Introduction (1er février)
Né à Buenos Aires en 1941 (76 ans en 2017), Jacques Cheminade est d’abord fonctionnaire au Ministère de l’Économie de 1969 à 1981. En 1974, il rencontre Lyndon LaRouche, un activiste américain sulfureux qui devient son maître à penser et dont il va désormais porter les idées.
De 1981 à 1989, il est secrétaire général du POE (Parti ouvrier européen), la section française de l’US Labor Party de Larouche. Avec cette formation marginale, il tente tant en 1981 qu’en 1988 de se présenter à la présidentielle, mais échoue par deux fois à recueillir les parrainages requis. Il y parvient en 1995 mais finit dernier avec 0,3% des suffrages et voit ses comptes de campagne rejetés par le Conseil constitutionnel au motif de dons déguisés en prêt sans intérêt conclus après la date de l’élection.
En 1996, il fonde Solidarité et progrès, lequel succède au POE disparu en 1989. S’il échoue à nouveau à se qualifier pour la présidentielle en 2002 et 2007, il y parvient en revanche pour la deuxième fois en 2012, pour un score toutefois guère meilleur qu’en 1995, et même légèrement inférieur.
Rayon idées, Jacques Cheminade se caractérise par une opposition viscérale envers Wall Street, la City de Londres et l’économie casino basée sur un système de faux-monnayeurs. Il veut réorganiser massivement le système monétaire et défend l’instauration d’un Glass-Steagall en France. Parmi les points-clefs de son projet : l’instauration d’un crédit national permettant à l’Etat de piloter l’investissement. Jacques Cheminade est généralement perçu comme défendant des thèses complotistes. Ne disposant d’aucune visibilité médiatique, les rares fois où il a retenu l’attention au cours de la campagne 2012 ont été liées d’abord à une comparaison douteuse entre Barack Obama et Adolf Hitler, puis à la description des éléments parmi les plus excentriques de son programme (cf. notamment son passage à l’émission Des Paroles et des Actes).
Semaine du 23 au 29 janvier
Faits saillants de la campagne : le Penelopegate éclate. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 30 janvier au 5 février
Faits saillants de la campagne : le Penelopegate s’envenime et Macron, Mélenchon et Le Pen tiennent meetings à Lyon. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 6 au 12 février
Faits saillants de la campagne : Marine Le Pen dope l’audience de France 2 et Fillon essaye de contre-attaquer. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 13 au 19 février
Faits saillants de la campagne : Macron déclenche un tollé en associant colonisation et crime contre l’humanité. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 20 au 26 février
Faits saillants de la campagne : François Bayrou rejoint Emmanuel Macron, Yannick Jadot fait de même avec Benoît Hamon, François Fillon parle de quasi-guerre civile et une proche de Marine Le Pen est mise en examen dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires européens. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 27 février au 5 mars
Faits saillants de la campagne : convoqué par la justice, Fillon joue son va-tout au Trocadéro. Elle aussi convoquée par un juge, Marine Le Pen refuse de donner suite. Macron dévoile enfin son programme. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant le candidat : la collecte des parrainages a officiellement démarré cette semaine. Les candidats ont jusqu’au vendredi 17 mars pour que les signatures en leur faveur parviennent au Conseil Constitutionnel. Au vendredi 3 mars, un candidat a déjà largement dépassé la barre des 500 parrainages requis : François Fillon, qui en a plus de 1100. Derrière, Macron et Hamon n’en sont plus très loin, ce qui n’est pas une surprise. Ce qui l’est plus, c’est le très large nombre de parrainages déjà récoltés par Nathalie Arthaud (plus de 300), loin devant un Mélenchon ou une Le Pen. La présence de la candidate LO au premier tour de la présidentielle semble donc bien engagée. Parmi les autres « petits », Nicolas Dupont-Aignan (DLF) et Jacques Cheminade (SP) sont également sur de bons rails. En revanche, Philippe Poutou (NPA) démarre très timidement.
