Penelopegate est le nom générique donné à une série d’affaires concernant François Fillon et révélées à partir de la fin janvier 2017.
I. Le résumé de la situation – a) Les accusations d’emplois fictifs de Penelope Fillon – b) Les accusations d’emplois fictifs des enfants Fillon – c) 2F Conseil – d) Le « prêt » de 50 000 euros de Marc Ladreit de Lacharrière – e) Les costumes à 48 500 euros
II. Le déroulé semaine après semaine
Le résumé de la situation au 17 avril 2017
a) Les accusations d’emplois fictifs de Penelope Fillon
C’est le déclencheur de toute l’affaire. Le 24 janvier 2017, le Canard enchaîné accuse l’épouse de François Fillon, Penelope,d’avoir été salariée pendant près de vingt ans en tant qu’assistante parlementaire de son mari puis de son suppléant Marc Joulaud, alors qu’elle n’effectuait aucun travail réel. Cette accusation se double d’une seconde, celle d’un autre emploi fictif, cette fois au sein du périodique La Revue des Deux mondes, dont le propriétaire Marc Ladreit de Lacharrière est un ami de proche de François Fillon.
Les éléments fournis par Le Canard puis par d’autres médias reprenant l’enquête sont accablants (cf. infra dans le déroulé semaine après semaine), l’onde de choc est phénoménale et François Fillon, qui était alors le favori des sondages, entame une descente aux enfers. En parallèle, le Parquet national financier (PNF) ouvre une instruction judiciaire pour détournements de fonds publics, abus de biens sociaux et recel, trafic d’influence et manquement aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique. Celle-ci débouche le 1er mars sur l’annonce par François Fillon de sa convocation par des juges en vue d’une possible mise en examen. La pression politique, déjà forte avant cette annonce, se fait alors maximale pour le convaincre de se retirer et laisser la place à un plan B (Juppé ou Baroin). Mais Fillon (qui avait déclaré qu’il se retirerait s’il était mis en examen) ne veut rien entendre, continue de nier tout caractère fictif des emplois, ne reconnaît qu’une vague faute morale (celle d’avoir fait travailler sa famille) et joue son va-tout en appelant à un grand rassemblement de soutien dimanche 5 mars au Trocadéro. La manœuvre fonctionne, Fillon se sent conforter, ne veut toujours rien lâcher et contraint les pontes LR à ranger tout espoir de le remplacer.
Mardi 14 mars se déroule la comparution de François Fillon devant les juges chargés de l’enquête. Au terme de l’audition (au cours de laquelle François Fillon s’est borné à lire une lettre), ceux-ci annoncent au candidat à la présidentielle qu’il est officiellement mis en examen. Une nouvelle procédure judiciaire démarre alors, laquelle durera plusieurs mois au moins et ne livrera donc aucun verdict avant la présidentielle. Quelques jours plus tard, l’enquête est étendue à l’affaire des costumes (cf. infra).
Le 24 mars, c’est au tour de Marc Joulaud (l’ex-suppléant parlementaire de Fillon) d’être mis en examen. En outre, quelques jours auparavant, les faits reprochés aux Fillon se voient élargis à l’accusation d’escroquerie aggravée, de faux et usage de faux. En cause, deux soupçons distincts : d’abord celui de documents rédigés de manière rétroactive pour tenter de prouver le caractère non-fictif de l’emploi à l’Assemblée nationale ; puis, celui concernant une déclaration signée en 2012 affirmant être dans les conditions requises par l’Assemblée nationale pour pouvoir cumuler deux emplois (cf. infra, semaine du 20 au 26 mars). Le 28 mars, c’est au tour de Penelope Fillon de se voir notifiée sa mise en examen.
b) Les accusations d’emplois fictifs des enfants Marie et Charles Fillon
En parallèle aux accusations d’emplois fictifs vis-à-vis de Penelope Fillon, le Canard soulève le cas de deux des enfants du couple, Marie et Charles, lesquels ont été salariés de 2005 à 2007 en tant qu’assistants de leur père lorsque celui-ci était sénateur et alors qu’eux-mêmes n’étaient que des étudiants en droit et que, à certains moments, Marie menait simultanément un stage en entreprise. Ici aussi le PNF se saisit d’une enquête. Quelques semaines plus tard, il est révélé que les enfants ont rétrocédé une partie de leurs salaires à leur père, 70% dans le cas de Marie, 30% dans le cas de Charles. Dans les deux cas, les explications fournies (rembourser les frais de son mariage pour l’une ; rembourser un loyer et de l’argent de poche pour l’autre) font sourire.
c) 2F Conseil
Les activités de consultance de François Fillon via sa société 2F Conseil sont également passées au peigne fin. En cause : des soupçons de trafic d’influence, cette société ayant bénéficié de contrats importants auprès de sociétés comme par exemple AXA, dont le dirigeant Henri de Castries est très proche du candidat Fillon et a potentiellement pu influencer son programme en sa faveur.
