Introduction (1er février)
Née dans la Drôme en 1970 (47 ans en 2017), Nathalie Arthaud représente Lutte ouvrière (LO) à la présidentielle de 2017, un rôle qu’elle avait déjà tenu en 2012 après avoir pris la relève de l’emblématique Arlette Laguiller. Peu médiatisée et ne parvenant pas à se démarquer des autres candidats, elle ne parvient toutefois pas à rééditer les performances de son illustre devancière (laquelle avait obtenu 2% des suffrages en 1995, 5,7% en 2002 et 1,3% en 2007) et termine avant-dernière du scrutin avec seulement 0,6% des votes.
Professeur d’économie dans un lycée dans le civil, Nathalie Arthaud a été conseillère municipale de Vaulx-en-Velin de 2008 à 2014. Porte-parole d’Arlette Laguiller à la présidentielle de 2007, elle devient aussi celle de LO en 2008. Sa désignation comme candidate du parti à la présidentielle 2017 a lieu en mars 2016.
Semaine du 23 au 29 janvier
Faits saillants de la campagne : le Penelopegate éclate. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 30 janvier au 5 février
Faits saillants de la campagne : le Penelopegate s’envenime et Macron, Mélenchon et Le Pen tiennent meetings à Lyon. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 6 au 12 février
Faits saillants de la campagne : Marine Le Pen dope l’audience de France 2 et Fillon essaye de contre-attaquer. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 13 au 19 février
Faits saillants de la campagne : Macron déclenche un tollé en associant colonisation et crime contre l’humanité. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 20 au 26 février
Faits saillants de la campagne : François Bayrou rejoint Emmanuel Macron, Yannick Jadot fait de même avec Benoît Hamon, François Fillon parle de quasi-guerre civile et une proche de Marine Le Pen est mise en examen dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires européens. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 27 février au 5 mars
Faits saillants de la campagne : convoqué par la justice, Fillon joue son va-tout au Trocadéro. Elle aussi convoquée par un juge, Marine Le Pen refuse de donner suite. Macron dévoile enfin son programme. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : la collecte des parrainages a officiellement démarré cette semaine. Les candidats ont jusqu’au vendredi 17 mars pour que les signatures en leur faveur parviennent au Conseil Constitutionnel. Au vendredi 3 mars, un candidat a déjà largement dépassé la barre des 500 parrainages requis : François Fillon, qui en a plus de 1100. Derrière, Macron et Hamon n’en sont plus très loin, ce qui n’est pas une surprise. Ce qui l’est plus, c’est le très large nombre de parrainages déjà récoltés par Nathalie Arthaud (plus de 300), loin devant un Mélenchon ou une Le Pen. La présence de la candidate LO au premier tour de la présidentielle semble donc bien engagée. Parmi les autres « petits », Nicolas Dupont-Aignan (DLF) et Jacques Cheminade (SP) sont également sur de bons rails. En revanche, Philippe Poutou (NPA) démarre très timidement.
Semaine du 6 au 12 mars
Faits saillants de la campagne : Fillon gagne son quitte ou double et Hamon réduit le cadre de son revenu universel. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : après François Fillon la semaine passée, sept autres candidats passent le cap des 500 signatures d’élus : Emmanuel Macron (En Marche), Benoît Hamon (PS), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Marine Le Pen (FN), Jean-Luc Mélenchon (France insoumise) et François Asselineau (Union populaire républicaine, UPR), ce qui, dans le chef de ce dernier, constitue une petite surprise. Pour d’autres, la lutte contre la montre continue, notamment Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès), Philippe Poutou (NPA), Jean Lassalle, Rama Yade et d’autres encore.
Semaine du 13 au 19 mars
Faits saillants de la campagne : Mélenchon prend République, Dupont-Aignan fait un esclandre sur TF1 et François Fillon est officiellement mis en examen. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 20 au 26 mars
Faits saillants de la campagne : le grand débat a lieu ; Fillon dénonce un « cabinet noir » ourdi par Hollande ; Le Drian rallie Macron et des négociations PS-En Marche pour les législatives sont supposés. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : après son esclandre de samedi dernier sur TF1, Nicolas Dupont-Aignan se fait inviter lundi dans l’émission télé … Touche pas à mon poste, de Cyril Hanouna, laquelle n’a que peu de choses à avoir avec la politique (l’animateur l’a d’ailleurs bien précisé : « Ici, on ne parle pas de politique »). Dupont-Aignan aura au moins réussi à se présenter à un public jeune qui ne le connaissait probablement pas. En revanche, il refuse de participer au contre-débat organisé par le média en ligne Explicite (créée par des ex-salariés d’iTélé) lundi soir en même temps que celui de TF1. Philippe Poutou y annulant sa venue en dernière minute (en raison de discussions en cours à son usine pour le maintien de l’entreprise, explique-t-il), ce sont finalement les seuls Nathalie Arthaud et Jacques Cheminade qui prennent part à ce contre-débat.
