Introduction (1er février)
Née à Neuilly-sur-Seine en 1968 (49 ans en 2017), Marine Le Pen se place rapidement dans les pas de son père le controversé Jean-Marie et lui succède à la tête du Front national en janvier 2011. Récupérant un parti sévèrement en recul à la présidentielle de 2007 (alors qu’il avait créé la surprise en atteignant le second tour en 2002 avec 16,9%, Jean-Marie Le Pen finit cette fois quatrième avec 10% des suffrages), Marine Le Pen s’attelle à le rendre moins sulfureux et capitalise sur le mécontentement qui gronde envers le président Sarkozy.
Jouant habilement des médias et surfant sur la colère qui agite la population suite à la crise économique et la désillusion provoquée par le quinquennat de Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen développe un discours anti-européen et axé sur la préférence nationale qui lui permet de porter le FN à un score jamais atteint à une présidentielle (17,9% des suffrages, 6,4 millions de voix), certes insuffisant pour passer au second tour, mais assez pour acter le retour au premier plan de son parti, lequel, après des législatives où le système électoral ne lui permet de glaner que deux députés malgré 13,6% des votes, connaît une année 2014 faste, avec une dizaine de mairies remportées aux municipales (dont Béziers et Hénin-Beaumont), le titre symbolique de premier parti de France aux élections européennes (25%, vs. 20% pour l’UMP et 14% pour le PS) et l’obtention pour la première fois de deux sièges au Sénat.
Si le premier tour des départementales 2015 confirme l’ascension du FN (il arrive en tête dans 43 départements), le second confirme une autre tendance : son incapacité à transformer l’essai (aucun département remporté). Les régionales de décembre 2015 verront ce scénario se répéter : alors qu’ils sont en position de force pour décrocher deux voire trois régions, les frontistes repartent bredouilles, le cordon sanitaire fonctionnant une fois de plus pour leur barrer la route du pouvoir.
Malgré ses efforts, Marine Le Pen n’est donc pas parvenue à rendre son parti fréquentable. Ce qui ne l’empêche pas à chaque élection d’accroître sa base. Car si jusqu’ici le front républicain a empêché les frontistes d’accéder à des fonctions dirigeantes (quelques mairies exceptées), le fait est que cette tactique apparaît de plus en plus comme un pis-aller pour des partis incapables de mettre un terme à la progression de l’extrême-droite, laquelle a beau jeu de se nourrir d’une situation économique qui reste délicate, mais aussi des attentats frappant la France, de la crise de l’immigration, et de l’impuissance des dirigeants à trouver une solution convaincante à ces questions, sans parler des scandales qui les éclaboussent régulièrement (bien que le FN n’en soit pas non plus exempt).
Conséquence de cette situation : Marine Le Pen apparaît depuis des mois comme la seule personne assurée d’être au second tour de la présidentielle 2017. Telle est du moins la tendance décrite par les sondages, une tendance que rien pour l’instant ne vient démentir. Ses chances d’accéder à la présidence n’en reste pas moins ténues, l’union sacrée contre elle étant toujours largement attendue autour du candidat qui l’accompagnera en finale. Les exemples récents du Brexit et de Donald Trump ont toutefois rappelé que d’énormes surprises n’étaient pas à exclure, et Marine Le Pen compte bien le prouver encore une fois.
Sur son passé : d’abord conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais puis d’Île-de-France, Marine Le Pen devient députée européenne en 2004, une fonction qu’elle occupe depuis douze ans. En 2008, elle devient conseillère municipale à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), dont elle fait son fief électoral. En 2015, une crise profonde éclate entre elle et son père suite à des déclarations polémiques de ce dernier sur la Seconde Guerre mondiale qui viennent entraver la stratégie de dédiabolisation voulue par sa fille et trahissent leurs divergences de vue concernant l’orientation politique prise par le FN. Au terme d’une procédure mouvementée et agrémentée de divers épisodes judiciaires, Jean-Marie Le Pen est finalement exclu de sa fonction de président d’honneur du parti.
Semaine du 23 au 29 janvier
Faits saillants de la campagne : le Penelopegate éclate. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : autre affaire, celle concernant les emplois fictifs de deux assistants de Marine Le Pen au Parlement européen. Sommée par celui-ci de rembourser le salaire (340 000 euros au total) des deux personnes concernées qui auraient en fait continuer à travailler pour le FN, la candidate à la présidentielle refuse de s’exécuter, dénonce une décision politique et affirme que les droits de la défense n’ont pas été respectés.
