Introduction (20 janvier 2012)
Candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon est un tribun charmeur et batailleur, à l’aise dans les joutes oratoires. Son espoir : attirer la gauche du PS en donnant de Hollande une image de centriste éloigné des idéaux socialistes que Mélenchon juge être le seul à incarner. Cette stratégie peut fonctionner, pas assez a priori pour s’immiscer dans la lutte pour le second tour, mais suffisamment pour affaiblir Hollande. Au risque de provoquer un 21 avril bis ?
Autres cibles : attirer l’électorat ouvrier parti vers Sarkozy ou Le Pen, ainsi que les écologistes déçus par la campagne d’Eva Joly et qui pourraient se retrouver dans ses valeurs.
La présentation de tous les candidats
Intentions de vote à la mi-janvier 2012
Le sondage réalisé par les 13 et 14 janvier par l’institut Ipsos montre une érosion chez Hollande, mais également chez Sarkozy. Tout profit pour Bayrou qui se relance et ouvre la possibilité d’un match à quatre. Mélenchon continue de ne pas décoller, Le Pen reste stable, Joly chute.
En ce qui concerne les report de votes au second tour, Hollande ferait le plein sur Mélenchon et Joly, et capterait une majorité des électeurs de Bayrou, tandis que ceux de Le Pen se répartiraient de manière égale entre les deux candidats testés et les « Ne se prononcent pas ».Semaine du 22 au 28 janvier
Hollande lance véritablement sa campagne le dimanche 22 par un meeting au Bourget.
De son côté, Mélenchon se fait remarquer en parlant de « balladurisation de Hollande » ; le même Mélenchon avait quelques mois auparavant qualifié le candidat socialiste de « capitaine de pédalo ».
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Semaine du 29 janvier au 5 février
De passage au 20h de TF1 le dimanche 29, Nicolas Sarkozy continue de ne pas se déclarer. De son côté,le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon organise une « marche de gueux » sur une propriété de Bernard Arnault.
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30 janvier – Vœux de Jean-Luc Mélenchon à la communauté éducative
Contexte
- Présentation des vœux du Front de Gauche (représenté par son candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon) à la communauté éducative.
- Lieu : le théâtre Comédia, boulevard de Strasbourg.
- Parterres remplis, étages un peu moins, disons entre 800 et 1000 personnes ; le public à l’ouverture des portes paraît un peu âgé (la bonne cinquantaine) mais rajeunit nettement au fur et à mesure que le début du meeting approche (pas mal de jeunes dans la vingtaine).
- Première partie animée par le groupe Zone Nono. Suit une séance de lecture par les Commandos culturels du Front de Gauche : Condorcet (qui fait très daté), Jaurès (qui fait très idéaliste) et Bourdieu 1984 (très actuel, beaucoup de constats inchangés).
- Arrivée de Mélenchon rythmée par le mot d’ordre « Résistance » scandé par la foule.
Contenu
- Cœur du message : « Non à la financiarisation et à la marchandisation des savoirs ! ».
- « C’est L’État qui bat monnaie diplômante et personne d’autre ! »
- « Il faut abolir la compétition entre établissements, de même que la carte scolaire. »
- « Tout jeune est capable d’être éduqué. Ceux qui ne le croient pas ne sont pas de notre camp ! »
- Charge virulente contre le traitement actuel de l’enseignement professionnel ; fustige que la droite traite celui-ci comme le banc d’essai de ses manœuvres en matière d’éducation.
- L’école doit être globale, c.-à-d. lier intelligence, sport et culture, ne pas être uniquement utilitaire.
- « La surveillance laïque ne s’arrêtera jamais. L’école ne peut être émancipatrice si elle ne transmet pas que du raisonné et du raisonnable. Il ne saurait y avoir aucune vérité révélée à l’école. Ceci vaut aussi pour la religion de l’économie de marché. »
- L’école doit aussi être émancipatrice pour ceux qui la font vivre – il faut titulariser les précaires !
Style
- Se réfère peu à ses notes, son discours fait spontané, tout en étant structuré ; avance ses arguments (parfois un peu tirés par les cheveux) comme on construit une démonstration, de manière systématique, implacable.
