1. En un coup d’oeil – 2. Grands axes – 3. Contrepoint – 4. Économie I – 5. Économie II – 6. État – 7. Pol. étrangère – 8. Sécurité – 9. Société – 10. Solidarité – 11. Éducation
1. En un coup d’œil
Chiffrage |
– € 50 Mds de plan d’investissement |
Sécurité et Justice |
10 000 embauches de gendarmes et policiers + 15 000 nouvelles places de prison | ||
Commerce international | Libre-échange | Fonction publique | Forte numérisation +120 000 départs non-renouvelés |
Défense | Augmentation du budget à 2% du PIB |
Entreprises | Baisse radicales des charges et contraintes | Énergie | Sortir des énergies fossiles, maintien du nucléaire | Immigration | Réduire à 6 mois les procédures de demande d’asile |
Emploi | Formation + réforme de l’assurance-chômage |
Europe | Proposer un budget de la zone euro | Retraites | Pas de modification de l’âge de départ, fin des injustices |
Pouvoir d’achat | Exonération de la taxe d’habitation + baisse des cotisations | Politique internationale | Légitimité de l’Etat palestinien | Éducation |
Accroître l’autonomie des équipes éducatives |
2. Les grands axes
26 mars 2017 – Le programme d’Emmanuel Macron a été dévoilé le 2 mars. Un fascicule de 32 pages reprend les propositions du candidat, lesquelles sont complétées par plus de détails sur son site internet. L’ensemble est accessible à l’adresse : https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme
Au coeur du projet d’Emmanuel Macron (EM) se trouve le retour de la confiance et la modernisation d’un pays qui doit retrouver son esprit de conquête. Cette vision se traduit par :
- la construction d‘une « société de mobilité plutôt que de statuts »
- la valorisation du travail via la simplification de son droit et un grand plan de relance pour la formation des citoyens les plus fragiles
- « l’émergence d’un nouveau modèle de croissance réconciliant transition écologique, industrie du futur et agriculture de demain », notamment via le numérique et la fin des « carcans »
- le refus du repli sur soi
3. Contre-point
« Macron, il a pas de programme ». Telle est la critique qui depuis des semaines circule sur le candidat d’En Marche !, une critique que l’intéressé … revendique, ou du moins a fait mine de revendiquer, déclarant notamment : « Mais on se fout des programmes, ce qui importe, c’est la vision, c’est le projet ». Dans la pratique, Macron a bien évidemment un programme, dont il a égrené les grandes lignes en janvier et en février, et qui s’inscrit en fait à mi-chemin entre la continuité du quinquennat de Hollande et le réformisme de François Fillon, bref un programme clairement de centre-droit, pour ce qui est aspects économiques en tout cas. Ainsi Macron entend-il libéraliser davantage l’économie (une tendance qu’il avait entamé lorsqu’il était ministre de l’Économie de Hollande) et modifier plus ou moins profondément le droit du travail (mais pas de manière aussi drastique que le candidat LR), ainsi que diminuer la taille de la fonction publique (120 000 départs non renouvelés, contre 500 000 chez Fillon) et réaliser des économies substantielles (€60 Mds en cinq ans contre €100 Mds chez Fillon). A la différence du candidat LR toutefois, et rejoignant ainsi sur ce point en partie les vues de Mélenchon et Hamon, il prévoit €50 Mds d’investissement dans certains secteurs-clefs, notamment la numérisation de l’administration, la formation et la transition écologique. En revanche, contrairement aux candidats de gauche (et en ligne avec Fillon), il reste attaché au programme nucléaire. Quant à l’Europe, Emmanuel Macron se démarque des autres candidats en se montrant le plus favorable à son égard. Il est également partisan de la promotion du libre-échange et est le seul à approuver le TAFTA (même Fillon ne le fait pas).