Semaine du 30 janvier au 5 février
Faits saillants de la campagne : le Penelopegate s’envenime et Macron, Mélenchon et Le Pen tiennent meetings à Lyon. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : Marine Le Pen a présenté a Lyon ses 144 engagements en vue de la présidentielle, lesquelles consistent mêler à la fois des grandes lignes directives et des mesures précises. Ainsi, sur le plan économique, le « rétablissement d’une monnaie nationale » est cité sans entrer dans les détails, tandis que le soutien aux PME est développé sur plusieurs points.
Côté Constitution, Marine Le Pen entend mener une grande réforme qui sera soumise à référendum. La « priorité nationale », la suppression des régions et la réduction du nombre de parlementaires en feront partie. Une absence remarquée : le retour de la peine de mort, option présente dans le programme de 2012 mais pas cette année, au contraire de la « perpétuité réelle ».
Lors de son discours de dimanche, la cheffe du FN a remis l’accent sur les questions migratoires et culturelles, déclarant notamment : « Quand on aspire à s’installer dans un pays, on ne commence pas par violer ses lois, on ne commence pas par réclamer des droit ».
L’Europe a également été dans sa ligne de mire, une Europe avec laquelle le bras de fer continue concernant les 300 000 euros que le Parlement lui demande de rembourser (cf. semaine précédente). Marine Le Pen maintient son refus de rendre ces sommes, qui devaient être reversées pour le 31 janvier au plus tard. En réaction, le Parlement a évoqué la possibilité d’effectuer des retenues sur le salaire de la députée à partir de février.
Semaine du 6 au 12 février
Faits saillants de la campagne : Marine Le Pen dope l’audience de France 2 et Fillon essaye de contre-attaquer. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : 3,5 millions. C’est le nombre de téléspectateurs que Marine Le Pen a attiré lors de son passage dans « L’Émission politique » jeudi soir sur France 2. Il s’agit du plus gros score enregistré par cette chaîne avec un programme de ce genre depuis 2012, que cela soit avec cette émission ou avec Des Paroles et des Actes qui l’a précédée. Les meilleurs scores obtenus avant celui-ci l’avaient été par Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, tous deux avec 2,7 millions de téléspectateurs,
La première partie de l’émission est la plus favorable à Marine Le Pen, qui gère facilement les questions et tentatives de mise en difficulté des journalistes David Pujadas et Léa Salamé, expose les points-clefs de son programme et sort quelques tirades et saillies qui renforcent sa position et sa posture. Le résumé complet de l’émission
Semaine du 13 au 19 février
Faits saillants de la campagne : Macron déclenche un tollé en associant colonisation et crime contre l’humanité. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : la semaine de Marine Le Pen est marquée par les préparatifs d’un voyage au Liban qu’elle effectuera à partir de lundi prochain, mais aussi par la publication par Mediapart et Marianne d’extraits d’un rapport de l’OLAF (Office européen de lutte contre les fraudes) qui étaye les accusations d’emplois fictifs en faveur tant de son garde du corps que d’une de ses proches collaboratrices. Invitée à réagir, Marine Le Pen a démenti avoir admis à l’OLAF quoi que ce soit d’illégal et maintient la légitimité des opérations contestées.
Sondages au 22 février
Le Penelopegate se répercute violemment sur François Fillon : il perd six points par rapport au sondage de janvier du Cevipof. Grand bénéficiaire : Emmanuel Macron, qui passe devant le candidat LR pour la deuxième place. De son côté, Le Pen reste stable en tête des intentions de vote.
Semaine du 20 au 26 février
Faits saillants de la campagne : François Bayrou rejoint Emmanuel Macron, Yannick Jadot fait de même avec Benoît Hamon, François Fillon pare de quasi-guerre civile et une assistante de Marine Le Pen est mise en examen dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires européens. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : semaine difficile pour Marine Le Pen. Lundi, alors qu’elle est en voyage au Liban (cf. infra), le siège du FN à Nanterre est perquisitionné pour la deuxième fois en an. Dans le viseur : l’affaire des assistants parlementaires européens soupçonnés d’avoir été rémunérés pour des tâches sans lien avec l’Union européenne. L’histoire s’accélère deux jours plus tard lorsqu’une des personnes visées (la cheffe de cabinet de Le Pen, Catherine Griset) est mise en examen pour recel d’abus de confiance. De son côté, la deuxième personne concernée (Thierry Légier, l’ex-garde du corps de Le Pen) est aussi placée en garde à vue, laquelle est toutefois vite levée. Quant à Le Pen elle-même, également convoquée par la justice dans le cadre d’une audition libre, elle crée la polémique en refusant d’être entendue par les enquêteurs jusqu’aux élections législatives qui auront lieu en juin, utilisant ainsi à plein l’immunité que lui confère son mandat de parlementaire. Pour se justifier, elle déclare le 22 au soir sur TF1 que la justice ne doit pas venir perturber la campagne présidentielle.
