A cheval sur les déserts de Mojave et du Colorado, les paysages arides de Joshua Tree sont parsemés d’une végétation aux formes étranges et parfois étonnamment abondante.
Son nom, le parc le doit à une variété régionale d’arbustes yuccas aux branches tordues et biscornues qui peuplent la région. Cette appellation leur a été donnée par des mormons en vadrouille qui, en les apercevant, leur avaient trouvé une ressemblance avec le personnage biblique de Josué indiquant la route à suivre pour atteindre la terre promise.
Pour la majeure partie de son décor, Joshua Tree ressemble à l’image ci-dessous : une étendue vallonnée et désertique, où la température flirte avec les 50°C en été.

Vue depuis Keys View (1581m) – Au loin, la vallée où se trouve Palm Springs, la faille de San Andreas et la chaîne de montagnes de San Bernardino qui culmine à 3 500m
En pratique, la réalité est plus nuancée. Non seulement comme tous les déserts Joshua Tree abrite une vie invisible à la quasi totalité des humains, mais en plus il possède quelques lieux particulièrement verdoyants et appréciables par tous.
- Un tapis d’herbe drue entre deux zones desséchées de Joshua Tree
- Une étendue d’eau à proximité d’un (petit) barrage (Barker Dam) de Joshua Tree
Ces zones sont situées dans la partie nord-ouest du parc, celle qui en est la plus élevée (elle peut culminer jusqu’à 1900m) et est située sur le désert de Mojave. C’est aussi la zone la plus froide (ou la moins chaude) de Joshua Tree, et donc celle où la nature a le plus de possibilités de se développer.
Comme tant d’autres endroits de Californie, Joshua Tree a reçu la visite de prospecteurs en quête d’or. Les résultats de leurs recherches furent peu probants, mais certains poursuivirent leurs efforts jusqu’au milieu du XXe siècle et continuèrent d’extraire les quelques ressources minières du lieu. Ce fut notamment le cas de la mine dite du Cheval Perdu (Lost Horse), ou de celle appelée Wall Street.
- Une rampe du site dit “Wall Street” permettant d’amener du minerai dans des machines où il sera broyer
- Un panonceau décrivant la machinerie et le processus suivi pour isoler de l’or de minerai (Joshua Tree)
- Une épave des temps héroïques de l’automobile, sans doute utilisée pour convoyer du matériel (Joshua Tree)
La partie nord-ouest du parc offrent également des possibilités de courtes randonnées. C’est notamment le cas de :
- Hidden Valley, ainsi qualifiée (« la vallée cachée ») parce que des voleurs de bétail y auraient dissimulé leurs prises lorsqu’ils œuvraient dans la région. Le lieu est désormais parcouru par une boucle balisée de 1,5km où sont souvent vus en action des amateurs d’escalade sur rochers, une activité très pratiquée à Joshua Tree.
- la montée très pentue et complètement exposée au soleil de la Ryan Mountain (5km aller-retour), exigeante et exténuante en pleine journée, mais offrant d’imprenables panoramas sur le parc.
- la boucle (2,7km) menant à Skull Rock, qui, comme son nom l’indique, passe par un rocher dont la forme rappelle celle d’un crâne humain.
- Un monticule rocheux à Hidden Valley (Joshua Tree)
- Vue depuis Ryan Mountain
Enfin, pour en terminer avec la partie nord-est, signalons pour les visiteurs dotés d’un véhicule tout terrain la Geology Tour Road de 22 km, où une quinzaine de panonceaux explicatifs apportent plus de détails sur le parc.
La route se poursuit vers la partie sud-est du parc, située sur le désert du Colorado. Moins élevée que la partie nord, elle abrite une flore bien différente, caractérisée notamment par des champs de cholla, des cactus bardés d’épines qui pénètrent facilement dans la peau et sont très douloureuses à extraire (pas vérifié, mais le rangers semblait suffisamment sûr de son fait que pour le croire sur parole).
Autre végétation typique de l’endroit : l’ocotillo, un arbuste aux branches filant vers le haut et qui se pare de fleurs oranges au printemps.
Bien que située à peu près au centre du parc, la zone des ocotillos marque la fin des principales curiosités. Au contraire de la partie nord-ouest, celle du sud-est est pratiquement vierge de pistes, de sentiers et d’activités touristiques. Quant à la partie la plus orientale de Joshua Tree, elle n’est toute simplement desservie par aucune route ni aucun chemin, juste des territoires isolés et sauvages.

Plan du parc – Cliquer pour agrandir. Les repères “Cholla Cactus Garden” et “Ocotillo Park” sont en plein milieu de l’image.
Pour qui doit retourner vers les villages situés au nord du parc (Joshua Tree, Twentynine Palms) et n’est pas pressé par le temps, une alternative au rebroussement de chemin est de poursuivre jusqu’à la sortie sud et contourner Joshua Tree par l’est, via l’Interstate 10 puis les Highways 177 et 62. La route jusqu’à l’entrée nord est forcément plus longue (à peu près 200km et 2h30 de route depuis Ocotillo Park) mais permet de contempler de l’extérieur la partie non-accessible du parc. Si la nuit vient à tomber, elle permet aussi de rouler dans une obscurité quasi complète, seulement troublée par les phares de son propre véhicule et ceux de quelques rares autres usagers. A part cela, jusqu’à Twentynine Palms, pas de ville, pas d’habitation, ni aucune source de lumière artificielle pendant des kilomètres. L’expérience est surprenante. Elle peut aussi être un peu stressante (bien que la route consiste surtout en de longues lignes droites a priori sans difficultés). Si une telle perspective inquiète, ou pour qui n’aurait aucune envie de parcourir ce genre de distance, une autre option sera de rester au coeur du parc pour profiter du spectacle offert par une nuit d’encre, voire de se joindre à l’une des activités nocturnes qu’organisent les rangers pour observer en leur compagnie un ciel étoilé qu’aucune pollution ne vient troubler.