Les soupçons sur le rôle joué par la société 2F Conseil reviennent en lumière le 22 mars lorsque le Canard enchaîné accuse Fillon d’avoir « jouer les entremetteurs » pour un milliardaire libanais qui souhaitait rencontrer Vladimir Poutine et le PDG de Total Patrick Pouyanné pour parler projets avec eux (ces rencontres auront lieu en juin 2015 à Saint-Pétersbourg). Montant perçu par Fillon via sa société 2F Conseil pour ce service (et la promesse de mises en contact avec d’autres dirigeants mondiaux) : 50 000 euros, plus un bonus de 1,5% à 2,5% sur les bénéfices des affaires qui en seront retirées. Si un tel contrat semble a priori légal, c’est à nouveau la question de risque de conflits d’intérêt et de trafic d’influence qui transparaît. De son côté, le Kremlin a cru nécessaire de réagir en soulignant qu’il n’avait pas besoin d’intermédiaire pour rencontrer des investisseurs.
d) Le « prêt » sans intérêt de Marc Ladreit de Lacharrière
Début mars 2017 est révélé que François Fillon a bénéficié en 2013 d’un « prêt » sans intérêt de 50 000 euros de la part de Marc Ladreit de Lacharrière (le propriétaire de La Revue des Deux mondes, déjà concerné par un des emplois fictifs de Penelope Fillon). Problème : ce prêt n’a pas été mentionné par Fillon dans sa déclaration de patrimoine et est soupçonné d’être un cadeau non-déclaré. Une semaine après cette révélation, le Canard enchaîné rapporte que celui-ci a été remboursé en catastrophe fin février avant que l’affaire ne soit rendue publique, ceci afin de limiter les dégâts électoraux et permettre au candidat républicain de dénoncer une opération de déstabilisation lorsqu’elle a été dévoilée.
e) Les costumes à 48 500 euros
Autre révélation apparue début mars : celle de 48 500 euros en costumes que Fillon aurait reçu d’un ou plusieurs amis depuis 2012. Les plus récents datent de février 2017 (13 000 euros) et sont rapidement identifiés comme étant le fait de l’avocat Robert Bourgi, notamment connu pour son implication dans les réseaux de la Françafrique. Au vu des éléments en sa possession, le Parquet national financier (PNF) élargit l’enquête concernant le Penelopegate à cette nouvelle affaire afin de découvrir si un trafic d’influence n’y est pas lié.
Face aux nombreuses questions que soulèvent ces cadeaux, François Fillon annonce le 23 mars avoir rendu les costumes offerts en février. A une semaine du premier tour, Robert Bourgi laisse entendre que les costumes rendus ne sont pas ceux qui ont été offerts. Cette allégation est démentie une semaine plus tard par les policiers en charge de l’enquête.
Le déroulé semaine par semaine
Du 23 au 29 janvier – L’affaire éclate
La bombe explose le mardi 24 janvier, lorsque le Canard enchaîné révèle que Penelope Fillon, l’épouse de François Fillon, aurait bénéficié d’emplois fictifs grâce à son mari.
Principale accusation portée par le volatile : Penelope Fillon aurait perçu 500 000 euros bruts en huit ans en tant qu’assistante parlementaire sans avoir effectué le moindre travail lié à cette fonction. Si la pratique pour un parlementaire de salarier un membre de sa famille en tant qu’assistant est légale (bien que moralement discutable), le problème soulevé est ici la réalité des prestations accomplies, Le Canard n’ayant pas réussi à trouver le moindre témoignage ni document autre que des fiches de paye permettant de confirmer une quelconque activité de la part de Penelope Fillon, tant à l’Assemblée que dans la Sarthe dont était alors élu son mari.
Les faits reprochés concernent trois périodes. La première va de 1998 à 2002, lorsque Penelope Fillon est rémunérée comme assistante de son époux ; la deuxième de 2002 à 2007, lorsque ce dernier devient ministre et que son poste de parlementaire est repris par son suppléant Marc Joulaud ; la troisième enfin correspond à six mois en 2012, lorsque François Fillon perd son poste de Premier Ministre et est élu député de Paris.
A cela le Canard ajoute une autre suspicion d’emploi fictif, à la Revue des deux mondes cette fois, où Penelope Fillon aurait bénéficié de mai 2012 à décembre 2013 d’une rémunération mensuelle de 5000 euros. Motif : un travail de conseillère littéraire, dont le directeur du mensuel Michel Crépu n’a, à deux maigres fiches de lecture près, jamais entendu parler ! Dans le viseur cette fois : l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de la revue et proche de François Fillon (ce dernier a plusieurs fois profité de son jet privé et lui a lui-même remis les insignes de grand-croix de la Légion d’honneur en 2011), qui aurait accordé cette sinécure à son épouse pour compenser la perte de revenu du couple lié à son départ de Matignon.