Les turpitudes judiciaires de la candidate FN ne s’arrêtent toutefois pas là : samedi, Le Monde révèle que, dans le cadre de l’enquête sur le micro-parti Jeanne, l’administration fiscale conteste à la formation politique son statut d’association et entend la requalifier en société commerciale, ce qui pourrait avoir comme conséquence de l’empêcher de prêter de l’argent aux candidats FN lors des législatives à venir. Une semaine auparavant (le 15 février), Frédéric Chatillon, l’homme considéré comme la clef-voûte du mécanisme de financement mis en place via Jeanne, a été mis en examen pour abus de bien sociaux dans le cadre des ramifications de cette affaire liées des campagnes de 2014 et 2015 (municipales, européennes, sénatoriales et départementales). Il avait déjà été renvoyé en correctionnelle cinq mois plus tôt dans le cadre cette fois du financement des législatives de 2012.
Face à ces graves remises en cause de l’intégrité de son parti, Le Pen, en meeting à Nantes, affirme être victime d’un « système au service » de Macron, et accuse les magistrats de vouloir « contrecarrer la volonté du peuple », parlant de « cabales », de « persécutions », de « coups tordus », et se faisant menaçante à l’égard des fonctionnaires impliqués dans l’enquête, déclarant qu’ils « devront assumer le poids de ces méthodes illégales » et qu’ils « mettent en jeu leur propre responsabilité ».
Dans un autre registre, le début de semaine de Marine Le Pen a été marqué par son voyage au Liban, où, une première pour elle, elle a rencontré un chef d’Etat, le président Michel Aoun. Si l’entretien est réputé avoir été courtois, celui qui a suivi avec le Premier ministre Saad Hariri a semble-t-il été le théâtre de divergences concernant le Syrie, Le Pen plaidant pour le maintien de el-Assad pour empêcher la prise du pouvoir par l’Etat islamique, tandis que Hariri se montre plus hostile au maître de Damas et appelle à ne pas faire d’amalgame entre islam et terrorisme. Quant au second jour de la visite de la leader frontiste au pays du cèdre, il a été marqué par son refus de mettre un voile au moment d’entrer dans une mosquée pour rencontrer le grand mufti de la République libanaise. Après avoir ainsi manifesté sa désapprobation, la candidate FN s’en est allée de son chef sans avoir eu l’entretien prévu.
Semaine du 27 février au 5 mars
Faits saillants de la campagne : convoqué par la justice, Fillon joue son va-tout au Trocadéro. Elle aussi convoquée par un juge, Marine Le Pen refuse de donner suite. Macron dévoile enfin son programme. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : alors qu’elle se maintient en tête des sondages pour le premier tour (même si Macron est donné la rattrapant), Marine Le Pen continue elle aussi de voir sa campagne agitée par des affaires judiciaires. Ainsi a-t-elle vu cette semaine le Parlement européen lever son immunité de député suite à une demande du parquet de Nanterre. En cause : une information judiciaire ouverte pour diffusion d’images violentes en décembre 2015. Les faits reprochés concernent la publication sur le compte Twitter de l’intéressée de photos montrant les corps de victimes de l’Etat islamique. Marine Le Pen avait agi de la sorte pour protester contre des propos de l’animateur radio Jean-Jacques Bourdin qui avait comparé le FN et Daech.
Cette levée d’immunité ne concerne que cette affaire et ne vaut pas pour celle concernant ses assistants parlementaires, laquelle a connu cette semaine un développement marquant avec la convocation en vue d’une possible mise en examen envoyée par des juges d’instruction. En réaction, Marine Le Pen a fait savoir par courrier qu’elle ne se rendrait à aucune comparution avant la fin de la campagne, c.-à-d. une réponse identique à celle qu’elle avait déjà communiquée la semaine passée à l’Office anticorruption de la PJ (OCLCCIFF) qui voulait l’entendre dans le cadre d’une audition libre.
De manière plus anecdotique, Le Pen s’est également vue une nouvelle fois déboutée dans le procès qu’elle menait contre Jean-Luc Mélenchon qui l’avait qualifiée en 2011 de « fasciste ». La Cour de cassation a estimé que de tels propos exprimés dans le contexte d’un débat politique ne dépassaient pas les limites admissibles de la liberté d’expression. Cette décision met un terme définitif à la procédure qui avait déjà vu Mélenchon obtenir gain de cause en première instance et en cour d’appel.