Si les positions de Macron sont donc proches (mais d’amplitude moindre) avec celles de François Fillon sur le plan économique, elles diffèrent en revanche en ce qui concerne les sujets sociétaux. Ainsi, titre d’exemples, entend-il maintenir inchangée la loi Taubira (Fillon veut la réécrire), est favorable à la PMA et, sur le plan de l’immigration, prône d’accélérer la procédure de demande d’asile là où le candidat LR parle de quotas inscrits dans la Constitution. Il le rejoint par contre sur les questions sécuritaires, tous deux annonçant l’embauche de 10 000 agents et 15 000 places de prison supplémentaires, ainsi que leur volonté de voir les peines prononcées être effectivement appliquées.
« Oui, mais, le programme de Macron, il est flou ». Telle est l’autre critique revenant elle aussi en boucle à propos dudit programme. Une critique à la fois injuste et fondée. Injuste, parce que ce qui est parfois pris (ou présenté) pour du flou est en fait la reconnaissance par l’intéressé de situations complexes qu’il se refuse à traiter de manière simple, voire simpliste. A titre d’exemples, les critiques parfois entendues sur le flou concernant ses intentions en matière de nucléaire paraissent infondées : non, il ne veut pas sortir du nucléaire, mais oui il veut en réduire l’importance dans le mix énergétique et diversifier celui-ci afin que la France ne soit pas dangereusement dépendante d’une seule source d’approvisionnement. On peut être d’accord ou pas avec ce choix, mais il est clair, aucune ambiguïté à son égard.
A contrario, d’autres propositions sont beaucoup plus discutables. Un exemple frappant est donné avec le cas des perturbateurs endocriniens. Dans le document de 24 pages résumant le programme de Macron, ceux-ci sont abordés de la manière suivante : « Nous placerons la France en tête du combat contre les perturbateurs endocriniens et les pesticides. Ils sont l’une des principales causes de l’augmentation des cancers des enfants depuis 20 ans ». Une fort belle déclaration d’intention envers un problème grave, certes présentée de manière vague, mais qui laisse à penser que le sujet serait abordé énergiquement par un Président Macron. Sauf que … Le détail du plan d’action fourni sur le site internet du candidat a de quoi laisser songeur :
- « intervenir avec fermeté au niveau européen pour revoir les méthodes d’évaluation des produits »
- « rendre plus transparent la rémunération des experts »
- « mettre en place un site national d’information des Français sur ces perturbateurs, particulièrement pour les produits commercialisés à destination des enfants et des femmes enceintes »
- « interdire au plus vite les perturbateurs endocriniens repérés comme ayant des impacts sanitaires avérés ou probables, dès lors qu’il existe des solutions scientifiquement reconnues comme moins toxiques »
Pour qui souhaite une action radicale et rapide sur ce sujet, les trois premières actions préconisées apparaîtront sans doute un peu faiblardes. Quant à la quatrième, si elle ouvre la porte à des mesures fortes, elle laisse toutefois au moins une question importante en suspens : quid s’il n’existe pas de solutions moins toxiques ?
Cet exemple est typique du flou qui, sur divers sujets, peut être reproché à Macron : dans le court document faisant office de référence pour son programme, une belle déclaration d’intention pouvant régulièrement être comprise de diverses façons, et des détails à aller dénicher sur son site Internet pour y découvrir des nuances parfois importantes et remettant en cause à la compréhension initiale, pour qui toutefois arrive jusque-là. Et si les autres principaux candidats ne sont pas eux non plus exempts de promesses vagues ou non-détaillées, ou subtilement tournées, le fait est que Macron est celui qui (à tort ou à raison) a donné l’impression d’y avoir le plus souvent recouru.