Pour le candidat des Républicains, que les sondages pré-révélations du Canard donnaient à la baisse mais toujours nettement qualifié pour le second tour, c’est peu dire que le coup est rude : c’est tout simplement l’un des piliers de sa candidature (sa probité, son intégrité, son honnêteté, qu’il a amplement mises en avant lors de la primaire pour se différencier de Nicolas Sarkozy) qui menace de s’effondrer et d’emporter avec lui l’édifice qu’il a construit (prôner l’austérité et dénoncer l’assistanat et tous ceux qui profitent éhontément de l’argent public).
Sa défense est en outre rendue difficile par des propos passés de Penelope Fillon, laquelle a en diverses occasions confié ne s’être jamais impliquée dans la vie politique de son mari et être mère au foyer. De plus, les premières tentatives de François Fillon pour désamorcer l’affaire sont maladroites (il parle de « misogynie » de la part du Canard et de « boules puantes », mais ne dit rien sur le fond de la question) et ne convainquent pas grand monde. Quant aux sorties de sa garde rapprochée sur la compétence et l’implication de Mme Fillon, elles font pâle figure face aux éléments accréditant toute absence de prestations, voire se contredisent entre elles (Penelope n’était pas à Paris et faisait un travail en circonscription d’après Benoist Apparu, porte-parole de Fillon, vs. Je l’ai souvent vue participer à ses travaux, je l’ai vue à l’Assemblée nationale, dixit Bernard Accoyer, ex-président UMP de ladite Assemblée).
Invité au JT de TF1 jeudi 26, François Fillon déclare qu’il se retirera de la présidentielle en cas de mise en examen (le parquet national financier a ouvert mercredi une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics et abus de bien social), mais n’en continue pas moins de dénier fermement les accusations qui sont portées contre lui, et commence à sous-entendre qu’il y a un complot pour l’abattre. Quant aux déclarations de sa femme comme quoi elle ne s’est jamais impliquée dans la vie politique, il les justifie de manière sémantique : « Elle n’a jamais fait de politique au sens où elle n’a jamais été en première ligne ».
Incidemment, il évoque aussi le cas de deux de ses enfants, qu’il a employés dans un contexte semblable entre 2005 et 2007, lorsqu’il était sénateur de la Sarthe. Une manière d’anticiper de prochaines attaques du Canard sur ce sujet ? Si tel est le cas, la manœuvre échoue et se retourne contre lui : alors qu’il les a présentés sur TF1 comme avocats, ses enfants n’étaient à l’époque concernée que des étudiants en droit. « Imprécision de langage » se défend Fillon (il voulait dire, expliquera son entourage, qu’ils sont aujourd’hui avocats), qui en commet une autre dimanche à La Villette, pour ce qui aurait dû être le grand meeting lançant sa campagne : alors qu’il clame haut et fort n’avoir lui et sa femme qu’un seul compte en banque, il doit rétropédaler un plus tard en expliquant qu’il en a en fait plusieurs, mais, voulait-il dire, dans une seule banque …
Bref, le candidat des Républicains vit une très mauvaise passe et des voix de plus en plus nombreuses, y compris dans son propre camp, se demandent si le maintien de sa candidature est possible, voire simplement souhaitable. L’impact sur l’opinion publique semble fort et amoindrit clairement ses chances de succès, et déjà circulent des rumeurs de possibles remplaçants. L’intéressé refuse pour l’instant d’évoquer une telle éventualité et affirme sa détermination à vaincre.
Du 30 janvier au 5 février – « Je n’ai jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre »
Le début de la semaine est marquée par l’accélération judiciaire du Penelopegate : François Fillon et son épouse sont entendus par des policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières (OCLCIFF) le lundi 30, avant que ne le soit le mercredi 1er février Marc Joulaud, le suppléant de 2002 à 2007 à l’Assemblée nationale de Fillon. En outre, une perquisition a lieu à l’Assemblée nationale le mardi 31, dans le but de mettre la main sur les contrats de travail de Penelope Fillon que celle-ci a été incapable de fournir (une autre perquisition avait déjà eu lieu la semaine précédente à la Revue des Deux mondes, dont le propriétaire Marc Ladreit de Lacharrière a depuis lui aussi été entendu par la police).