Enfin, dimanche 5 mars, au cours d’un passage sur BFM-TV, la candidate FN a accusé cette chaîne de télé et la radio RMC de soutenir Emmanuel Macron parce que, affirme-t-elle, celui-ci aurait aidé leur propriétaire Patrick Drahi à acquérir le société de télécom SFR en 2014. Une attaque qui (indépendamment de son fondement) prête à sourire quand on se souvient le nombre de fois où ces deux médias se sont vu reprocher de faire le jeu du Front national …
Sondages au 9 mars
Les tendances du mois passé se confirment, avec Emmanuel Macron qui continue de progresser et tourne désormais autour des 25%, tandis que François Fillon baisse encore à 17,5% (à noter : le sondage a été réalisé juste avant le meeting du Trocadéro). De son côté, Marine Le Pen n’est pas touchée par les affaires qui la frappent et reste stable, tandis que Hamon et Mélenchon ne créent pas de dynamique en leur faveur
Semaine du 6 au 12 mars
Faits saillants de la campagne : Fillon gagne son quitte ou double et Hamon réduit le cadre de son revenu universel. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : pas de psycho-drame cette année en ce qui concerne les parrainages de Marine Le Pen. Dans la famille, le sujet était pourtant devenu un marronnier, la cheffe du Front national (en 2012) et son père auparavant n’ayant jamais manqué de dénoncer les difficultés qu’ils avaient à récolter les signatures d’élus en raison d‘un système cherchant à les bâillonner. Cette année toutefois, rien de tel : les succès du FN aux élections locales de 2014 et 2015 assuraient en effet automatiquement à sa candidate une base substantielle de parrainages, de sorte qu’atteindre l’objectif requis a été cette fois accompli bien avant la date-butoir.
Rayon affaires, Marine Le Pen maintient le cap : elle a une nouvelle fois refusé de se rendre à la convocation adressée par un juge d’instruction désireux de l’entendre dans l’enquête sur la réalité du travail effectué par certains assistants parlementaires frontistes. Cela n’a pas empêché en parallèle l’assistant parlementaire de la députée FN Marie-Christine Boutonnet d’être lui bel et bien placé en examen. Marie-Christine Boutonnet, elle aussi convoquée, a en revanche adopté la même attitude que sa présidente de parti.
Semaine du 13 au 19 mars
Faits saillants de la campagne : Mélenchon prend République, Dupont-Aignan fait un esclandre sur TF1 et François Fillon est officiellement mis en examen. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : concernant Marine Le Pen, une info à signaler : la procédure d’expulsion entamée à l’encontre d’un membre du FN en PACA, Benoît Loeuillet. En cause : des propos négationnistes (« Je pense qu’il n’y a pas eu autant de morts, il n’y en a pas eu 6 millions. (…) Il n’y a pas eu de morts de masse comme ça a été dit ») enregistré en caméra cachée par des journalistes préparant un reportage diffusé mercredi 15 sur la chaîne C8. Cette scène avait été filmée dans la libraire que gère le militant frontiste, une librairie dans laquelle il vend notamment des livres du négationniste Robert Faurisson. Les cadres du FN ont réagi vivement aux propos de M. Loeuillet, notamment le vice-président du parti (et compagnon de Marine Le Pen) Louis Aliot, lequel a déclaré : « Les caméléons qui se cachent dans nos rangs et profitent de la réussite du FN en ayant des idées parfaitement détestables doivent dégager ».
Lundi 20 mars – Le grand débat sur TF1
Le compte-rendu détaillé du débat : voir ici
Faits saillants concernant la candidate : comme tous les candidats (sauf Mélenchon), Marine Le Pen a connu une soirée inégale. Ses moments forts, elle les a connus lorsqu’elle pouvait s’exprimer sans être interrompues ni contredites. Dans de telles circonstances, son discours apocalyptique-choc, bien rôdé et jouant sur l’exaspération des gens est efficace et fait mouche auprès de ceux qui se sentent concernés. Plus faible en revanche a-t-elle été dès lors que les débats devenaient plus précis, plus techniques, devant parfois s’effacer et laisser ses rivaux discuter entre eux (même si elle tenta de s’en vanter en déclarant ne pas avoir voulu intervenir dans un débat entre « ultra-libéraux »).
Ses attaques ad hominem connurent quant à elles des fortunes diverses. A deux reprises au cours de la première partie d’émission elle tenta de s’en prendre à Macron, d’abord sur le burkini où elle l’apostropha directement, puis sur son parcours professionnel, où elle joua le coup à l’insinuation. Dans les deux cas, la réplique fut immédiate et la déstabilisa visiblement, Macron marquant des points en montrant clairement que, si elle s’aventurait sur ce terrain-là, elle avait tout intérêt à avoir de bonnes munitions si elle ne voulait pas être expédiée dans les cordes. Plus réussie fut en revanche sa dernière attaque en fin de soirée, lorsqu’elle accusa Macron de parler pour ne rien dire, « le vide intégral, un petit peu de ceci, un petit peu de cela » et ne le laissa cette fois pas avoir le dernier mot.
