« The ugliest debate ever ». Tel est le titre donné par le site politico.com à son compte-rendu de la deuxième confrontation entre Trump et Clinton. Un titre choc et sévère, mais qui résume bien l’impression laissée par une soirée que le contexte annonçait sulfureuse.
Le coup de théâtre survenu quarante-huit heures auparavant a en effet coulé la campagne de Trump et mis le GOP à feu et à sang. Pour le milliardaire, le défi n’est plus de convaincre les indécis, mais de sauver sa candidature. Le soutien du parti républicain – qui va de toute façon désormais se résumer à celui de la corde soutenant le pendu – ne tient plus qu’à un fil : si Trump se rate ce soir, c’est un lâchage total qui aura lieu. Quelle stratégie va-t-il dès lors adopter pour sauver ce qui peut l’être ? Un aperçu en est donné peu avant le débat, lorsque le milliardaire se présente entouré de quatre femmes : deux qui ont poursuivi Bill Clinton pour harcèlement sexuel, une troisième qui l’a poursuivi pour viol, et une quatrième violée dans les années 1970 par un homme dont l’avocate était Hillary Clinton, laquelle a réussi à lui obtenir une peine légère. Les quatre femmes seront présentes dans l’assistance lors du débat. Celui-ci se tient à Saint-Louis (Missouri) et est organisé par CNN et ABC, avec Anderson Cooper et Martha Raddatz comme modérateurs. A noter que l’événement se présente sous la forme d’un town hall, c.-à-d. un débat où, en plus des questions des journalistes, d’autres sont posées par des spectateurs placés des deux côtés de la scène.
Résumé
Malsain et étouffant. Tel aura été le premier acte de la soirée. Dominée par le sujet brûlant des relations de Trump avec les femmes, cette partie du débat voit le milliardaire faire figure de prévenu assis sur le banc des accusés. Et c’est peu dire qu’il ne s’en sort pas très bien, d’autant que Clinton ne se prive pas pour lui maintenir la tête sous l’eau. Trump n’entend toutefois pas se laisser faire et passe à l’offensive, attaquant la démocrate sur les frasques sexuelles de son mari, puis sur ses emails. L’ambiance est délétère.
Un peu avant la demi-heure, le débat change de forme. Les sujets deviennent plus politiques, moins personnels, les affrontements verbaux s’espacent (mais ne disparaissent pas) et le combat devient davantage spatiale et corporelle. Là encore, l’avantage va à Clinton, qui gère bien mieux ces paramètres que son adversaire et les lui impose même, tandis que lui les subit, probablement sans s’en rendre compte.
A l’arrivée, Clinton gagne, mais Trump, malgré une prestation globalement faible, n’a pas craqué ni commis de bévue majeure qui l’aurait achevé. C’est peu, mais, pour lui, c’était sans doute l’essentiel, voire le mieux qu’il pouvait espérer.
Le compte-rendu détaillé
I. Un premier acte malsain et étouffant
Les candidats entrent en scène. Pas de poignées de main. L’ambiance est à couper au couteau. Première question : un spectateur demande aux candidats s’ils estiment être des modèles pour la jeunesse. Vu le contexte, l’interrogation ne manque pas de piquant, mais elle est trop soft pour que soit déjà abordé le seul et unique sujet qui trotte dans les têtes. Clinton répond de manière classique : « Nos enfants doivent savoir que notre pays est grand parce que nous sommes bons ; (…) célébrer la diversité ; (…) vaincre les divisions ; (…) guérir notre pays, le rassembler, c’est le meilleur moyen pour avoir le futur que nos enfants et nos petits-enfants méritent ». Vient le tour de Trump. Il semble sonné, groggy, comme s’il avait été shooté aux tranquillisants avant d’entrer en scène. Sa réponse est mécanique et sans rapport avec la question : il dit vouloir « make America great again », parle de l’Obamacare, de l’Iran, des déficits commerciaux, de policiers tués, et conclut en déclarant vouloir rendre meilleure la vie des Afro-Américains qui sont « so great », comme le sont aussi « les hispaniques ». Le journaliste Cooper rappelle quelle était la question, puis entre dans le vif du sujet. La curée commence, le débat devient tribunal, Trump est jugé en direct devant 65 millions de gens.