Bilan de ces événements : d’un côté un François Fillon qui se félicite d’avoir pu être entendu rapidement comme il le souhaitait ; de l’autre, divers éléments ne plaidant pas vraiment en sa faveur, comme le fait que son épouse n’ait jamais eu de badge ni d’adresse email de l’Assemblée, même si, expliquent ses soutiens, cela se justifie parce qu’elle exerçait son travail depuis la Sarthe … D’autres révélations viennent en outre alourdir la barque : ainsi le Canard enchaîné révèle cette semaine que les sommes totales reçues par Penelope Fillon s’élèvent en fait à 900 000 euros (et non plus 600 000) et que, contrairement à ce que son mari a affirmé précédemment, il ne l’a pas embauchée à partir de 1997, mais l’avait déjà fait entre 1988 et 1990. Le palmipède dévoile également les montants reçus (environ 84 000 euros) par les enfants du couple pour des travaux effectués pour le compte du sénateur François Fillon alors qu’ils n’étaient encore qu’étudiants. Autre affirmation du Canard : Penelope Fillon, lorsqu’elle assistait Marc Joulaud, touchait 10 000 euros/mois, c.-à-d. plus que le député lui-même et plus que le maximum autorisé. Enfin, le volatile conclut en annonçant que le candidat des Républicains a opportunément cessé de faire travailler sa famille fin 2013, un mois avant l’entrée en vigueur de la loi sur la transparence qui l’obligeait à dévoiler le nom de ses attachés parlementaires …
De son côté, Mediapart y va de sa contribution en affirmant que le propriétaire de La Revue des Deux mondes Marc Ladreit de la Charrière aurait, entre 2015 et 2016, employé fictivement une membre de l’équipe de campagne de François Fillon via sa Fondation culture et diversité. C’est ensuite au tour des activités de la société de consultance de François Fillon 2F Conseil (fondée en 2012, douze jours avec que l’intéressé ne redevienne député et donc ne tombe sous le coup de la loi interdisant les parlementaire de créer de telles sociétés) d’être la cible de questions, plusieurs médias s’interrogeant sur ses contrats et ses clients, et soupçonnant des risques de conflits d’intérêt pour le parlementaire François Fillon.
Le coup potentiellement le plus dévastateur était toutefois encore à venir. Il tombe le jeudi 2 février au cours de l’émission Envoyé spécial sur France 2, où est diffusé un extrait d’interview accordée en 2007 au Daily Telegraph par Penelope Fillon, laquelle déclare : « Je n’ai jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre » …
Face à ce déferlement, François Fillon se déclare « serein », fait « confiance à la justice », dénonce « une opération de calomnie d’une ampleur professionnelle jamais vue » et parle « d’un coup d’État institutionnel venu de la gauche », ce dernier élément de langage soulignant au passage la volonté de nier la possibilité que le candidat des Républicains soit victime d’un traître au sein de sa propre famille politique (Rachida Dati par exemple, dont le nom est l’objet de force rumeurs, ou alors des sarkozystes). Dans sa ligne de mire, un seul coupable possible : le gouvernement actuel, ou alors plus précisément Bercy, où œuvrait jusqu’en août dernier Emmanuel Macron.
En pratique cependant, la panique règne à droite, et des voix dissonantes se font de plus en plus entendre. Si officiellement Alain Juppé affirme ne pas vouloir être un plan B, le sénateur Alain Houpert (soutien de … Juppé) déclare qu’il faut « avoir la dignité de changer de candidat », rejoignant en cela le député Georges Fenech (réputé pro-Sarkozy), pour qui le résultat de la primaire est aujourd’hui « caduc ». La pression se fait donc de plus en plus forte sur François Fillon, lequel ne veut rien entendre, répète qu’il sera candidat, et demande aux parlementaires Les Républicains de tenir ferme pendant quinze jours, le temps qu’il puisse prouver son innocence.
Du 6 au 12 février – Fillon contre-attaque mais reste englué
Lundi 6 février : François Fillon tient à 16 heures une conférence de presse dont la tenue a été annoncée le matin même. Au menu, un message aux Français (mais surtout à sa base électorale), qui peut se résumer par : « il y a eu péché, il était véniel et a été monté dans des proportions insensées, c’est un complot, je suis une victime, l’important, c’est la rupture que je porte vis-à-vis de la gauche, et je suis légitime pour la porter parce que deux millions de Français l’ont choisi à la primaire de la droite ».
Péché ? Oui, François Fillon l’admet, il en a commis un : avoir continué à employer son épouse comme collaboratrice alors que cette pratique qui était « acceptable hier (…) ne l’est plus aujourd’hui ». Bref, une erreur d’appréciation qu’il regrette et pour laquelle il présente ses excuses, même si, ne manque-t-il pas de souligner, tout était légal. Et … c’est tout. Le caractère fictif de l’emploi de Penelope Fillon ? Il le dément. Les sommes perçues par ses enfants ? Rien n’était dissimulé et tout était parfaitement en règle. Le manque de transparence qui lui est reproché ? Il le rejette et déclare qu’il n’a rien à cacher, passant ensuite en revue son patrimoine, ses comptes en banque et quelque-uns des clients de sa société de consultance (les noms cités sont ceux d’AXA – dont il est proche du PDG Henri de Castries – et de Fimalac – propriétaire de la Revue des Deux mondes).