Autre élément sous le feu des critiques pour Emmanuel Macron : le financement de son programme. Sur papier, celui-ci est bien documenté. En pratique, dès qu’on commence à gratter, des questions surgissent. Si le financement de plusieurs mesures sont en effet clairement exposés (cf. infra section Chiffrage), d’autres en revanche ne le sont pas du tout, tels les policiers et places de prison supplémentaires, les embauches d’enseignants, la hausse du budget de la Défense, etc. Certes Emmanuel Macron prévoit-il des coupes importantes dans la fonction publique (120 000 départs non-remplacés ; €70 Mds d’économies annuelles d’ici 2022), mais leur effet cumulé semble insuffisant pour atteindre en parallèle l’objectif de déficit public que Macron annonce viser pour 2022 (0,5% du PIB). Ces questions déboucheront sur une polémique virulente entre le conseiller-économique de Macron, Jean Pisani-Ferry et l’institut économique proche du patronat Coe-Rexecode suite au jugement peu amène de ce dernier concernant le programme du leader En Marche !, estimant notamment qu’il déboucherait sur un déficit public de 5% du PIB dès 2018.
4. Économie I
Pour relancer la croissance, Emmanuel Macron mise sur la combinaison de trois éléments : libéralisation poussée de la sphère économique (baisser les charges et contraintes pesant sur les entreprises et permettre un marché du travail plus mobile) ; investissement public (€ 50 Mds) ; réduction des dépenses publiques courantes pour réduire le déficit.
Chiffrage
Emmanuel Macron prévoit d’investir € 50 Mds d’euros. Ces € 50 Mds se répartiront comme suit : 15 Mds pour la transition écologique, € 15 Mds pour les compétences, € 5 Mds pour l’agriculture, € 5 Mds pour les transports et équipements collectifs locaux, € 5 Mds pour la la santé et € 5 Mds pour la modernisation des administrations publiques. Ces investissements seront financés par emprunt.
Concernant les allègements fiscaux, Macron affirme que la plupart seront intégralement compensées par d’autres mesures, citant notamment les cas de :
- la transformation du CICE en baisse de 6 points des cotisations, avec amplification des allègements généraux au niveau du SMIC jusqu’à atteindre zéro charges générales, soit 10 points d’exonération. Elle se fera à coût nul grâce à la hausse des recettes de l’Impôt des sociétés, permise par la baisse des cotisations
- la réforme de la fiscalité du capital (transformation de l’ISF en “Impôt sur la Fortune Immobilière” et la création du prélèvement forfaitaire unique sur les revenus de l’épargne), qui se fera également à coût nul : il ne s’agit ni d’augmenter, ni de réduire la fiscalité sur le capital, mais de la rendre plus simple, plus transparente et plus favorable à l’investissement productif
- la baisse de cotisations pour les indépendants, les salariés et les fonctionnaires, qui sera financée par une hausse de la CSG de l’ordre de 1,7 points, qui ne pèsera ni sur les retraités soumis à la CSG à taux réduits, ni sur ceux qui sont en exonérés, ni sur les indemnités chômages
Autres allègements fiscaux : la baisse de l’impôt des sociétés (€ 10 Mds de rentrées en moins en 2022) et l’exonération de la taxe d’habitation (€ 10 autres milliards). Dans l’autre sens, il annonce une hausse de la fiscalité écologique (notamment sur le diesel) qui rapportera € 12,5 milliards. Au total, il affirme que les prélèvements obligatoires baisseront de 1% de PIB (€ 20-25 Mds an).
Rayon économies, Emmanuel Macron en vise € 60 Mds/an d’ici 2022, dont € 25 Mds provenant de la sphère sociale, alimentés par la diminution attendue du chômage (objectif : tomber de 10,5% à 7%) et une meilleure prévention des maladies et besoins de santé ; € 10 Mds provenant des collectivités locales, qui devront s’engager sur une trajectoire de baisse de leurs dépenses ; €25 Mds provenant de l’Etat via la modernisation de la fonction publique et une réduction des postes (120 000 supprimés au total, 50 000 au niveau central et 70 000 liés aux collectivités locales).
Le chiffrage fourni sur le site d’Emmanuel Macron n’est en revanche pas très clair concernant les nouvelles embauches (p.ex. police) et dépenses (p.ex. prison) prévues. Sont-elles comptabilisées dans les économies décrites ci-dessus, qui doivent alors se faire en tenant compte de ces coûts supplémentaires ? En tout cas, d’après Emmanuel Macron, l’ensemble des mesures qu’il préconise conduira à réduire le déficit public de 3,2% en 2017 à 1,0% en 2022.