Le Pen eut également sa dose de prises à parties personnelles, venues de tous les côtés, de Mélenchon en particulier. Cela ne la dérangea pas outre mesure, elle qui en profita au contraire pour être mise en lumière. Elle joua aussi bien le coup en s’emparant de thèmes compassionnels comme le handicap et l’autisme, dont elle voulut donner l’impression qu’elle était la seule à les prendre en compte, même si ses adversaires réagirent en déclarant que tout le monde était d’accord là-dessus.
Semaine du 20 au 26 mars
Faits saillants de la campagne : le grand débat a lieu ; Fillon dénonce un « cabinet noir » ourdi par Hollande ; Le Drian rallie Macron et des négociations PS-En Marche pour les législatives sont supposés. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : du côté de Marine Le Pen, outre une prestation contrastée lors du débat, la semaine est marquée par sa rencontre pendant une heure et demie avec Vladimir Poutine à Moscou. Auparavant, reçue à la Douma, elle a salué le sérieux coup porté au fondamentalisme par la Russie en Syrie et a critiqué les sanctions européennes liées à la crise ukrainienne. Cette entrevue avec le Président russe est la première entre la candidate FN et un dirigeant étranger d’envergure, un événement qu’elle espérait depuis longtemps, elle qui avait ainsi essayé de rencontrer Donald Trump peu après son élection, en vain.
Dimanche, c’est au Zénith de Lille (7000 places) qu’elle tient l’un de ses principaux meeting de campagne. Pendant un peu plus d’une heure, elle déroule les fondamentaux de son programme, parle de la lutte des « mondialistes contre les patriotes », brandit la menace d’un impôt européen et de la domination de l’Allemagne, déclare ne pas vouloir des « réfugiés d’Angela Merkel », ni qu’une autorité supra-nationale non-contrôlée impose à la France des amendes et prennent des décisions à sa place. Elle réitère aussi sa volonté de rendre à la France son indépendance et son intégrité territoriale (les « On est chez nous » se mettent aussitôt à fuser). Ses adversaires ne sont pas oubliés, Fillon un peu et Macron surtout, qualifié de « filandreux » et de « Jean-Claude Van Damme » de la politique, dont on ne comprend pas ce qu’il veut dire, et « quand on le comprend, c’est encore plus inquiétant ». Elle l’accusera également, lui (et Fillon), d’être les représentants non de la République, mais d’intérêts privés (« La plupart des médias roulent pour Macron. Moi, je suis libre, libre de vous défendre, vous »), et conclura sur l’inévitable souveraineté des peuples. Au cours de son discours, elle évoque également le sort de la Guyane, paralysée depuis une semaine par des grèves et des protestations socio-économiques, reprochant à Hollande son inaction et appelant l’Outre-mer à se rassembler derrière elle.
Sondages au 31 mars
Les tendances du sondage quotidien publié par Ifop-Fiducial confirment le duel qui s’annonce au second tour entre Le Pen et Macron. De son côté, Fillon est donné comme continuant à se tasser, au point de sentir le souffle de Jean-Luc Mélenchon, lequel profite du débat et de sa marche sur République pour distancer un Benoît Hamon qui perd du terrain, au point de risquer de passer sous les 10%.
Les jeux sont-ils faits ? François Fillon continue d’espérer un sursaut des électeurs de la droite républicaine, que ses affaires ont pu refroidir. Il faut dire que l’abstention est donnée depuis plusieurs semaines à un niveau élevé (30, voire 35%) et constitue un motif d’espoir pour certains d’y puiser en dernière minute des réserves qui leur manque.
Concernant le second tour, Emmanuel Macron y est toujours donné largement favori (60 vs 40) dans le cas d’un affrontement avec Marine Le Pen.
Semaine du 27 mars au 2 avril
Faits saillants de la campagne : Valls annonce qu’il votera Macron, et Penelope Fillon est officiellement mise en examen. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : de son côté, Marine Le Pen a mené campagne dans l’Ouest cette semaine, en Bretagne, en Vendée et à Bordeaux. Elle s’est également vu rattrapée par l’affaire des assistants parlementaires européens, avec la publication par Le Monde d’un email adressé à Marine Le Pen en 2014 par le trésorier du parti Wallerand de Saint Just. Dans ce message, Wallerand de Saint Just expose la forte augmentation des dépenses du parti et souligne la nécessité de trouver des fonds, notamment via des reversements en provenance du Parlement européen. Ce document a été saisi lors des perquisitions qui ont eu lieu au siège du parti en février 2016 et 2017.