- Une exception sur sa spontanéité : lorsqu’il parle de « planification écologique ». L’appel du pied aux électeurs EELV est évident mais semble cependant, ce soir-là en tout cas, amené de manière forcée, peu naturelle, comme si un post-it sur le pupitre lui rappelait de ne surtout pas oublier de citer l’expression.
- Quelques piques à destination de Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, assénées au détour de l’une ou l’autre phrase, mais sans tomber dans l’agression systématique.
- A contrario, pas un mot, pas une attaque sur François Hollande
Autres remarques
- Instant cocasse : Mélenchon lance des idées de changements pour l’éducation ; les premières sont applaudies énergiquement ; vient la quatrième : « Permettre aux parents de participer davantage à la vie de l’école ! » Blanc magistral ou presque. L’auditoire n’était pas prêt à soulever tous les tabous.
- Quelques-unes des autres idées évoquées : moins de hiérarchie, plus de collectif dans les établissements ; expulser le sexisme des programmes ; rétablir tout ce qui concourt à l’établissement d’une conscience éclairée (cf. la polémique sur les cours d’Histoire) ; que ne soit plus enseigné comme faisant partie d’un même pot commun les totalitarisme nazi et soviétique ; que soit enseignée de manière détaillée la glorieuse révolution de 1789, de même que les autres révolutions populaires (cris « Vive la Commune ! » dans la salle), etc.
Semaine du 6 au 12 février
Continuant de ne pas se déclarer, Nicolas Sarkozy dévoile dans une interview au Figaro Magazine ses « valeurs », qui, pour beaucoup d’observateurs, portent la patte du conseiller ultradroitier Patrick Buisson (qui a entre autres été journaliste à Minute). Selon le spécialiste d’histoire politique Christian Delporte dans Libé, « c’est la troisième stratégie de Sarkozy. Il y a eu le président protecteur, puis le président courage, et maintenant, c’est le président à droite toute. Cela montre qu’il cherche d’abord à bétonner son score au premier tour ».
De son côté, Jean-Luc Mélenchon espère que les sondages l’annonceront bientôt à 10% et continue de récuser le vote utile brandi par les socialistes. S’il lâche encore de temps en temps une petite pique (modérée) à l’égard de Hollande, sa cible principale est Marine Le Pen, chacun courtisant à sa manière « la France du Non ».
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Semaine du 13 au 19 février
Nicolas Sarkozy annonce officiellement sa candidature lors du JT de 20h de TF1 du mercredi 15.
Jean-Luc Mélenchon s’énerve contre François Hollande qui déclare dans une interview au journal anglais The Guardian qu’il n’y a plus de communistes en France. Mélenchon évoque « les génuflexions devant la City » et dénonce une « attitude hautaine insupportable ».
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Semaine du 20 au 26 février
Un sondage Ipsos-Le Monde réalisé après l’annonce de candidature de Sarkozy et ses premiers meetings montre un écart Sarkozy-Hollande inchangé par rapport au dernier sondage réalisé avant l’entrée en lice officielle du candidat UMP. A contrario, la perspective d’un match à quatre s’éloigne, Le Pen se tassant et Bayrou tombant au point d’être talonné par Mélenchon.
Le reste de la semaine
Marine Le Pen refuse dans un premier temps de se rendre à Des Paroles et des Actes (France 2) pour y débattre avec Jean-Luc Mélenchon. Elle consent finalement à venir, mais refuse toute discussion avec son adversaire, lisant ostensiblement un journal pendant l’intervention de celui-ci. La crédibilité de la candidate FN en prend un coup et Mélenchon a le champ libre pour attaquer son programme.
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Semaine du 27 février au 4 mars
La semaine est marquée par Hollande qui frappe à 75% et Sarkozy qui se fait houspiller à Bayonne..
Suite de l’émission Des Paroles et des Actes sur France 2 de la semaine passée : vexé des attaques sur sa fille, Jean-Marie Le Pen s’en prend vertement à Jean-Luc Mélenchon et veut débattre avec lui. Le leader du Front de gauche réserve sa réponse.