Semaine du 6 au 12 mars
Faits saillants de la campagne : Fillon gagne son quitte ou double et Hamon réduit le cadre de son revenu universel. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant le candidat : après François Fillon la semaine passée, sept autres candidats passent le cap des 500 signatures d’élus : Emmanuel Macron (En Marche), Benoît Hamon (PS), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Marine Le Pen (FN), Jean-Luc Mélenchon (France insoumise) et François Asselineau (Union populaire républicaine, UPR), ce qui, dans le chef de ce dernier, constitue une petite surprise. Pour d’autres, la lutte contre la montre continue, notamment Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès), Philippe Poutou (NPA), Jean Lassalle (Résistons !), Rama Yade et d’autres encore.
Semaine du 13 au 19 mars
Faits saillants de la campagne : Mélenchon prend République, Dupont-Aignan fait un esclandre sur TF1 et François Fillon est officiellement mis en examen. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant le candidat : c’est bon pour Jacques Cheminade, qui, dans un ultime rush, décroche plus que la trentaine de parrainages qui lui manquaient pour dépasser la barre fatidique des 500 (528 exactement). Il sera au premier tour de la présidentielle.
Semaine du 20 au 26 mars
Faits saillants de la campagne : le grand débat a lieu ; Fillon dénonce un « cabinet noir » ourdi par Hollande ; Le Drian rallie Macron et des négociations PS-En Marche pour les législatives sont supposés. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant le candidat : après son esclandre de samedi dernier sur TF1, Nicolas Dupont-Aignan se fait inviter lundi dans l’émission télé … Touche pas à mon poste, de Cyril Hanouna, laquelle n’a que peu de choses à avoir avec la politique (l’animateur l’a d’ailleurs bien précisé : « Ici, on ne parle pas de politique »). Dupont-Aignan aura au moins réussi à se présenter à un public jeune qui ne le connaissait probablement pas. En revanche, il refuse de participer au contre-débat organisé par le média en ligne Explicite (créée par des ex-salariés d’iTélé) lundi soir en même temps que celui de TF1. Philippe Poutou y annulant sa venue en dernière minute (en raison de discussions en cours à son usine pour le maintien de l’entreprise, explique-t-il), ce sont finalement les seuls Nathalie Arthaud et Jacques Cheminade qui prennent part à ce contre-débat.
Semaine du 27 mars au 2 avril
Faits saillants de la campagne : Valls annonce qu’il votera Macron, et Penelope Fillon est officiellement mise en examen. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 3 au 9 avril
Faits saillants de la campagne : le second débat a lieu ; les sondages montrent un tassement de Le Pen et Macron et une hausse (nette) de Mélenchon ; une attaque chimique contre un village rebelle syrien entraîne une réaction des Etats-Unis qui bombardent une base de Bachar el-Assad. Le résumé complet de la semaine
Faits saillants concernant le candidat : le moment fort de la semaine de Jacques Cheminade avait lieu mardi soir, sur le plateau accueillant le grand débat des onze candidats. Comme d’autres, Cheminade a insisté à l’envi sur le point-clef de son message : la lutte contre les marchés financiers (Wall Street, la City …) qui contrôlent l’Europe et le monde. Se la jouant visionnaire, il indiqua avoir dit il y a douze ans qu’une catastrophe financière allait arriver, qu’il avait eu raison, et qu’il prédit maintenant que c’est un tsunami qui va arriver.
Concernant son programme, il a indiqué vouloir un RSA automatique pour tous les jeunes de moins de 25 ans. Il veut aussi investir €100 Mds / an pendant cinq ans, notamment de le numérique, et appelé à faire une autre politique recentrée sur les BRICS, l’Afrique et l’espace. Concernant le terrorisme, il déclare qu’il faut être coordonné avec Trump et Poutine, quitte peut-être à se boucher le nez, mais aussi qu’il est indispensable d’avoir une meilleure politique d’aide au développement.