Côté sondages (voir ci-dessus), Marine Le Pen reste stable aux alentours de 25%, au coude-à-coude avec Emmanuel Macron, actuellement donné comme la devançant très légèrement.
Enfin, bisbilles dans la famille ? Interrogée par Femmes actuelles pour savoir si elle nommerait Marion Maréchal Le Pen à un poste de ministre, Marine Le Pen laisse entendre qu’elle ne le ferait probablement pas, d’une part parce qu’elle est sa nièce et qu’il vaudrait mieux éviter ce genre de mélanges familiaux, mais aussi laisse-t-elle entendre parce qu’elle est trop inexpérimentée. Aux dernières nouvelles, la fougueuse nièce n’aurait guère apprécié.
Mardi 4 avril – Le second débat
Au cours d’une soirée où Philippe Poutou s’est fait le plus remarquer, Marine Le Pen s’est montrée pugnace vis-à-vis de Fillon (surtout) et Macron (moins, cf. Dupont-Aignan et Le Pen : les plus offensifs), mais aussi souvent sur la défensive (cf. le résumé de ses prises à partie) en étant notamment ciblée par les candidats les plus à gauche de l’échiquier (Poutou, Arthaud, Mélenchon).
Comme les autres principaux candidats, elle a sans surprise répété les axes-clefs de son programme, notamment concernant l’Europe, la sécurité et le patriotisme. Lors de sa conclusion, elle déclara vouloir rappeler aux Français qu’ils ont une nation, une patrie, que la religion et l’origine n’ont aucune importance, mais que leur civilisation est aujourd’hui en danger. Dans l’ensemble, sa prestation a été dans la lignée de la précédente, haute en couleurs quand elle peut monopoliser la parole, mais en retrait lorsqu’elle se fait contrer sur des points plus techniques, comme ce fut encore le cas ce soir lorsque Mélenchon la reprit concernant les travailleurs détachés.
Le résumé complet du second débat
Sondages au 7 avril
La dernière fournée de l’enquête CEVIPOF maintient Emmanuel Macron et Marine Le Pen nettement devant les autres participants, avec cependant une érosion nette pour la candidate FN, laquelle perd deux points par rapport à l’enquête de début mars et passe de 27% à 25%, au même niveau que Macron qui reste quant à lui stable. Derrière, François Fillon ne baisse plus mais ne repart pas non plus et voit Jean-Luc Mélenchon, qui profite d’une bonne dynamique, se rapprocher de lui. Benoît Hamon en revanche chute lourdement et n’est plus qu’à 10%.
De son côté, le sondage quotidien publié par Ifop-Fiducial montre des tendances plus marquées, avec tant Macron que Fillon s’érodant, et Fillon et surtout Mélenchon partant à la hausse. Signe pour le candidat LR que l’écart avec le duo de tête est appelé à se resserrer de manière substantielle d’ici le 23 avril, ou correction limitée d’un électorat de droite resserrant un peu les rangs malgré les affaires ? Quant au candidat France insoumise, il est en train de clairement gagner sa « primaire » avec Benoît Hamon. Jusqu’à quel point peut-il continuer de capter les électeurs du socialiste, voire attirer des électeurs de gauche tentés par Macron ? La simple agrégation de ses sondages et de ceux de Hamon le placerait en tout cas en position d’atteindre le second tour, sachant toutefois qu’un tel report n’a rien d’automatique ni ne sera total.
Semaine du 3 au 9 avril
Faits saillants de la campagne : le second débat a lieu ; les sondages montrent un tassement de Le Pen et Macron et une hausse (nette) de Mélenchon ; une attaque chimique contre un village rebelle syrien entraîne une réaction des Etats-Unis qui bombardent une base de Bachar el-Assad. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : chez Marine Le Pen, la campagne commence à patiner. C’est du moins ce qu’indiquent les sondages, qui la maintiennent de manière encore appréciable dans le duo de tête, mais n’en montrent pas moins une érosion de plus en plus prononcée des intentions de vote en sa faveur (moins deux points depuis un mois). Une conséquence de ses débats ? Dans aucun des deux Marine Le Pen n’a crevé l’écran, apparaissant même en-deçà de ses rivaux lorsque les échanges tournaient à la confrontation (qu’elle avait parfois elle-même cherchée). A contrario, chaque fois qu’elle a pu sortir son discours sans être contredite, l’impression qu’elle laissait était plus en sa faveur.