Cooper : « Monsieur Trump, dans la vidéo sortie vendredi, vous parlez d’embrasser des femmes sans leur consentement et de leur saisir les parties génitales. C’est de l’agression sexuelle. Vous vous êtes vanté d’agresser sexuellement des femmes. Comprenez-vous ça ? »
Trump : « Non, je n’ai pas dit ça du tout. Je ne crois pas que vous ayez compris ce qui a été dit. C’était des propos de vestiaires. Je n’en suis pas fier. Je présente mes excuses à ma famille et aux Américains. Je n’en suis pas fier. Mais c’était des propos de vestiaires. Vous savez, il y a Daech qui décapite des gens et les noie dans des cages en fer, il y a des guerres et des choses horribles qui se passent, c’est comme au Moyen Âge (…). Oui je suis gêné par ça (ses propos sur les femmes) mais c’était des propos de vestiaires. Je vais démolir Daech. Nous allons battre Daech. Daech est né il y a quelques années à cause du vide créé par un manque de discernement. Et je vais vous le dire, je vais m’occuper de Daech. Il faut se concentrer sur les choses les plus importantes. »
Oui, Trump tente bien de faire diversion en parlant de Daech. Mais Cooper ne lâche pas l’affaire : « Êtes-vous en train de dire que ce que vous n’avez jamais embrassé ni peloté de femmes sans leur consentement ? »
Trump : J’ai un grand respect pour les femmes. Personne n’a plus de respect pour les femmes que moi.
Cooper : Donc, vous dîtes que vous n’avez jamais fait ça ?
Trump : Franchement, vous avez entendus ces mots. Ils ont été dits. Et j’en étais gêné. Mais j’ai du respect pour les femmes. Et elles me respectent.
Procureur Cooper insiste : « Avez-vous jamais fait ces choses ? » Trump : « Je vais vous dire, non, je ne les ai pas faites. Et je vais mettre notre pays en sécurité, et je vais renforcer nos frontières comme jamais (…) America safe again (…) America great again (…) America wealthy again (…) »
La parole va à Clinton. Qui ne fait pas de quartier : « J’ai été en désaccord avec des candidats républicains par le passé, mais jamais je n’ai mis en doute leur capacité à servir le pays. Donald est différent (…) Il est évident pour tout le monde que ce qu’il a dit représente exactement qui il est ». S’en suit un inventaire des dérapages du milliardaire avec les femmes, puis : « Donc oui, [ce qui est entendu dans la vidéo] est ce que Donald Trump est. Mais pas seulement avec les femmes (…), il a aussi visé les immigrants, les Afro-Américains, les Latinos, les handicapés, les prisonniers de guerre, les musulmans et tant d’autres. C’est ce que Donald Trump est. Et la question à laquelle notre pays doit répondre est que cela n’est pas ce que nous sommes (sic) (…) ».
Tout en suivant ce réquisitoire, la réalisation télé ne perd rien de l’attitude de Trump, que tout le monde voit tendu et dodelinant, la mine grave et renfrognée. Quand la parole lui revient, il passe en mode supplique : « Ce ne sont que des mots, rien que des mots. Ces mots, je les ai entendus pendant des années. Je les ai entendus quand ils [?] concourraient pour le Sénat à New York où Hillary devait ramener des emplois et où elle a échoué (…) Je vais aider les Afro-Américains, je vais aider les Latinos (…) Elle a fait un boulot effroyable pour les Afro-Américains. Elle veut leur vote et elle ne fait rien, puis elle revient quatre ans plus tard (…) ».
La journaliste Martha Raddatz l’interrompt et, d’une certaine manière, lui offre une occasion de se reprendre : « Monsieur Trump, êtes-vous un homme différent de celui d’il y a dix ans, ou est-ce que votre comportement a été le même jusqu’à récemment ? »
Trump : « C’était des propos de vestiaires. (…) Regardez Bill Clinton : bien pire. Moi c’était des mots, lui des actes. Il n’y a jamais eu personne dans l’histoire politique de cette nation qui ait été aussi grossier avec des femmes. (…) Hillary Clinton a attaqué ces femmes, elle les a attaquées vicieusement, quatre d’entre elles sont là ce soir. L’une d’entre elles, qui est une femme merveilleuse, a été violée à douze ans. Douze ans. [Hillary a défendu son agresseur] et a ri à deux reprises de cette fille qui a été violée. Elle est avec nous ce soir. Alors ne me parlez pas de mots. » Et il se remet à égrainer la liste des scandales ayant entaché le parcours de Bill Clinton.