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Semaine du 5 au 10 mars
La semaine est marquée par la polémique sur la nourriture halal, avec Le Pen, Fillon et Sarkozy en première ligne.
Jean-Luc Mélenchon (qui a refusé la proposition de débat de Jean-Marie Le Pen) passe sur TF1 lundi soir, juste après … Marine Le Pen. Paroles de Candidats réalise un de ses meilleurs scores.
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Semaine du 11 au 18 mars
Le grand gagnant de la semaine (avec Nicolas Sarkozy qui a sursaturé l’espace médiatique) est Jean-Luc Mélenchon, que des sondages annoncent pour la première fois à plus de 10%, et dont les thèmes exercent une influence grandissante sur la campagne, jusqu’à être en partie repris par ses adversaires (taxer fortement les riches pour Hollande, taxer les exilés fiscaux pour Sarkozy).
Point d’orgue de la semaine écoulée du candidat du Front de Gauche : le rassemblement à la Bastille du 18 mars, au cours duquel environ 100 000 personnes se massent pour l’entendre appeler à l’insurrection citoyenne et réclamer l’instauration de la Sixième République (voir infra).
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18 mars – Jean-Luc Mélenchon prend la Bastille
Contexte
- Grande marche de Nation à Bastille sur le thème : « Vite, la Sixième République ! »
- Alors que 30 000 personnes étaient espérées, les organisateurs en annoncent 120 000. Pas de décompte de la police. Le succès populaire semble néanmoins incontestable.
- Ambiance décontractée, gens de tous âges, météo grisâtre mais pas d’averse ; quelques fumigènes, beaucoup de drapeaux, et le socle du génie escaladé par beaucoup d’ardents.
Contenu
- Discours de Mélenchon court (une vingtaine de minutes) mais solennel.
- Commence par rappeler la symbolique du lieu et de la date (anniversaire de la Commune + les cinquante ans de l’indépendance de l’Algérie.
- Appelle à la révolution citoyenne et à un printemps des peuples, en France, mais aussi en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal …
- Annonce s’il est élu la tenue d’une Assemblée constituante strictement paritaire.
- Appelle ses partisans à mener des marches semblables dans d’autres villes de France.
- Veut inscrire dans la Constitution le droit à l’avortement et à l’euthanasie – appelle à l’extension de la loi de 1905 à toute la France, y compris en Alsace (où est toujours appliqué le Concordat).
- Déclare la liberté sur la Toile inaliénable (suppression d’Hadopi), rejette la règle d’or, veut une « règle verte ».
Semaine du 19 au 25 mars
L’horreur et la stupeur s’abattent sur la France lorsque quatre personnes (un adulte de trente ans, ses deux enfants et une petite fille) sont abattues froidement dans une école juive de Toulouse lundi à neuf heures du matin. Très vite les enquêteurs font le lien avec deux autres faits divers qui commençaient à soulever questions : l’exécution d’un militaire en civile une semaine plus tôt à Toulouse également, et celle trois jours auparavant de trois soldats en uniforme (dont un survivra) à Montauban. Pendant trois jours, la campagne va s’arrêter, ou du moins, se décliner en pointillés.
Nicolas Sarkozy ré-endosse les habits de président (le CSA annonce que ses interventions sur le sujet ne seront pas décomptées de son temps de parole), annule ses meetings et suspend sa campagne. Idem pour François Hollande (qui calque pendant trois jours ses déplacements sur ceux de Sarkozy) mais pas François Bayrou ni Jean-Luc Mélenchon, tandis que Marine Le Pen adopte un profil bas, la thèse d’un acte néo-nazi semblant plausible au vu de l’identité des victimes (juives dans le cas de l’école, d’origines nord-africaines et antillaise pour les militaires). La vérité s’avérera tout autre, le tueur étant un certain Mohamed Merah, un Français de 24 ans passé par des camps d’entraînement au Pakistan et en Afghanistan et se revendiquant d’un islam radical, quoique semblant avoir agi seul. Identifié dès mardi, il repousse une première tentative d’entrée dans son domicile par le RAID. Barricadé chez lui pendant trente heures, il sera finalement tué armes à la main lors d’un nouvel assaut donné jeudi en fin de matinée.