Outre le second débat, le reste de sa semaine a été marqué samedi par un meeting à Ajaccio perturbé par des indépendantistes corses. Des échauffourées ont éclaté et du gaz lacrymogène utilisé, sans dommages notables toutefois. Marine Le Pen a par la suite pu tenir son meeting dans une autre salle que celle prévue initialement. Dans un tout autre registre, invitée dimanche du Grand Jury-RTL-LeFigaro-LCI, elle a déclaré penser que « la France n’est pas responsable du Vél’d’Hiv », ce qui n’a évidemment pas été sans susciter de nombreuses réactions.
Rayon affaires, le Canard enchaîné a révélé cette semaine que le parquet de Lille a ouvert une enquête préliminaire pour de nouveaux soupçons d’emplois fictifs. Dans la ligne de mire notamment : David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen mais aussi sénateur du Var et maire de Fréjus, et qui, de 2010 à 2015, alors qu’il était conseiller municipal de cette même ville du sud de la France, a été salarié du conseil régional du … Nord-Pas-de-Calais. Invités à réagir, des membres du FN ont dénié tout caractère fictif de l’emploi, assurant que le travail accompli par David Rachline était bien réel.
Sondages au 14 avril
Le sondage quotidien publié par Ifop-Fiducial maintient les tendances observées ces dernières semaines, à savoir un rapprochement continu de Fillon et Mélenchon par rapport à Le Pen et Macron. Si l’écart entre le premier (Le Pen) et le quatrième (Mélenchon) était encore de 7,5 points il y a une semaine, il n’est maintenant plus que de 4 points et laisse plus que jamais ouverte la possibilité d’un renversement de situation.
Publié ce vendredi 14, un sondage Ipsos pour Le Monde confirme ce resserrement et le réduit même à trois points (Le Pen et Macron à égalité à 22%, Mélenchon troisième à 20% et Fillon quatrième à 19%). Moins catégorique est en revanche l’enquête PrésiTrack d’OpinionWay / ORPI, pour qui Fillon (20%) seul est en mesure de contester une finale Le Pen-Macron (23% et 22%), Mélenchon étant placé plus en retrait (17%).
De son côté, Benoît Hamon est annoncé entre 7% et 9%, tandis que Dupont-Aignan tourne toujours autour de 4%.
Semaine du 10 au 16 avril
Faits saillants de la campagne : les sondages continuent de se resserrer, le match à quatre entre Macron, Le Pen, Fillon et Mélenchon pour atteindre le second tour est confirmé. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant le candidat : dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs au Parlement européen, la justice française a demandé audit Parlement de lever les immunités de Marine Le Pen et de Marie-Christine Boutonnet (une autre élue FN). Si cette procédure devrait prendre plusieurs semaines voire plusieurs mois, elle pourrait en revanche s’accompagner d’une convocation de Marine Le Pen devant la commission juridique du Parlement européen pour la première semaine de mai, c.-à-d. … pendant l’entre-deux-tours de la présidentielle …
Pour ce qui est de la campagne, Marine Le Pen a reçu en début de semaine une volée de bois vert venue de toutes parts suite à ses propos de dimanche dernier concernant le Vel’ d’Hiv’. Dans un autre registre, son QG de campagne parisien a été victime d’une tentative d’incendie sans gravité dans la nuit du mercredi 12 au jeudi 13 mars.
Concernant ses adversaires, elle s’en est prise samedi à Perpignan à Emmanuel Macron en déclarant que, avec lui, « ça sera l’islamisme en marche, le communautarisme en marche », puis en l’accusant de vouloir accélérer la dérive multiculturelle de la France. Pour preuve de ses dires, elle brandit l’affaire Mohamed Saou, du nom d’un sympathisant d’En Marche dont des tweets anciens ont été exhumés, notamment un message dans lequel il a écrit : « Je n’ai jamais été et je ne serai jamais Charlie ». De son côté, Emmanuel Macron a indiqué que le comité d’éthique de son parti étudiait les reproches formulés à l’encontre de Mohamed Saou et que celui-ci avait accepté de se mettre en retrait de ses fonctions.
Sondages au 21 avril
La dernière livraison du sondage CEVIPOF-IPSOS-Storia-Steria (publiée le mercredi 19 avril) confirme les tendances observées dans d’autres sondages, à savoir la montée de Mélenchon et Fillon, et le tassement de Le Pen et Macron.
De son côté, dans son rolling quotidien, Ifop-Fiducial confirme cet avantage à Le Pen et Macron en montrant que la dynamique en faveur de Fillon et surtout Mélenchon s’est arrêtée cette semaine, de sorte que ces candidats ne franchissent pas la barre des 20% d’intention de vote chez cet institut non plus.