Bref, Fillon campe sur ses positions, parle d’une opération « destinée à détourner l’attention de nos concitoyens des véritables enjeux », affirme que son programme « dérange l’ordre établi » et refuse que l’on vole le choix des « millions de Français qui m’ont choisi au terme d’une campagne loyale ». Un retrait ? Hors de question. « Rien ne me détournera de mon devoir d’être candidat à la présidentielle ».
Le texte intégrale de son intervention
Si l’intervention de Fillon a été meilleure dans la forme que ses sorties précédentes, elle ne suffit toutefois pas à éteindre l’incendie. Plusieurs des éléments qu’il a avancés pour sa défense sont pour le moins spécieux (voir l’analyse qu’en fait Le Monde), et il n’a fourni aucun élément concret permettant de lever la suspicion quant à la réalité du travail effectué par son épouse. De plus, rien n’a été dit concernant le cas de son emploi à La Revue des Deux mondes. Sa sortie lui permet toutefois de donner l’impression de contre-attaquer, avec, dans le viseur, d’éventuels comploteurs, mais aussi la presse, qu’il accuse de mener une « chasse à l’homme » et de « lynchage médiatique ».
Autre tactique : mettre en doute la légitimité de l’enquête ouverte par le Parquet national financier (PNF), dont il remet en cause la compétence à enquêter sur des de détournements de fonds reprochés à un parlementaire (d’après ses avocats, seules les personnes dépositaires de l’autorité publique ou chargées d’une mission de service public peuvent être poursuivis pour ce motif, pas les tenants d’un mandat électif). Autre argument juridique avancé : dénier le droit au parquet du juger de la réalité du travail d’un collaborateur parlementaire, au nom (toujours selon les avocats de François Fillon) du principe de la séparation des pouvoirs judiciaire et législatif. Une telle tentative pour obtenir le dessaisissement de l’affaire (une requête demandée le jeudi 9) semble toutefois avoir peu de chances d’aboutir.
Autres développements de l’affaire
- Le Canard enchaîné continue de distiller au compte-gouttes ses révélations. Ainsi annonce-t-il cette semaine que Penelope Fillon aurait touché près de 45 000 euros d’indemnités de licenciement lorsque ses contrats de travail ont pris fin en 2002 et 2013. Si le fait de percevoir de telles indemnités est légal, c’est l’ampleur des montants perçus qui posent ici question, ceux-ci paraissant élevés, dit le Canard, par rapport à ce qui se pratique en général pour ce genre de fonction.
- Concernant Marie Fillon (la fille de), le Canard révèle qu’elle menait un stage d’avocate en même temps qu’elle accomplissait son emploi (controversé) d’assistante parlementaire à temps plein de son père. « Une incroyable bête de travail » ironise le volatile.
- Canard encore et toujours, cette fois pour dévoiler comment François Fillon a imposé aux caciques LR de ne pas chercher à l’éjecter : tout simplement en brandissant la menace d’une action en justice, les statuts du parti conférant au vainqueur de la primaire une position juridique blindée qui lui permettrait de contester avec grande chance de succès toute tentative pour le remplacer sans son consentement par un hypothétique plan B.
- Cette semaine à nouveau mouvementée se termine par un déplacement de trois jours à La Réunion, où des heurts (légers) ont lieu entre des partisans LR et des militants de La France insoumise venus brocarder le candidat.
Du 13 au 19 février – Le PNF écarte l’hypothèse d’un classement sans suite
La tempête continue pour François Fillon, qui passe plus de temps à essayer de se sortir du pétrin causé par le Penelopegate qu’à mener campagne. Le PNF (Parquet national financier) a ainsi annoncé le jeudi 16 février qu’il écartait l’hypothèse d’un classement sans suite de la procédure et que celle-ci va se poursuivre. Fillon a beau dénoncer une opération médiatique du Parquet et ses avocats encore et toujours contester la compétence de celui-ci à mener l’enquête, cette annonce est pour nombre d’observateurs le signe que des éléments suffisamment probants ont été mis à jour pour ne pas classer l’affaire sans suite et que des mises en examen sont possibles.
Rayon affaires toujours, le Canard enchaîné a tenté cette semaine d’allumer une nouvelle mèche en accusant le porte-parole de François Fillon, Thierry Solère, d’être sous le coup d’une enquête pour fraude fiscale. Contrairement aux divulgations précédentes toutefois, cette nouvelle ne suscite qu’un bref émoi et disparaît vite des radars. Provisoirement seulement ?
