, et dont le financement se tarissait dramatiquement.
Fin de partie donc pour ce candidat profondément conservateur qui s’était attiré le soutien des frères Koch et distingué par ses refus de répondre à des questions portant sur la théorie de l’évolution ou sur la religion d’Obama, ainsi que par son affirmation matamore de mettre au pas les terroristes de Daech de la même manière qu’il avait mâté les syndicats de fonctionnaires du Wisconsin.
Tout au long des scrutins des primaires, Walker s’est fait discret et n’a pas manifesté de soutien à Trump lorsque sa victoire est devenue inéluctable. Il finit néanmoins par le faire lors de la convention de Cleveland où il prononça un discours.
Mike Huckabee
Gouverneur de l’Arkansas de 1996 à 2007 (l’État où il est né en 1955), Mike Huckabee est un républicain tendance chrétien conservateur qui crée la surprise en 2008 en remportant le caucus de l’Iowa. Ne parvenant toutefois pas à capitaliser ce succès, il rentre vite dans le rang et se retire de la course. Animateur d’une émission télé sur la chaîne Fox News de 2008 à 2015, il annonce le 5 mai 2015 sa deuxième candidature à l’investiture républicaine.
Ses premiers sondages sont encourageants (aux alentours de 10%), mais, comme tant d’autres de ses rivaux, l’entrée en lice de Donald Trump le marginalise et il tombe très vite vers les 5%. Repris parmi les candidats prime-time lors des trois premiers débats, il y affiche une attitude en retrait et ne cherche pas à s’imposer dans les échanges, attendant calmement que la parole lui soit donnée. Lorsque ce cas se présente, il fait preuve d’humour (par exemple lorsque, interrogé sur ses faiblesses, il répond « je n’en vois pas, mais vous pouvez demander à ma femme », ou, quand questionné sur Donald Trump, il déclare : « je ne tiens pas à lui donner davantage de temps de parole, j’aime Donald Trump, je porte une cravate Donald Trump et je suis sûr qu’il ferait un meilleur président qu’Hillary Clinton »). Ces bons mots amusent mais ne dissipent pas l’impression que la plupart de ses interventions sont avant tout des tirades bien préparées dont il ne s’écarte guère, et il retombe alors vite dans l’anonymat, noyé dans la masse de la dizaine de candidats sur scène.
Parmi les thèmes abordés avec lui, il y eut notamment la question des fonctionnaires civils refusant de célébrer les mariages gays du fait de leur conscience, Huckabee prenant fait et une cause pour Kim Davis, une fonctionnaire du Kentucky récemment sanctionnée pour pareil cas. Dans un autre registre, Huckabee (qui souffre lui-même du diabète et prône une médecine controversée pour soigner ce mal) déclara la nécessité de déclarer la « guerre » au cancer, à Alzheimer, au diabète et aux maladies cardio-vasculaires, ajoutant que les Etats-Unis n’avaient pas tant un problème de « healthcare » (de système de soins de santé) qu’un problème de « health » (de santé publique).
Ses sondages devenant tellement bas, il n’est plus convié aux débats en prime-time à partir de novembre et doit se contenter des débats des seconds couteaux. Il n’en reste pas moins en lice jusqu’à l’ouverture des primaires en Iowa, où il récolte moins de deux pourcents des voix et annonce dans la foulée suspendre sa campagne. Trois mois plus tard, lorsque l’investiture de Trump est devenue inéluctable, il appelle le parti à se ranger derrière le nominé.
Jim Gilmore
Né à Richmond (Virginie) en 1949 (66 ans en 2015), Jim Gilmore est attorney général en Virginie de 1994 à 1997, gouverneur de Virginie de 1998 à 2002 et candidat à la présidence en 2008.
Crédité de très, très faibles intentions de vote, Gilmore est quasi invisible de toute la campagne mais ne se maintient pas moins en lice jusqu’au lancement officiel des primaires. Crédité dans les sondages de … 0,0% des voix en Iowa, il y récolte en tout et pour tout 12 voix. Les 133 voix obtenues dans le New Hampshire ne remontent pas sa cote et il se décide à finalement à annoncer la suspension de sa campagne.