Clinton (calme et souriante) : « Beaucoup de ce qu’il vient de dire n’est pas correct, mais il gère sa campagne comme il l’entend ». Sur Bill, pas un mot. En revanche, comme lors du premier débat, Clinton cite son « amie » Michelle Obama : « When they go low, you go high » (dont une traduction pourrait être « Quand ils portent des coups bas, toi, élève le débat »), puis reprend l’argumentaire qu’elle a déjà développé : ce n’est pas UNE vidéo, il y a eu plein de cas semblables, notamment les « mensonges racistes » sur le président Obama.
Aussitôt, Trump répond par un tir en rafale : sur Sidney Blumenthal qu’il accuse d’être à l’origine de la controverse sur le lieu de naissance de Barack Obama ; sur des publicités (probablement en 2008) dans lesquelles il affirme que Michelle Obama déblatérait contre Hillary ; sur la primaire démocrate de 2016, qu’il accuse Clinton d’avoir gagnée en trichant contre Sanders (Clinton se marre) ; et, plus que tout, sur 33 000 emails qu’il l’accuse d’avoir détruits, proclamant haut et fort que, lorsqu’il sera élu, il nommera un procureur spécial pour enquêter sur cette affaire (Clinton se marre encore plus) et l’assigner en justice, parce que ce qu’elle a fait est lamentable et qu’elle devrait avoir honte d’elle-même.
Clinton : « Tout ce qu’il a dit est faux, mais je ne suis pas surprise. Au cours du premier débat, j’avais dit qu’il était impossible de vérifier tout ce que Donald dit. (…) Vous savez, c’est vraiment bien que quelqu’un avec le tempérament de Donald Trump ne soit pas responsable de la loi dans notre pays. »
Trump : « Because you would be in jail » (« Parce que vous seriez en prison »)
Remous, huées, applaudissements. Émois chez les éditorialistes et sur les réseaux sociaux. Quelques échanges acrimonieux supplémentaires plus tard, les journalistes veulent passer à des sujets plus politiques et moins personnels. Trump s’en offusque : il veut continuer sur les emails. Cooper passe outre et donne la parole à un spectateur qui pose une question sur l’Obamacare. S’en suit un instant de flottement pour savoir qui répondra en premier. Clinton : « Vas-y Donald ». Trump, grinçant : « Non, je suis un gentleman, Hillary. Vas-y ». Rires dans la salle. Et fin du premier round. Jusqu’ici, le combat a surtout été verbal. Maintenant, il change de forme, il devient corporel et spatial.
II. La bataille corporelle
Le spectateur qui a posé la question sur l’Obamacare se trouvant de l’autre côté de la scène par rapport à Clinton, celle-ci s’avance, passe devant Trump sans lui jeter un regard et s’installe dans sa zone pour répondre l’interlocuteur. C’est la première fois qu’elle le fait. Ce ne sera pas la dernière. Clinton préempte l’espace, Clinton annexe le domaine de Trump. Lequel ne lui rendra jamais la pareille. Et ne gère pas bien l’intrusion.
En restant appuyé à son pupitre à courte de distance de sa rivale, Trump a-t-il voulu l’intimider physiquement, comme l’ont supposé nombre d’observateurs ? Ou est-il simplement désemparé et ne sais comment se positionner ? Clinton en tout cas réussit son coup : elle n’est pas le moins du monde gênée par la présence toute proche de son adversaire derrière elle (ou si elle est, elle le masque très bien), tandis que Trump paraît gauche, embarrassé et crispé.