Du 20 au 26 février – Le PNF ouvre une information judiciaire pour éviter tout risque de prescription
François Fillon espérait enfin passer une semaine à mener campagne et mettre en avant ses propositions, notamment concernant les soins de santé, à propos desquels il a donné mardi 21 une vision rectifiée de son programme initial. Hélas pour lui, ses espoirs ont été déçus, le Penelopegate le rattrapant vendredi 24 lorsque le PNF (Parquet national financier) a ouvert une information judiciaire pour détournements de fonds publics, abus de biens sociaux et recel, trafic d’influence et manquement aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique.
L’accélération de l’action judiciaire s’explique notamment par la volonté du parquet d’éviter tout risque de prescription d’une partie des faits (ceux antérieurs à 2005). L’adoption le 16 février dernier d’une loi sur la prescription pénale pose en effet question sur la rétroactivité qu’elle peut avoir sur des enquête préliminaires en cours, c.-à-d. le type d’enquête jusqu’ici ouverte dans le cadre du Penelopegate. Dès lors, pour éviter toute confusion, le Parquet a décidé de passer à la vitesse supérieure en ouvrant une instruction quelques jours avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, cette décision permettant de lever toute ambiguïté juridique relative à la prescription. Autre conséquence : l’affaire est désormais dans les mains de trois juges d’instructions, lesquels ont la possibilité de convoquer en vue d’une éventuelle mise en examen François Fillon, son épouse et ses enfants.
Du 27 février au 5 mars – Convoqué en vue d’une mise en examen, Fillon réplique par le meeting du Trocadéro
Nouvelle semaine éprouvante pour François Fillon, la plus folle depuis le déclenchement du Penelopegate. Son emballement commence mercredi matin, lorsque, à la surprise de tous, y compris de ses collaborateurs qui l’y attendent, le candidat LR annule à la dernière minute sa visite prévue au Salon de l’agriculture. L’explication tombe à midi au cours d’une déclaration à la presse effectuée par l’intéressé : les juges d’instruction en charge du Penelopegate viennent de le convoquer pour le 15 mars en vue d’une mise en examen !
Si les semaines précédentes avaient eu leur lot de coups de tonnerre, celui-ci est d’une ampleur inédite. Car si la mise en examen du candidat n’est pas certaine (l’entretien avec les juges peut déboucher sur un statut de témoin assisté), cette convocation n’en est pas moins un signe fort de la matérialité des soupçons portant sur Fillon.
En pratique, si les juges (à qui le PNF a transmis le dossier la semaine passée) ont été rapides à décider de cette convocation, c’est probablement en raison de l’approche du 17 mars, c.-à-d. la date-butoir de clôture des candidatures à la présidentielle. Convoquer Fillon après cette date aurait été possible mais délicat (encore plus que cela ne ne l’est maintenant) vu la proximité de l’échéance électorale. En agissant comme ils l’ont fait, les magistrats évitent le risque de ne pas pouvoir l’entendre avant plusieurs semaines (en particulier s’il est élu, puisqu’il serait alors protégé de toute poursuite pendant au moins cinq ans), pour autant évidemment que l’intéressé se rende à la convocation et ne fasse pas comme Marine Le Pen, qui a refusé de se présenter devant les juges dans le cadre de l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires européens du FN.
Voilà pour le volet juridique. Quid sur le plan politique ? La situation de François Fillon est en grand danger. Dès lors, celui-ci joue son va-tout et appelle à un grand rassemblement de soutien au Trocadéro. La manœuvre fonctionne et il demeure candidat (cf. le compte-rendu complet de la semaine).
Du 6 au 12 mars – Fillon gagne son quitte ou double du Trocadéro
Si, grâce au meeting du Trocadéro (cf. les suites de ce meeting), Fillon a réussi à survivre à la tempête parfaite qu’il vient d’affronter, les dégâts subis n’en sont pas moins considérables (ses sondages ont dégringolé à 17-19%) et l’affaire à la base de ses déboires est loin d’être terminée. Ainsi non seulement va-t-il devoir gérer la probable officialisation d’une mise en examen la semaine prochaine, mais en outre doit-il s’attendre à ce que des répliques viennent régulièrement agiter sa campagne, comme en témoignent celles survenues ces derniers jours :
- d’abord la révélation du Canard enchaîné d’un prêt de 50 000 euros consenti par Marc Ladreit de Lacharrière (le propriétaire de la Revue des Deux mondes) que Fillon a omis de faire figurer dans sa déclaration de patrimoine
- ensuite l’affirmation du JDD selon laquelle le candidat LR se serait vu offrir pour 48 500 euros de costumes en cinq ans de la part d’un ou plusieurs amis anonymes, ce qui n’a pas manqué de soulever de nouvelles questions concernant de possibles conflits d’intérêt, d’autant que François Fillon n’a pas déclaré ces cadeaux comme aurait normalement dû le faire tout député.