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Semaine du 26 mars au 1er avril
La semaine apparaît moins intense que les précédentes, d’abord du fait de la retombée de l’émotion suscitée par les événements de Toulouse, et ensuite de par l’absence de grands débats télévisés (règle du temps de parole oblige + campagne télé officielle ne démarrant que deux semaines avant le premier tour). Bref, l’impression ressentie est celle d’une petite accalmie médiatique. La campagne s’intensifie en revanche sur le terrain avec les meetings et des opérations de porte-à-porte menées par l’UMP et le PS.
Face à la montée de Nicolas Sarkozy et la percée de Jean-Luc Mélenchon, François Hollande veut ne pas sur-réagir et garde la même ligne depuis le début de la campagne : insister sur le bilan du président sortant et ne pas se lancer dans une surenchère d’annonces spectaculaires. En déplacement à La Réunion, il déclare toutefois que le ton va changer et que les socialistes vont davantage « taper sur Sarkozy », désormais qualifié de « grand prometteur mais petit donneur. » Mais plus que ses adversaires, Hollande semble surtout craindre l’abstention, susceptible selon lui de rebattre les cartes.
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3 avril : intentions de vote à trois semaines du 1er tour
Le croisement des courbes se confirme, Nicolas Sarkozy est en train de réussir son premier pari, réaliser l’unité de la droite au premier tour (bien aidé par le retrait de toute candidature dissidente dans sa famille politique proche) et ramener à lui une partie des électeurs tentés par Marine Le Pen (la symétrie entre les courbes des deux candidats est à cet égard particulièrement frappante).
La donne pour le deuxième tour n’en reste pas moins inchangée, François Hollande conservant une large avance grâce à l’excellent report des votants d’un Jean-Luc Mélenchon en pleine ascension, et celui, substantiel, d’une partie des électeurs de Bayrou.
Semaine du 2 au 8 avril
Cette semaine, Sarkozy dévoile (enfin) son programme et Hollande confirme le sien.
De son côté, Jean-Luc Mélenchon effectue un nouveau grand rassemblement en plein air cette fois jeudi à Toulouse, sur la place du Capitole, où une organisatrice annonce 70 000 personnes.
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Semaine du 9 au 15 avril
Pas de débat entre candidats au premier tour mais un passage à tour de rôle mercredi et jeudi sur le plateau de Des Paroles et des Actes (France 2) pour un entretien avec David Pujadas et ses journalistes.
Lorsque vient son tour, Jean-Luc Mélenchon fait le spectacle dans un registre qui commence à être connu, notamment pour ce qui est de ses relations avec les médias (« Vous êtes terribles, vous les journalistes ! »). Comme Sarkozy, lui aussi la joue anxiogène, déclarant que « le 7 mai au matin, la finance internationale va attaquer la France » et qu’il est le seul recours à gauche, soulignant au passage l’influence de son programme sur la campagne des autres. Niveau économique, il confirme sa volonté de revoir les statuts de la BCE ainsi que son indépendance.
Le reste de la semaine
Jean-Luc Mélenchon continue de mobiliser les foules, son meeting en plein air samedi au Prado à Marseille est un nouveau succès populaire après ceux de la Bastille et de Toulouse. A contrario, ses relations avec les médias s’enveniment, en particulier avec les éditorialistes genre Christophe Barbier de L’Express qui veut « en finir avec Mélenchon (…), au verbe haut et aux idées courtes (…) », et dont l’hebdo évoque « les ravages » pour Hollande, tandis que, de son côté, le Nouvel Observateur mène la charge contre son « programme économique irréaliste » (ce même Nouvel Obs’ a un mois plutôt qualifié Mélenchon « d’idiot utile de l’Élysée »).
Semaine du 16 au 21 avril
Le sondage Ipsos-Le Monde (vague 18) réalisé les mardi 17 et mercredi 18 avril confirme le décroisement des courbes Hollande et Sarkozy, le candidat PS reprenant même une nette avance (3,5 points). Derrière, Le Pen et Mélenchon restent dans un mouchoir de poche, même si la candidate FN est donnée comme repartant légèrement à la hausse. Quant à Bayrou, son électroencéphalogramme reste plat à 10%.