N’attaquant quasiment jamais les autres candidats, il fit une exception notable lors d’une tirade sur la Françafrique en déclarant que beaucoup avaient profité de la Françafrique et que le père de Marine Le Pen y avait eu sa part.
Dans sa conclusion, il déclara vouloir retrouver les jours heureux de la Libération, mais pas avec les institutions actuelles, et qu’il fallait faire sauter le verrou financier, faire sauter les dettes illégitimes et odieuses, et retrouver la fraternité.
Semaine du 10 au 16 avril
Faits saillants de la campagne : les sondages continuent de se resserrer, le match à quatre entre Macron, Le Pen, Fillon et Mélenchon pour atteindre le second tour est confirmé. Le résumé complet de la semaine
Semaine du 17 au 22 avril
Faits saillants de la campagne : la dernière semaine avant le premier tour a été marquée par des débats sur le vote utile, ainsi que par un attentat terroriste perpétré sur les Champs-Élysées (un policier tué, deux blessés) alors que les candidats étaient tous en plateau sur France 2. Le résumé complet de la semaine
Concernant la prestation du candidat lors de l’émission de France 2 du jeudi 20 avril : Jacques Cheminade est arrivé avec un biface comme objet qu’il emmènerait avec lui à l’Elysée s’il était élu. Concernant sa carte blanche, il a choisi de parler de ses projets en matière de culture. Enfin, interrogé sur le 11 septembre, il déclara continuer à douter de la version officielle des faits.
23 avril – Résultats du 1er tour
Abstention : avec 22,2%, elle a été beaucoup moins forte qu’annoncé puisqu’elle n’est que 1,5% supérieure à celle de 2012, et reste loin du « record » de 2002 (28,4%).
Pas de surprises, les résultats annoncés correspondent à ce que les sondages pronostiquaient, tant au niveau des scores atteints que de l’ordre d’arrivée des candidats. Ainsi, Emmanuel Macron vire en tête du premier tour avec 24,0% et est en passe de devenir le plus jeune président de l’histoire de France. Les augures pour le second tour lui sont en effet largement favorables face à une Marine Le Pen qui certes, comme son père quinze auparavant, passe le premier tour de la présidentielle (qui plus est avec un record de voix pour l’extrême-droite), mais à la deuxième place seulement, et avec un pourcentage de suffrages nettement inférieure aux 25-30% que son camp escomptait afin d’avoir une dynamique intéressante pour le second tour. Ici, avec à peine 21,3% des votes, c’est une probable lourde défaite au second tour qui s’annonce pour la candidate FN.
Pas de remontée-surprise pour François Fillon (troisième avec 20,0%) ni de miracle pour Jean-Luc Mélenchon (quatrième avec 19,6%), tandis que Benoît Hamon sauve de justesse le remboursement des frais de campagne du PS avec 6,4%. Quant à Nicolas Dupont-Aignan, s’il s’en est fallu de peu qu’il atteigne la barre des 5%, il en sera finalement pour ses frais (4,7%). Le candidat de Debout la France n’en réalise pas moins un bon score personnel puisqu’il fait plus que doubler celui qu’il avait réalisé en 2012 (1,8%), contribuant vraisemblablement à ainsi pénaliser François Fillon. Concernant le second tour, Nicolas Dupont-Aignan réserve pour l’heure sa décision.
Pas de surprise enfin concernant les autres candidats, ils réalisent tous des scores inférieurs à 2%, le meilleur d’entre eux étant Jean Lassalle (1,2%), suivi d’un Philippe Poutou qui, malgré ses sorties remarquées lors du débat du 4 avril réalise un score semblable à celui de 2012 (1,1%). Suivent ensuite Jean Asselineau (0,9%), Nathalie Arthaud (0,6%) et Jacques Cheminade (0,2%). Concernant le second tour, Arthaud a annoncé qu’elle voterait blanc, tandis que Poutou, Lassalle, Asselineau et Cheminade n’ont pas donné de consigne de vote.
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