Commerce international
Emmanuel Macron est un partisan convaincu du libre-échange et n’entend pas apporter de changements notoires aux dispositions et traités en vigueurs. Quelques déclarations d’intention visant à davantage protéger le secteur économique figurent toutefois dans son programme, au niveau européen :
- construire une Europe qui protège les industries stratégiques et avoir un mécanisme de contrôle des investissements étrangers afin de préserver nos secteurs stratégiques
- réserver l’accès aux marchés publics européens aux entreprises qui localisent au moins la moitié de leur production en Europe (Buy European Act)
- prendre des sanctions commerciales contre les pays qui ne respectent pas les clauses sociales et environnementales des accords commerciaux conclus avec l’Union européenne. Un procureur commercial garantira la rapidité de ces mesures
Emploi
Macron entend développer la mobilité des travailleurs et leur capacité à évoluer étant donné les mutations constantes du marché du travail. Pour cela, € 15 Mds seront investis dans le développement des compétences (formation professionnelle) pour former un million de jeunes et un million de demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et aujourd’hui sans perspective. La refonte du système prônée par Macron prévoit que :
- la majeure partie des contributions actuelles des entreprises pour la formation sera progressivement convertie en droits individuels pour les actifs. Chacun pourra s’adresser directement aux prestataires de formation, selon ses besoins. Le système sera simple
- les droits seront d’autant plus élevés que les besoins de qualification sont importants. Le système sera juste.
- chacun disposera d’une information complète sur les résultats concrets de chaque formation, de chaque accompagnement (retour à l’emploi, impact sur la trajectoire salariale…) car tous les organismes seront obligés de se soumettre à une labellisation et d’afficher leurs performances : plus personne ne s’engagera dans une formation sans savoir à quoi elle mène ni quelle est sa qualité. Le système sera transparent.
Sur le même sujet, Emmanuel Macron prévoit de poursuivre la la généralisation de la garantie jeunes. Ce parcours d’accompagnement intensif assorti d’une allocation sera proposé à tous les jeunes précaires ni en formation ni en emploi. Des mesures sont également prévues concernant l’apprentissage (cf. infra).
Autre axe important pour Emmanuel Macron : l’assurance-chômage universelle. Il prévoit en effet de mettre en place une assurance-chômage pour tous et d’ouvrir les droits à l’assurance-chômage aux salariés qui démissionnent. Ce droit ne sera utilisable qu’une fois tous les cinq ans. Contrepartie : un contrôle accru de la recherche d’emploi, pour lequel les moyens de Pôle Emploi seront renforcés et les sanctions rendues justes et crédibles. À l’arrivée à Pôle Emploi, un bilan de compétence sera réalisé dans les 15 jours. Si plus de deux emplois décents, selon des critères de salaire et de qualification, sont refusés ou que l’intensité de la recherche d’emploi est insuffisante, alors les allocations seront suspendues.
Enfin, Macron a annoncé son intention de se battre contre les abus liés au travail détaché en limitant à un an la durée autorisée de séjour d’un travailleur détaché en France. Il s’engage aussi à ce que soient redéfinies les règles du détachement pour mettre fin à toutes les formes de concurrence sociale déloyale.
Pouvoir d’achat
L’une des mesures les plus commentées d’Emmanuel Macron est l’exonération de la taxe d’habitation pour tous les Français des classes moyennes et populaires (80% des ménages). Pour prévenir l’inquiétude des collectivités locales qui bénéficient de cette taxe, il s’est engagé à la compenser à l’euro près par l’Etat (€ 10 Mds/an), sans que cela ne lève les doutes desdites collectivités (cf infra).
Autre mesure emblématique : la réduction des cotisations payées par les salariés, les indépendants et les fonctionnaires (« près de 500 euros supplémentaires nets par an pour un salaire de 2200 euros nets par mois ! »). Elle sera financée par une hausse de la CSG . De même, les exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires seront rétablies.