Cette situation se répétera à plusieurs reprises, toujours dans le même sens. Jamais Trump ne s’aventurera dans la zone de Clinton, jamais il ne pensera à mener l’offensive sur ce terrain. Pire. Au cours de cette deuxième partie de débat, lorsque Trump parle, Clinton reste assise, calme et à l’écoute de ce que dit le milliardaire. Quand Clinton parle, y compris quand elle le fait sans quitter sa zone, Trump reste debout, bouge, voire marche autour de son pupitre. Il est agité et se dandine, trépigne de récupérer la parole et écoute à peine ce que la démocrate répond au spectateur. Pour quelqu’un qui doit absolument améliorer l’image que les gens ont de son tempérament, cette nervosité n’est pas du meilleur effet.
III. Le reste du débat
Nombreux ont été les sujets abordés dans la seconde partie du débat (laquelle dura à peu près une heure, contre une demi-heure à la première)
- L’Obamacare : Trump y a retrouvé une zone de confort, où il a pu livrer ses charges habituelles et bien rodées sur le désastre qu’il estime que constitue cette réforme. Il a en revanche encore pêché au niveau des solutions et Anderson Cooper a dû insister pour qu’il développe un tant soit peu ses propositions en la matière. De son côté, Clinton a reconnu des défauts au système actuel et été assez technique pour exposer comment elle comptait les résorber.
- L’islamophobie : à une spectatrice demandant comment les candidats comptaient aider les musulmans américains à gérer les conséquences d’avoir été catégorisés comme des menaces pour le pays, Trump répond que l’islamophobie est une chose terrible mais qu’il faut aussi admettre qu’il y a un problème et que les musulmans doivent signaler les actes de haine en préparation. Il souligne également la nécessité de nommer les choses par leur nom, c.-à-d., selon lui, que les terroristes sont des radicaux islamiques, ce que Clinton et Obama refusent de faire. L’approche de Clinton est évidemment radicalement opposée : la rhétorique démagogique de Donald est dangereuse, elle incite les musulmans américains à ne pas aider la police et pousse les nations musulmanes à ne pas vouloir collaborer avec les États-Unis. Elle parle ensuite de « terroristes djihadistes » et insiste : « Nous ne sommes pas en guerre avec l’Islam ».
- Concernant le même sujet, Raddatz interroge Trump sur son intention de stopper provisoirement l’immigration musulmane. Trump répond que cette proposition s’est transformée en un examen approfondi des personnes venant certaines parties du monde et veut aussitôt enchaîner sur Clinton, mais Raddatz s’énerve et le coupe sèchement : « No. Answer the question. Would you explain whether or not the Muslim ban still stands ? » Trump n’insiste pas et s’exécute.
- Les révélations de Wikileaks concernant les conférences de Clinton pour Goldman Sachs : la démocrate lâche une explication rapide sur les extraits polémiques qui ont récemment fuité mais ne s’y attarde guère et contre-attaque avec la Russie qui veut influencer l’élection présidentielle et pirate les emails de citoyens américains, puis ajoute que ce serait bien de savoir pourquoi Poutine a tellement envie de voir Trump élu.
- Les impôts : Trump explique comment il compte révolutionner le système fiscal et baisser les impôts alors que Clinton va les augmenter. Il insiste sur la faible croissance économique du pays et le fait que celui-ci possède l’une des charges fiscales les plus élevées au monde. Clinton déclare que tout ce qu’il vient de dire est faux, qu’il vit dans une réalité alternative et que son programme consiste surtout à offrir des cadeaux énormes aux plus riches. De fil en aiguille, elle revient sur l’affaire des déclarations fiscales de Trump, ce qui permet à Cooper de demander à Trump s’il a effectivement utilisé sa perte de près de un million de dollars au milieu des années 1990 pour éviter de payer des impôts fédéraux pendant de nombreuses années. Réponse de Trump : « Bien sûr que je l’ai fait. Et tous ses donateurs le font aussi ». Et il poursuit en parlant du soutien que Clinton reçoit de la part de milliardaires comme George Soros ou Warren Buffett.
- Trump attaque ensuite Clinton sur l’Iraq, la Syrie et Daech. L’ex-Secrétaire d’État en profite pour rappeler ses états de service et, bilan à l’appui, explique qu’il est faux de dire qu’elle n’a rien fait pendant trente ans.
