Le milliardaire a dévoilé cette semaine ses intentions en matière de fiscalité, posant, en préambule, le triple constat que : 1°) trop peu d’Américains travaillent, 2°) trop d’emplois ont été délocalisés hors du pays, 3°) trop de familles de la classe moyenne ne parviennent pas à joindre les deux bouts.
Ses propositions : réduire le taux d’imposition des classes moyennes ; simplifier le code fiscal ; faire croître l’économie américaine en décourageant les délocalisations et en créant des emplois ; le tout, sans accroître ni dette ni déficit.
Comment ?
- 73 millions de foyers (les célibataires gagnant moins de $25 000/an et les couples aux revenus inférieurs à $50 000/an) ne devront plus payer d’impôts. Ils recevront un formulaire à renvoyer à l’IRS sur lequel il sera marqué « I win ».
- Pour les autres, le code fiscal sera simplifié, avec un taux maximal d’imposition de 25%.
- Aucune entreprise, quelle qu’elle soit (multinationale géante ou autoentrepreneur) ne verra ses profits taxés à plus de 15%.
- Ce projet est neutre budgétairement car : 1°) la plupart des niches fiscales pour les riches seront supprimées ou réduites ; 2°) idem pour les entreprises ; 3°) une mesure unique de rapatriement des bénéfices détenus à l’étranger par les grandes entreprises (corporate inversion) sera mise en œuvre à un taux réduit de 10%, et, simultanément, sera supprimé le report de taxation dont bénéficient ces mêmes entreprises sur ces mêmes bénéfices réalisés à l’étranger.
Commentaires des observateurs :
- Trump avait annoncé qu’il n’hésiterait pas à secouer le cocotier des plus riches (en particulier les propriétaires de hedge funds). Rien de tout cela dans la pratique : son projet fiscal suit une ligne conservatrice classique, agrémenté de cadeaux pour tout le monde.
- Le scepticisme est de mise concernant la neutralité budgétaire de ses propositions, d’une part parce que le rapatriement par les multinationales de leurs profits à l’étranger (corporate inversion) est jugé aléatoire, et qu’il en va de même en ce qui concerne les gains obtenus par la suppression de niches fiscales ; et d’autre part, parce que Trump n’a pas spécifié quelles dépenses fédérales il comptait réduire pour aider à atteindre cette neutralité budgétaire.
Énième tuerie de masse par armes à feu, cette fois dans une université de l’Oregon – dix morts
Une fusillade sur un campus universitaire de l’Oregon sème à nouveau la désolation : un jeune homme de 26 ans abat neuf étudiants avant de se suicider.
Obama, dont les nombreux efforts pour durcir la législation des armes à feu se heurtent à l’opposition farouche des Républicains du Congrès, monte au créneau et déclare : « permettre ces fusillades est un choix politique », avant d’ajouter que « ces faits deviennent une sorte de routine ». Il a également invité les médias à comparer le nombre de morts aux États-Unis dus au terrorisme et celui lié aux armes (environ 1000 fois supérieur).
En réaction à ces propos, Jeb Bush ne déçoit pas ses partisans : « We’re in a difficult time in our country and I don’t think more government is necessarily the answer to this (…). I had this challenge as governor — look, stuff happens. There’s always a crisis. The impulse is always to do something and it’s not necessarily the right thing to do. » Chapeau l’artiste. (« Nous vivons des temps difficiles et je ne crois pas que davantage de gouvernement soit la réponse (…) J’ai affronté ce défi comme gouverneur — ça arrive. Il y a toujours une crise. La pulsion est toujours de chercher à faire quelque chose et ce n’est pas nécessairement la bonne réaction. »)
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