Autres mesures en faveur du pouvoir d’achat :
- le minimum vieillesse sera augmenté de 100 euros par mois et passera de 800 à 900 euros/mois
- tous les smicards qui bénéficient de la prime d’activité toucheront l’équivalent d’un 13e mois de salaire, soit 100€ nets de plus chaque mois
- un versement social unique sera créé : toutes les allocations sociales (APL, RSA…) seront versées le même jour du mois, un trimestre maximum après la constatation des revenus, contre jusqu’à 2 ans aujourd’hui
- la prise en charge à 100% des lunettes et des prothèses auditives et dentaires d’ici 2022, en lien avec les mutuelles et l’ensemble des professionnels de santé
- l’augmentation de 100 euros par mois l’Allocation Adulte Handicapé qui passera de 800 à 900 euros par mois.
Niveau fiscalité, Macron entend transformer l’ISF en « Impôt sur la Fortune Immobilière » sans accroître la fiscalité actuelle sur l’immobilier et les droits de succession, et sans taxer ce qui finance les entreprises et l’emploi. En contrepartie sera créé un prélèvement unique sur les revenus du capital, de l’ordre de 30%. Autre taxe supplémentaire : une hausse de la fiscalité écologique (notamment sur le diesel) qui devra rapporter € 12,5 milliards.
Entreprises
Réduire charges et contraintes est un levier essentiel de la politique de Macron, qui prévoit de revoir la fiscalité des entreprises et abaisser l’impôt des sociétés de 33% à 25% et d’abaisser les cotisations patronales de manière substantielle (moins 6 points en remplacement du CICE, et jusqu’à 10 points au niveau du SMIC, ce qui permettra aux employeurs d’économiser près de 1800 euros par an et par salarié au SMIC, 2200 euros par an pour un salarié payé 3000 euros bruts par mois).
Particulièrement ciblés par les propositions d’Emmanuel Macron : les indépendants. Leurs charges seront réduites et le RSI qui ne fonctionne pas supprimé pour être adossé au régime général. Les plafonds pour pouvoir bénéficier du régime fiscal de la microentreprise seront doublés et il sera mis fin à toute forme de concurrence déloyale en permettant chaque année à tous les artisans et commerçants d’opter ou non, selon leurs besoins, pour le régime fiscal de la microentreprise. En outre, l’assurance-chômage sera ouvertes aux indépendants et aux entrepreneurs afin qu’ils puissent bénéficier des mêmes droits au chômage que les salariés si leur aventure entrepreneuriale ne s’avère pas couronnée de succès.
Concernant les PME, seront développés les instruments permettant d’accompagner et de les aider dans les principales étapes de la gestion de leurs ressources humaines comme, par exemple, pour faire face à leurs premiers recrutements, s’acquitter de l’obligation de mettre en place un entretien professionnel ou pour leur permettre d’accéder à la formation professionnelle à laquelle elles ont droit pour leurs salariés. Cette offre de service d’information, de conseil et d’accompagnement permettra d’assurer l’effectivité des mesures prises plus efficacement que par la sanction (site internet).
Concernant le dialogue social, Emmanuel Macron prévoit de le redéfinir : les principes fondamentaux (durée légale du temps de travail, égalité professionnelle, salaire minimum…) resteront dans la loi. Mais, par exemple, les horaires effectifs ou l’organisation du travail seront négociés au plus près du terrain. Ils seront définis par accord majoritaire ou par référendum d’entreprise sur la base d’un accord.
Concernant l’innovation, Emmanuel Macron prévoit de la soutenir en créant un Fonds pour l’industrie et l’innovation. Doté de 10 milliards d’euros issus des actions d’entreprises possédées de manière minoritaire par l’État, il servira à financer l’industrie du futur. Il créera aussi une banque de données numériques : les administrations chargées d’autoriser des activités (l’ouverture d’un hôtel, ou l’obtention d’une licence de chauffeur privé, …) devront mettre à disposition leurs données. Face aux géants étrangers, des nouvelles start-ups pourront ainsi s’adresser par exemple à tous les hôteliers pour leur offrir de nouveaux services.