- Sur la Syrie : moment étonnant lorsque Trump dément son colistier Mike Pence qui, plus tôt dans la semaine, avait affirmé que les États-Unis devaient être prêts à employer la force militaire contre Bachar el-Assad. Raddatz lui demande de confirmer, il le fait : il est en désaccord avec ce que Pence a dit. « Il faut s’occuper de Daech avant de s’impliquer dans autre chose ». Raddatz demande alors ce qu’il va se passer si Alep tombe. Réponse de Trump : « Elle est déjà virtuellement tombée ». Et sans plus de développement, sans expliquer ce qu’il convient de faire pour résoudre le problème humanitaire d’Alep, il enchaîne en reprochant aux dirigeants américains actuels d’avoir dévoilé leurs plans de frapper Daech dans son fief de Mossoul (Irak). Raddatz suggérer alors qu’il y avait peut-être de bonnes raisons pour le faire, par exemple en tant que guerre psychologique, ou pour permettre aux civils de fuir, mais rien n’y fait : « Je n’en vois aucune ».
- Une bonne séquence enfin pour Trump : lorsqu’il attaque Clinton pour avoir qualifié ses supporteurs de « pitoyables ». La démocrate essaye d’éluder mais Cooper insiste et elle doit faire acte de contrition. Trump insiste : « Nous avons une nation divisée à cause de gens comme elle. Croyez-moi, elle porte une haine énorme dans son coeur. Quand elle dit pitoyables, elle le pense. Et quand elle dit irrécupérables, ils sont irrécupérables. Vous ne l’avez pas mentionné, mais quand elle dit irrécupérables, pour moi, c’est encore pire. Elle porte une haine terrible en elle (…) ».
- Autre contre-feu réussi par Trump : quand Cooper l’interroge sur les tweets qu’il a envoyé à trois heures du matin contre l’ex-Miss Univers Alicia Machado (dont un tweet suggérant de rechercher une sex-tape de la dame en question) et demande si c’est là le signe de quelqu’un de discipliné. Réaction de Trump : une dénégation rapide et tout de suite un basculement vers Benghazi pour affirmer que Clinton (alors Secrétaire d’État) n’a pas réagi aux nombreux messages de détresse envoyés en plein milieu de la nuit par l’ambassadeur Stevens lorsque son consulat était attaqué par des terroristes (l’ambassadeur décédera suite à ces attaques, comme trois autres citoyens américains). Les propos de Trump ont beau être brouillés avec la vérité (cf. l’analyse de politifact sur ce sujet), ils font un petit effet. De son côté, Clinton ne régira pas à cette accusation et les journalistes ne la questionneront pas dessus.
- La Cour suprême et la politique énergétique firent également partie des thèmes abordés. Enfin, l’ultime question provoqua un éclat de rire général et permit de conclure en faisant retomber la pression : quelle qualité les candidats reconnaissent-ils à leur adversaire ? Vacharde, Clinton parlera des enfants du milliardaire (« Je les respecte, ils sont incroyablement capables et dévoués, et je pense que cela en dit beaucoup sur Donald »), avant de réussir à ramener le sujet à elle et délivrer la tirade de clôture qu’elle avait sûrement prévu de prononcer. Plus candide, Trump évoquera quant à lui la ténacité de sa rivale, une battante qui n’abandonne jamais.
Observations diverses
- Parmi les choses que Trump n’a pas réussi à changer, il y a sans conteste ses reniflements (cf. premier débat). Ceux-ci ont une fois de plus été nombreux et, par moments, très, très audibles.
- Parmi les mots les plus souvent employés par Trump figurèrent « great » (25 fois) et « disaster » (15 fois).
- Une personne à laquelle Trump s’est souvent référé : … Bernie Sanders. Une première fois pour affirmer que Clinton avait triché pour gagner contre lui, les trois suivantes pour rappeler qu’il avait estimé que Clinton avait « a very bad judgment ».
- A plusieurs reprises Trump a tenté de se positionner en victime, accusant les modérateurs de laisser Clinton finir ses tirades même lorsque son temps de parole était écoulé, alors que, à lui, pas une seconde supplémentaire n’était laissée (ce qui n’est pas totalement faux, même si leur temps de parole global a été quasiment identique).
Le résumé du débat en vidéo
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