Participation : élevée, 79,5% (83,8% en 2007, 71,6% en 2002 et 78,4% en 1995).
Sensation sur le coup de 20h lorsque les premiers résultats fournis par Ipsos sur France 2 donnent Hollande et Sarkozy en tête (comme attendu), mais aussi Marine Le Pen à 20%, à cinq points seulement du candidat UMP. Cette nouvelle fait l’effet d’une déflagration, que n’atténuent que peu les résultats définitifs qui donnent pourtant un écart plus net (Le Pen 17,9%, Sarkozy 27,2%). Le FN réalise son meilleur score historique (un point de plus qu’en 2002), qui plus est dans un contexte de forte participation qui aurait censément dû le desservir.
Cette percée est un échec pour Nicolas Sarkozy qui malgré ses tentatives n’a pas réussi à rassembler au-delà de son noyau dur et est le premier président sortant à ne pas virer en tête au premier tour. Contrairement à ses attentes, la « majorité silencieuse » n’a pas démenti le rejet que les médias anticipaient, il a perdu la majeure partie du vote frontiste qui l’avait rallié en 2007 et sa réélection est plus que jamais compromise (un sondage effectué dans la soirée donne Hollande vainqueur par 54-46). Seules raisons pour lui de garder la foi : le fait que Hollande n’a pas créé un écart significatif, le score plus faible qu’annoncé de Mélenchon (la poussée de la gauche est réelle mais pas aussi forte que prévue) et l’espoir fou qu’il est possible de convaincre la très grande majorité de l’électorat FN de le rejoindre. Sa tactique : durcir davantage encore sa campagne à droite toute et écraser le candidat socialiste lors du débat télévisé (il réclame d’ailleurs dès dimanche qu’en soient organisés trois).
Satisfaction par contre pour François Hollande qui bascule en tête et conforte sa position pour le deuxième tour. Si Mélenchon et Joly déclarent tout de suite se rallier à lui sans négociations, la gauche n’en devra pas moins rester mobilisée pour l’emporter, le rapport de force avec la droite s’avérant plus serré qu’escompté. Ceci s’explique en partie par le résultat paradoxal de Jean-Luc Mélenchon, dont le score est largement supérieur aux attentes en début de campagne, mais en deçà des espérances nées ces dernières semaines, notamment vis-à-vis de Marine Le Pen qui le distance nettement.
Déception aussi (annoncée, celle-là) pour François Bayrou. Il s’était rêvé roi, puis faiseur de roi, il se retrouve avec un petit rôle, loin de l’influence qu’il aurait voulu exercer. Se déclarera-t-il en faveur d’un finaliste ? Il affirme en tout cas qu’il prendra ses responsabilités.
Pas de miracle pour Eva Joly, qui dépasse de peu les 2%. Pas de percée majeure non plus pour aucun des autres petits candidats Nicolas Dupont-Aignan, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud et Jacques Cheminade, qui finissent aux scores attendus.
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