Emmanuel Macron entend aussi promouvoir au niveau européen des mesures visant à protéger les entreprises, telles que : avoir un mécanisme de contrôle des investissements étrangers afin de préserver nos secteurs stratégiques ; réserver l’accès aux marchés publics européens aux entreprises qui localisent au moins la moitié de leur production en Europe (Buy European Act) ; prendre des sanctions commerciales contre les pays qui ne respectent pas les clauses sociales et environnementales des accords commerciaux conclus avec l’Union européenne. Un procureur commercial garantira la rapidité de ces mesures
Ces mesures et d’autres encore sont présentés ici et ici sur son site internet.
Politique énergétique
Emmanuel Macron prévoit d’affecter € 15 Mds de son plan d’investissement à la transition écologique. Ils se répartiront au travers différentes initiatives pour réaliser cette transition, dont :
- la sortie des énergies fossiles en : fermant d’ici cinq ans les centrales à charbon encore en activité ; interdisant l’exploration des gaz de schiste ; intégrant le coût écologique dans le prix du carbone et en faisant monter en puissance la taxe carbone pour atteindre les €100/tCO2 en 2030
- l’accélération de la mutation vers une production d’énergie équilibrée et sans carbone via : le développement des énergies renouvelables (doubler la capacité de l’éolien et du photovoltaïque d’ici 2022) ; la simplification des procédures de déploiement des énergies renouvelable ; focaliser les efforts de recherche, développement et investissement des opérateurs sur le stockage de l’énergie et les réseaux électriques intelligents
Concernant le nucléaire, si la fermeture de la centrale de Fessenheim sera confirmée et interviendra au moment de la mise en service de l’EPR de Flamanville, les décisions stratégiques sur la filière dans son ensemble seront prises après la remise par l’Autorité de Sûreté nucléaire de ses conclusions (attendues pour 2018) sur la prolongation des centrales au-delà de 40 ans. A terme néanmoins, l’objectif reste de garder le cap de la loi de transition énergétique et de réduire la contribution du nucléaire à 50% du mix énergétique en 2025, contre 70% actuellement.
Concernant l’isolation du bâti, Emmanuel Macron prévoit de rénover 1 million de logements mal isolés d’ici 2022, et en priorité ceux des propriétaires les plus modestes, notamment via toute une série de mesures décrites sur son site internet (cf. détails décrits dans la section Objectif 5).
5. Économie II
Agriculture
5 milliards d’euros d’investissement seront consacrés à la modernisation des exploitations agricoles. Il soutiendra tous les projets de montée en gamme des exploitations, d’adaptation aux normes environnementales (notamment les circuits courts) et de bien-être animal. En outre, Emmanuel Macron s’engage à ce que les agriculteurs soient payés au prix juste en soutenant les organisations de producteurs dans leurs négociations avec les industriels, se battra pour faire évoluer dans ce sens le droit européen de la concurrence et ne rajoutera aucune norme nationale aux normes européennes dans les secteurs agricole, maritime et de la pêche. De nombreuses autres mesures (dont un Grenelle de l’alimentation) sont reprises sur la page internet consacrée spécifiquement à l’agriculture.
Logement
Emmanuel Macron entend accélérer la construction de logements là où c’est nécessaire et mettre en place des procédures accélérées dans les zones où le logement coûte trop cher. Cela permettra de construire plus vite des logements et de faire baisser les prix de l’immobilier. En pratique, cela se traduira par :
- définir des zones où la construction de logements est une priorité absolue, sur base des enjeux d’emploi et d’infrastructures de transport, pour y construire prioritairement les logements dont les Français ont besoin
- faire en sorte que l’Etat prenne ses responsabilités quand cela est nécessaire pour organiser la construction dans les zones tendues, en recourant par exemple plus largement aux dispositifs de type “Opération d’Intérêt National”, en délivrant les permis de construire, en détendant les règles de constructibilité au maximum et en accélérant les procédures, y compris en limitant les possibilités de recours.