Du 13 au 19 mars – François Fillon est mis en examen
Mardi 14 mars, le candidat républicain est entendu par les magistrats chargés d’enquêter sur le Penelopegate. Au départ prévue pour le mercredi 15, la comparution a été secrètement avancée de vingt-quatre-heures à la demande des avocats de François Fillon pour éviter le tumulte médiatique qui n’aurait pas manqué de se produire. Au cours de l’entretien, les juges ont notifié à l’intéressé sa mise en examen au titre de détournement de fonds public, complicité et recel de détournements de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux et manquement aux obligations déclaratives. De son côté, François Fillon s’est borné à lire aux magistrats une déclaration préparée à l’avance.
Du point de vue la campagne, cette nouvelle n’a pas vraiment provoqué de nouveaux remous, son onde de choc s’étant déjà propagée deux semaines auparavant, lorsque Fillon avait lui-même annoncé la convocation dont il faisait l’objet et, dans la foulée, joué son va-tout au Trocadéro, de sorte que la mise en examen qui lui a été signifiée ce mardi est venue davantage comme une confirmation que comme un rebondissement bouleversant la donne. La pression n’en va pas moins rester de mise pour le candidat républicain, qui continue de voir diverses révélations s’abattre sur lui. Ainsi :
- concernant le « prêt » de € 50 000 consenti (sans intérêt) par Marc Ladreit de Lacharrière (le propriétaire de la Revue des Deux mondes) que Fillon a omis de faire figurer dans sa déclaration de patrimoine, le Canard enchaîné rapporte que celui-ci a été remboursé en catastrophe fin février avant que l’affaire ne soit rendue publique, ceci afin de limiter les dégâts électoraux et permettre au candidat républicain de dénoncer une opération de déstabilisation lorsqu’elle a été dévoilée.
- concernant les costumes d’une valeur de € 48 500 euros offerts à François Fillon, l’identité d’au moins un des généreux amis auteurs de ces cadeaux est désormais connue : l’avocat Robert Bourgi, notamment connu pour son implication dans les réseaux liés à la Françafrique. Si ce dernier a reconnu avoir offert pour 13 000 euros de vêtements à François Fillon en février dernier, le doute demeure concernant les autres 35 500 euros, qui pourraient être le fait de Bourgi ou pas. De son côté, le Parquet national financier (PNF) a élargi l’enquête concernant le Penelopegate à cette nouvelle affaire afin de découvrir si un trafic d’influence n’y est pas lié.
- concernant les salaires perçus comme assistants sénatoriaux par les enfants Charles et Marie Fillon, le journal Le Parisien annonce que ceux-ci ont été en partie reversés aux parents Fillon : à hauteur de 70% pour Marie Fillon et de 30% pour son frère. Les explications avancées par leurs avocats (rembourser le prix de son mariage pour la première, rembourser de l’argent de poche et le loyer d’un studio pour le second) ne manquent pas de faire sourire, d’autant que plusieurs éléments contradictoires y sont vite repérés.
Du 20 au 26 mars – Fillon entremetteur d’un milliardaire libanais avec Vladimir Poutine
Après un débat en demi-teinte lundi, le candidat républicain a vu sa semaine être à nouveau entachée par des révélations compromettantes pour sa réputation. Mardi, Le Monde dévoile en effet que le PNF a ajouté aux faits reprochés à Fillon l’accusation d’escroquerie aggravée, faux et usage de faux. En cause : des documents saisis lors d’une perquisition à l’Assemblée nationale en mars, portant sur des calculs d’heures travaillées par Penelope Fillon et dont les enquêteurs se demandent s’ils ne seraient pas des faux établis a posteriori.
Le Canard enchaîné renchérit dans son édition du mercredi 22 en y ajoutant le soupçon d’une fausse déclaration « certifiant aux fonctionnaires de l’Assemblée nationale que madame ne bossait pas plus d’une trentaine d’heures par mois à la Revue des Deux mondes où elle était payée pour … 151,67 heures ». La raison de cette déclaration ? Pouvoir contourner un règlement de l’Assemblée limitant à 180 heures par mois le cumul d’emplois pour ses salariés. Comme Penelope Fillon y était renseignée comme travaillant 150 heures / mois comme assistante parlementaire, elle n’aurait donc pas pu cumuler les deux salaires, d’où le besoin de réduire le temps passé à celui de La Revue à une trentaine d’heures mensuelles.