Semaine du 27 mars au 2 avril
Faits saillants de la campagne : Valls annonce qu’il votera Macron, et Penelope Fillon est officiellement mise en examen. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 3 au 9 avril
Faits saillants de la campagne : le second débat a lieu ; les sondages montrent un tassement de Le Pen et Macron et une hausse (nette) de Mélenchon ; une attaque chimique contre un village rebelle syrien entraîne une réaction des Etats-Unis qui bombardent une base de Bachar el-Assad. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant la candidate : le moment fort de la semaine de Nathalie Arthaud avait lieu mardi soir, sur le plateau accueillant le grand débat des onze candidats. Plus sobre que son homologue trotskyste Philippe Poutou, la représentante de Lutte ouvrière n’en a pas pour autant été moins mordante, notamment vis-à-vis de Marine Le Pen qu’elle a ciblé à pas moins de cinq reprises, parlant notamment d’un décalage insupportable entre ce qu’elle peut se permettre (et les politiciens en général) et ce que les travailleurs doivent subir s’ils sont malades (contrôles) ou commettent des erreurs bien moindres que celles commises par les puissants.
Sur le fond, elle a répété que les discussions sur l’Europe étaient de l’enfumage et passaient à côté du vrai problème, lequel est d’après elle une société pourrie de l’intérieur à cause de la politique capitaliste. La défense des travailleurs a évidemment été le leitmotiv de la plupart de ses interventions, dénonçant la Constitution qui ne les protège pas (ou alors, quand elle le fait – « tout citoyen a droit à un emploi » – n’est pas respectée) et déclarant à Mélenchon que sa révolution citoyenne ne servira à rien. Comme lui elle a critiqué Lafarge, ajoutant que, outre les affaires qu’elle avait faite avec Daech en Syrie, cette entreprise a contribué à la construction du Mur de l’Atlantique et veut maintenant participer à celle du mur de Trump.
Elle évoqua également la Guyane et le décalage entre Kourou dont s’enorgueillit la France et les conditions de vie des Guyanais, puis énuméra les grandes fortunes françaises dont les patrimoines se sont encore enrichis ces dernières années. Dans le style habituelle qui la caractérise (dure, sévère, austère), sa prestation a été bonne, jamais vraiment flamboyante, mais assénant sèchement plusieurs vérités bien senties.
Semaine du 10 au 16 avril
Faits saillants de la campagne : les sondages continuent de se resserrer, le match à quatre entre Macron, Le Pen, Fillon et Mélenchon pour atteindre le second tour est confirmé. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 17 au 22 avril
Faits saillants de la campagne : la dernière semaine avant le premier tour a été marquée par des débats sur le vote utile, ainsi que par un attentat terroriste perpétré sur les Champs-Élysées (un policier tué, deux blessés) alors que les candidats étaient tous en plateau sur France 2. Le résumé complet de la semaine
Concernant la prestation de la candidate lors de l’émission de France 2 du jeudi 20 avril : l’objet choisi par Nathalie Arthaud a été une photo des athlètes noirs américains Tommie Smith et John Carlos brandissant un poing ganté sur le podium olympique de Mexico en 1968 en marque de soutien au mouvement des Black Panthers. Concernant sa carte blanche, elle opte pour sa volonté de donner aux travailleurs les moyens de devenir des lanceurs d’alerte capables de mettre à jour et dénoncer les mauvaises pratiques des patrons.
23 avril – Résultats du 1er tour
Abstention : avec 22,2%, elle a été beaucoup moins forte qu’annoncé puisqu’elle n’est que 1,5% supérieure à celle de 2012, et reste loin du « record » de 2002 (28,4%).
Pas de surprises, les résultats annoncés correspondent à ce que les sondages pronostiquaient, tant au niveau des scores atteints que de l’ordre d’arrivée des candidats. Ainsi, Emmanuel Macron vire en tête du premier tour avec 24,0% et est en passe de devenir le plus jeune président de l’histoire de France. Les augures pour le second tour lui sont en effet largement favorables face à une Marine Le Pen qui certes, comme son père quinze auparavant, passe le premier tour de la présidentielle (qui plus est avec un record de voix pour l’extrême-droite), mais à la deuxième place seulement, et avec un pourcentage de suffrages nettement inférieure aux 25-30% que son camp escomptait afin d’avoir une dynamique intéressante pour le second tour. Ici, avec à peine 21,3% des votes, c’est une probable lourde défaite au second tour qui s’annonce pour la candidate FN.
Pas de remontée-surprise pour François Fillon (troisième avec 20,0%) ni de miracle pour Jean-Luc Mélenchon (quatrième avec 19,6%), tandis que Benoît Hamon sauve de justesse le remboursement des frais de campagne du PS avec 6,4%. Quant à Nicolas Dupont-Aignan, s’il s’en est fallu de peu qu’il atteigne la barre des 5%, il en sera finalement pour ses frais (4,7%). Le candidat de Debout la France n’en réalise pas moins un bon score personnel puisqu’il fait plus que doubler celui qu’il avait réalisé en 2012 (1,8%), contribuant vraisemblablement à ainsi pénaliser François Fillon. Concernant le second tour, Nicolas Dupont-Aignan réserve pour l’heure sa décision.
Pas de surprise enfin concernant les autres candidats, ils réalisent tous des scores inférieurs à 2%, le meilleur d’entre eux étant Jean Lassalle (1,2%), suivi d’un Philippe Poutou qui, malgré ses sorties remarquées lors du débat du 4 avril réalise un score semblable à celui de 2012 (1,1%). Suivent ensuite Jean Asselineau (0,9%), Nathalie Arthaud (0,6%) et Jacques Cheminade (0,2%). Concernant le second tour, Arthaud a annoncé qu’elle voterait blanc, tandis que Poutou, Lassalle, Asselineau et Cheminade n’ont pas donné de consigne de vote.
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