Emmanuel Macron prévoit également de construire 80 000 logements jeunes (60 000 pour les étudiants et 20 000 pour les jeunes actifs). Les bailleurs sociaux seront mobilisés pour créer au sein du parc social des « logements jeunes » (objectif : 30 000 supplémentaires). Ces logements seront accessibles sans dépôt de garantie, sans demande de caution et pour un bail non renouvelable. En outre sera créé un bail « mobilité professionnelle » pour répondre aux besoins des actifs en mobilité temporaire (formation, période d’essai, stage). Il s’agira d’un bail d’une durée de 3 mois à un an, destiné aux actifs en mobilité professionnelle et soumis aux mêmes protections réglementaires que le bail étudiant. Ce bail sans dépôt de garantie sera déployé dans certaines zones tendues où les logements sont aujourd’hui trop souvent détournés du marché locatif à des fins touristiques.
Concernant les logements sociaux, la loi SRU sera maintenue et la production de logements sociaux sera poursuivie au même niveau et au même rythme que ces dernières années, en concentrant les aides de l’Etat sur les logements aux plus faibles loyers et dans les zones où la demande en logement social est la plus forte (site internet). Emmanuel Macron s’engage également à une plus grande transparence sur l’attribution des logements sociaux.
Plusieurs autres mesures concernant le logement sont reprises sur la page internet consacrée spécifiquement à ce sujet.
Numérique
Le numérique est un autre pan important du programme d’Emmanuel Macron, qui s’engage à ce que l’ensemble du territoire soit couvert en très haut débit ou en fibre d’ici 2022 (page 29) et que soit éliminées les zones blanches. Concernant ce dernier point, les opérateurs devront y apporter la 4G et améliorer la couverture en doublant le nombre d’antennes mobiles. L’État soutiendra cette initiative en consentant des conditions économiques favorables sur les redevances d’utilisation des fréquences hertziennes. S’ils ne tiennent pas leurs objectifs, les opérateurs pourront être sanctionnés financièrement (site internet).
Emmanuel Macron entend également porter une stratégie d’inclusion à destination de ceux qui rencontrent des difficultés à utiliser le numérique en développant avec les associations et les collectivités, un réseau d’accompagnement sur le territoire qui proposera du temps de soutien et des formations aux outils et aux services numériques. Le plus gros de l’effort numérique concernera cependant la modernisation de l’administration publique. €5 Mds seront investis à cet effet et se matérialiseront dans de nombreuses initiatives (cf. infra, section consacrée à la fonction publique).
De nombreuses autres mesures concernant le numérique sont reprises sur la page internet consacrée spécifiquement à ce sujet.
Mer
Emmanuel Macron prévoit de nombreuses mesures concernant la mer, notamment établir une nouvelle stratégie portuaire nationale, alliant Grands ports maritimes et ports décentralisés et secondaires. Il entend également soutenir le secteur de la pêche et de l’aquaculture pour garantir la souveraineté alimentaire de notre pays, notamment via la mise en place de quotas de pêche pluriannuels au sein de l’UE. Ces mesures et bien d’autres sont présentées sur son site internet dans la section spécifiquement consacrée à ce sujet.
Espace
Le programme d’Emmanuel Macron ne comporte pas de section spécifiquement consacrée à l’espace.