Lindsey Graham
Né à Central (Caroline du Sud) en 1955 (60 ans en 2015), Lindsey Graham est membre de la Chambre des représentants de 1995 à 2003 et sénateur de Caroline du Sud depuis 2003. Connu pour être un faucon très interventionniste, il est aussi capable d’être bipartisan, n’hésitant pas à travailler avec des démocrates sur des sujets tels le réchauffement climatique ou la fiscalité.
Ses états de service ne suffisent toutefois pas à le faire décoller dans les sondages et il doit se contenter de participer aux débats des seconds couteaux … auxquels il n’est même plus éligible à partir de novembre. Après avoir renoncé à sa campagne en décembre, il soutient Jeb Bush puis, après le retrait de celui-ci, Ted Cruz. Une fois la défaite du sénateur du Texas actée, Graham annonce qu’il ne votera ni pour Donald Trump ni pour Hillary Clinton et déclare à plusieurs reprises son malaise vis-à-vis de certaines déclarations du magnat de l’immobilier.
Bobby Jindal
Né à Bâton Rouge (Louisiane) en 1971 (44 ans en 2015), Bobby Jindal a été membre de la Chambre des représentants de 2005 à 2008 et est gouverneur de Louisiane depuis 2008, devenant le premier Américain d’origine indienne à être élu dans cette fonction.
Après avoir annoncé sa candidature à l’investiture républicaine le 24 juin 2015, Jindal voit ses sondages stagner aux alentours de 1% et il n’est jamais en mesure de postuler aux débats en prime-time, devant se contenter de ceux des seconds couteaux. Il annonce finalement son retrait en novembre et soutient alors Marco Rubio.
Ayant tenu des propos durs envers Trump au cours de sa campagne (« narcissique », « mégalomane »), il appelle à le soutenir du bout des lèvres dès lors que son investiture devient inévitable, déclarant que rien ne serait pire que son élection, si ce n’est celle d’Hillary Clinton.
George Pataki
Né à Peekskill (New York) en 1945 (70 ans en 2015), George Pataki est gouverneur de l’État de New York de 1995 à 2006, un petit exploit pour un républicain, puisqu’il est seulement le troisième issu de ce parti à être élu à ce poste dans cet État depuis 1923.
Annonçant sa candidature fin mai 2015, il stagne aux alentours de 1% dans les intentions de vote et doit se contenter de participer aux débats des seconds couteaux … auxquels il n’est même plus éligible à partir de novembre. Il annonce finalement son retrait fin décembre 2015, avant de soutenir Marco Rubio, puis John Kasich.
Rick Perry
Né à Paint Creek (Texas) en 1950 (65 ans en 2015), Rick Perry est gouverneur du Texas de 2000 à 2015. Déjà candidat à l’investiture du parti républicain en 2012, il échoue assez nettement dans sa tentative.
Désireux de retenter sa chance pour 2016, il est toutefois vite ramené à la raison par les faibles intentions de vote à son égard et, après avoir seulement participé à un seul débat des seconds couteaux en août 2015, il annonce en septembre la suspension de sa campagne. Il annoncera ensuite en janvier 2016 soutenir Ted Cruz, puis, après le retrait de ce dernier, Donald Trump.
Rick Santorum
Né à Winchester (Virginie) en 1958 (57 ans en 2015), Rick Santorum est comme Mike Huckabee un républicain tendance chrétien conservateur. Sénateur de Pennsylvanie de 1995 à 2007, il a été membre la Chambre des représentants de 1991 à 1995 et, comme Huckabee en 2008, il a créé la surprise en remportant le caucus de l’Iowa en 2012. Bataillant face à Mitt Romney, il remporte dix autres Etats mais voit l’écart inexorablement s’accroître et il se retire début avril.
Décidé à retenter sa chance pour 2016, il se déclare à nouveau candidat le 27 mai 2015. Sa campagne ne décollera toutefois jamais et il restera confiné aux débats des seconds couteaux. Après son mauvais score en Iowa (0,95%), il suspend sa campagne et annonce son ralliement à Marco Rubio. Et lorsque celui-ci jette à son tour l’éponge, Santorum apporte son soutien à Donald Trump.
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