Bref, si la partie demeure serrée (les écarts sont dans les marges d’erreur, au moins en ce qui concerne Le Pen, Fillon et Mélenchon) et si un renversement de situation de dernière minute n’est pas à exclure (sachant que CEVIPOF estime que 25 à 30% des sondés sont encore susceptibles de changer d’avis), Macron et Le Pen gardent la faveur des pronostics. Quant à l’abstention, CEVIPOF estime qu’elle sera autour de 28%.
Pour ce qui est du second tour, Macron est donné (nettement) vainqueur face à n’importe quel opposant et Marine Le Pen perdante contre tous. En cas d’affrontement Mélenchon-Fillon, c’est le premier cité qui l’emporterait 58 à 42 (source : CEVIPOF).
Semaine du 17 au 22 avril
Faits saillants de la campagne : la dernière semaine avant le premier tour a été marquée par des débats sur le vote utile, ainsi que par un attentat terroriste perpétré sur les Champs-Élysées (un policier tué, deux blessés) alors que les candidats étaient tous en plateau sur France 2. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : en meeting lundi au Zénith de Paris, Marine Le Pen est revenue aux fondamentaux du Front national et a sorti l’artillerie lourde contre l’immigration. Signe que l’inquiétude au vu du tassement dans les sondages est réelle et l’incite à muscler son discours. En tout cas, elle y va fort et annonce un moratoire immédiat sur toute l’immigration légale en cas de victoire finale, cela en vue de « faire le point de la situation avant de mettre en place de nouvelles règles et une nouvelle régulation ».
La tendance se poursuit jeudi soir sur France 2 : alors que l’attentat des Champs-Élysées n’a pas encore eu lieu, Marine Le Pen met spontanément la question terroriste sur la table, déplorant que ce sujet n’ait pas été davantage abordé durant la campagne. Plus tard, en fin d’émission, lors de l’ultime tour de parole offert à chaque candidat, elle s’en prendra de manière virulent au gouvernement sortant et, le lendemain, demandera la restauration immédiate des frontières nationales, ce qui lui vaudra une réplique immédiate du Premier ministre Bernard Cazeneuve pour déplorer son outrance et son travail de division.
Concernant sa prestation lors de l’émission de France 2 du jeudi 21 avril : troisième à passer, Marine Le Pen a pleinement profité d’un exercice qu’elle affectionne (seule, sans contradicteur politique susceptible de la contredire, et opposée à des journalistes qu’elle rabroue sans ménagement s’il se font insistants) pour se mettre en valeur et confirmer le retour aux fondamentaux de son discours. Ainsi a-t-elle pu se faire un plaisir de dénoncer « le projet Peur » chaque fois que Pujadas ou Salamé s’aventurait à évoquer les conséquences d’une sortie de l’Europe et de l’euro, puis a sorti une longue tirade sur la menace terroriste dont « personne n’a parlé », et que les événements ultérieurs de la soirée allaient mettre en lumière. Reprenant la parole en fin de soirée lors du passage en revue final de chaque candidat, elle se montrera virulente à l’égard de l’action du gouvernement sortant.
Concernant son objet, elle a apporté une clef, celle que le dirigeant d’une société lui a offerte en guise de symbole de l’espoir qu’il place en elle, elle qui souhaite maintenant rendre aux Français les clefs de la maison France.
23 avril – Résultats du 1er tour
Abstention : avec 22,2%, elle a été beaucoup moins forte qu’annoncé puisqu’elle n’est que 1,5% supérieure à celle de 2012, et reste loin du « record » de 2002 (28,4%).
Pas de surprises cette fois, les résultats annoncés correspondent à ce que les sondages pronostiquaient, tant au niveau des scores atteints que de l’ordre d’arrivée des candidats. Ainsi, Emmanuel Macron vire en tête du premier tour avec 24,0% et réussit son pari fou. A trente-neuf ans, sans jamais s’être présenté à aucune élection auparavant, et en menant campagne en-dehors des partis historiques, à la tête d’une formation fondée il y a à peine douze mois, il est en passe de devenir le plus jeune président de l’histoire de France. Les augures pour le second tour lui sont en effet largement favorables face à une Marine Le Pen qui certes, comme son père quinze auparavant, passe le premier tour de la présidentielle (qui plus est avec un record de voix pour l’extrême-droite), mais à la deuxième place seulement, et avec un pourcentage de suffrages nettement inférieure aux 25-30% que son camp escomptait afin d’avoir une dynamique intéressante pour le second tour. Ici, avec à peine 21,3% des votes, c’est une probable lourde défaite qui s’annonce pour la candidate FN.
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