Pour ce qui est du deuxième tour, pas de changement, la victoire nette de François Hollande est toujours attendue.
Le reste de la semaine
Jean-Luc Mélenchon exhorte les Français à le placer devant le FN et demande aux médias de l’aider « plutôt que de nous tirer dans le dos ».
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22 avril : Résultats du 1er tour
Participation : élevée, 79,5% (83,8% en 2007, 71,6% en 2002 et 78,4% en 1995).
Sensation sur le coup de 20h lorsque les premiers résultats fournis par Ipsos sur France 2 donnent Hollande et Sarkozy en tête (comme attendu), mais aussi Marine Le Pen à 20%, à cinq points seulement du candidat UMP. Cette nouvelle fait l’effet d’une déflagration, que n’atténuent que peu les résultats définitifs qui donnent pourtant un écart plus net (Le Pen 17,9%, Sarkozy 27,2%). Le FN réalise son meilleur score historique (un point de plus qu’en 2002), qui plus est dans un contexte de forte participation qui aurait censément dû le desservir.
Cette percée est un échec pour Nicolas Sarkozy qui malgré ses tentatives n’a pas réussi à rassembler au-delà de son noyau dur et est le premier président sortant à ne pas virer en tête au premier tour. Contrairement à ses attentes, la « majorité silencieuse » n’a pas démenti le rejet que les médias anticipaient, il a perdu la majeure partie du vote frontiste qui l’avait rallié en 2007 et sa réélection est plus que jamais compromise (un sondage effectué dans la soirée donne Hollande vainqueur par 54-46). Seules raisons pour lui de garder la foi : le fait que Hollande n’a pas créé un écart significatif, le score plus faible qu’annoncé de Jean-Luc Mélenchon (la poussée de la gauche est réelle mais pas aussi forte que prévue) et l’espoir fou qu’il est possible de convaincre la très grande majorité de l’électorat FN de le rejoindre. Sa tactique : durcir davantage encore sa campagne à droite toute et écraser le candidat socialiste lors du débat télévisé (il réclame d’ailleurs dès dimanche qu’en soient organisés trois).
Le résumé complet du premier tour
Semaine du 23 au 27 avril
Les prédictions de l’institut Ipsos ont été proches des résultats officiels, notamment pour Hollande (28,6% des votes vs. 28,3% pour la moyenne des sondages depuis mars) et Sarkozy (27,2% des votes vs. 27,3%, quoique la dernière prédiction le donnait à seulement 25,5%).
Sous-estimée a par contre été Marine Le Pen (17,9% vs. 15,6%) et surestimé Mélenchon (11,1% vs. 13,1%). Le score cumulé de ces candidats considérés comme incarnant le vote « contestataire » a en revanche été bien évalué (28,6% vs. 29%), ouvrant ainsi la porte à au moins deux interprétations : soit le vote FN reste difficile à estimer et a été mal jaugé, soit un transfert de dernière minute s’est opéré en faveur de Le Pen, les électeurs « antisystème » se retrouvant davantage en elle que dans un Mélenchon peut-être trop proche de Hollande à leur goût.
Le résumé complet de la semaine
8 mai : Synthèse de campagne
Mitigé est le résultat de Jean-Luc Mélenchon. S’il a pesé sur la campagne et atteint un score bien plus élevé qu’attendu lorsqu’entré en lice, il a cependant perdu son pari de devancer Marine Le Pen, et son avenir s’annonce incertain (ira-t-il aux législatives, et si oui, où ?), de même que celui du Front de Gauche.
La synthèse complète de la campagne
20 juin – Bonus législatives
Parmi les points chauds des législatives : Hénin-Beaumont, où Jean-Luc Mélenchon s’est lancé dans un face-à-face direct avec Marine Le Pen. Le tribun du Front de Gauche perd son pari et est éliminé au premier tour, dépassé par le socialiste Philippe Kemel qui battra de toute justesse la candidate FN au second (118 voix d’écart).
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