Canard toujours, dans la même édition du 22 mars : Fillon y est accusé d’avoir « jouer les entremetteurs » pour un milliardaire libanais qui souhaitait rencontrer Vladimir Poutine et le PDG de Total Patrick Pouyanné pour parler projets avec eux (ces rencontres ont eu lieu en juin 2015 à Saint-Pétersbourg). Montant perçu par Fillon via sa société 2F Conseil pour ce service (et la promesse de mises en contact avec d’autres dirigeants mondiaux) : 50 000 euros, plus un bonus de 1,5% à 2,5% sur les bénéfices des affaires qui en seront retirées. Si un tel contrat semble a priori légal, c’est à nouveau la question de risque de conflits d’intérêt et de trafic d’influence qui transparaît. De son côté, le Kremlin a cru nécessaire de réagir en soulignant qu’il n’avait pas besoin d’intermédiaire pour rencontrer des investisseurs.
La série noire se poursuit plus tard dans la semaine avec :
- la révélation dans sa déclaration de patrimoine d’un emprunt de 30 000 euros consenti par … sa fille Marie, pour pouvoir payer des dettes fiscales. En tant que telle, cette situation n’a rien de spéciale, mais, associé au souvenir de l’emploi soupçonné fictif de Marie Fillon et des 70% des revenus touchés qu’elle a remboursés à son père, elle fait sourire
- l’annonce par l’ONG Transparency International France que François Fillon est, malgré les relances de l’organisation, le seul candidat à ne pas avoir pris d’engagements en matière d’éthique de la vie publique (il le fera finalement après cette annonce)
- dans le cadre des emplois supposés fictifs de Penelope Fillon, l’officialisation de la mise en examen de Marc Joulaud, le suppléant de François Fillon à l’Assemblée nationale lorsque celui-ci est devenu ministre en 2002
- le cadeau d’une montre de 10 000 euros en 2009 (quand il était Premier ministre) par un homme d’affaires italo-suisse
- la fuite dans le JDD du 26 mars d’extraits de l’audition à la police de Penelope Fillon le 30 janvier. Ici, pas de révélation bouleversante, mais la confirmation d’un système de défense qui apparaît décidément bien bancal.
Du 27 mars au 2 avril – Penelope Fillon est mise en examen
Pour la première fois depuis longtemps, François Fillon passe une semaine calme, du moins sur le plan des affaires. Certes son épouse Penelope a-t-elle été officiellement mise en examen le mardi 28 mars, mais cette nouvelle était attendue et, comme cela avait été le cas pour François Fillon lui-même voici deux semaines, elle n’a pas provoqué de nouveaux remous dans la campagne.
Du 3 au 9 avril – Les enfants Marie et Charles Fillon convoqués pour après les élections
Après les parents, c’est au tour des enfants Fillon Charles et Marie d’être convoqués par la police pour une éventuelle mise en examen. L’entrevue n’aura toutefois lieu qu’après les élections, les juges en charge de l’instruction entendant ne pas créer d’interférences politiques pendant le déroulé de la campagne officielle (qui commence le lundi 10 avril).
Du 10 au 16 avril – Quelques soubresauts mineurs en plus à une semaine du premier tour
Alors que dans ses meetings il frappe tous azimuts sur Macron et Mélenchon, François Fillon voit les affaires qui lui ont tant nui continuer à projeter des étincelles. La première est venue de Mediapart, qui a révélé que, contrairement à ce qui avait été affirmé jusqu’ici, Penelope Fillon n’était pas rémunérée par l’Assemblée nationale depuis 1986, mais depuis 1982. Le Canard enchaîné en rajoute une couche mercredi en affirmant de son côté que la période suspecte pourrait même démarrer plus tôt encore, à partir de 1980. En tant que telles, ces informations ne changent pas la donne, mais contribuent à entretenir une petite musique sulfureuse autour du candidat LR, lequel entend désormais ne plus répondre aux questions relatives à ce scandale. Robert Bourgi en revanche se fait plus bavard et déclare à Mediapart avoir subi des pressions pour ne pas qu’il révèle être la personne ayant offert les coûteux costumes que Fillon a reçus en cadeau. En parallèle, une rumeur se met à circuler concernant ces fameux vêtements : alors qu’il a affirmé les avoir rendus suite au scandale, il se murmure désormais que le candidat LR en aurait en fait rendus d’autres et conservé pour lui les costumes incriminés …
Du 17 au 23 avril – Clarification sur les costumes rendus
Les costumes que François Fillon a rendus étaient bel et bien ceux qu’il s’était fait offrir en février et pas d’autres plus anciens. Robert Bourgi, le généreux ami à l’origine de ces cadeaux, avait laissé entendre le contraire la semaine passée, mais les enquêteurs ont obtenu la confirmation inverse auprès de la maison Arnys qui a confectionné ces habits.
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