6. Etat
Constitution
Emmanuel Macron n’entend pas porter de modification majeure à la Constitution de la Ve République, mais veut en revanche passer une grande loi de moralisation de la vie publique et changer en profondeur la gouvernance des ministères. Parmi ses propositions figurent :
- l’interdiction : de toute embauche par un élu ou un ministre d’un membre de sa famille ; du cumul de plus de trois mandats identiques successifs ; pour les parlementaires, d’exercer des activités de conseil parallèlement à leur mandat ; pour tous les détenteurs d’un casier judiciaire (niveau B2), de se présenter à une élection ; pour les élus et tout gestionnaire de deniers publics, de recruter des membres de leur famille comme assistants parlementaires
- réduire d’environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs. Ils disposeront de moyens supplémentaires pour faire leur travail
- contrôler l’utilisation des indemnités des parlementaires par les parlementaires
- d’autres mesures encore détaillées sur une page internet qui y est spécifiquement consacrée
Concernant l’exécutif, Macron prévoit que le Président présente de son bilan par an devant le Congrès. Pour ses ministres, il entend :
- les responsabiliser. Chacun se verra assigner une cible de réduction de ses dépenses, rappelée chaque année mais fixée dans la durée ; il sera tenu de la respecter mais libre de choisir les moyens de l’atteindre (et devra donc arbitrer entre baisse d’effectifs, réduction des dépenses de fonctionnement, réforme des dépenses d’intervention…). D’ici la fin 2017, le gouvernement nommera ou renommera l’ensemble des cadres dirigeants publics (directeurs d’administration centrale, directeurs d’agences) qui auront à mettre en œuvre le programme de réformes, au terme d’une procédure transparente, après revue de compétences et entretien
- les inciter : les ministères se verront reverser une partie des gains (financement d’un nouveau dispositif, d’un programme de numérisation, de primes exceptionnelles pour les agents…) à mesure que les réformes engendrent effectivement des économies
- les faire contrôler par le Parlement : chaque trimestre, le ministre des finances rendra compte au Parlement de la situation budgétaires (recettes, dépenses/économies) ; des équipes de parlementaires, thème par thème, seront associées à l’identification et à la mise en œuvre des économies
- accroître leur transparence : les résultats des revues et les actions mises en place par les ministères seront mises en ligne
- leur faire augmenter la visibilité de leur action : le cadre pluriannuel sera revu et réhabilité (« 5 et 2 ») : une loi de programmation des finances publiques pour 5 ans fixant les objectifs et trajectoires pour chaque secteur (Etat et agences, sécurité sociale, collectivités locales) ; pour les ministères, un budget ferme pour 2 ans (avec une réserve de crédits non affectés en cas d’imprévu majeur).
Fonction publique
La numérisation de l’administration est le grand chantier que Macron entend mener concernant la fonction publique. €5 Mds seront ainsi investis dans la modernisation de ladite administration, notamment et mener à bien de nombreuses initiatives. Ainsi, d’ici 2022, 100% des démarches administratives pourront être effectuées depuis Internet (sauf première délivrance des documents d’identité officiels). Il prévoit aussi que l’Etat s’appuie sur le numérique pour redéfinir l’action publique et deviendra un « Etat plateforme », qui s’appuie sur les contributions de la multitude des usagers pour améliorer les services existants ou en créer de nouveaux. Un plan pour la justice numérique sera également lancé, de même que le développement de la télé-médecine et du numérique dans le domaine de la santé. Ces mesures et bien d’autres sont détaillées sur la page internet de son site qui y est consacrée.
Ces investissements auront aussi pour but de soutenir l’effort de réduction des effectifs de fonctionnaires préconisés par Macron, lequel entend qu’ils soient diminués de 120 000 au total : 50 000 au sein de l’administration centrale et 70 000 au niveau local. Les secteurs touchés par ces réductions demeurent toutefois incertains, et tous ne seront pas touchés. Ainsi 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires seront embauchés, de même que 12 000 postes de professeurs dans les classes de CP et CE1 dans les zones prioritaires. Quant aux effectifs de la fonction publique, ils seront maintenus. Parallèlement, Macron entend accroître l’accessibilité aux services publics : il élargira leurs horaires d’ouverture pour les adapter aux contraintes des usagers, et certains ouvriront le samedi et en soirée.
Macron entend également donner plus d’autonomie et de marge de manœuvre aux services publics sur le terrain, notamment en mettant fin à l’évolution uniforme des rémunérations de toutes les fonctions publiques afin de mieux prendre en compte les spécificités de chacune. En concertation avec les élus, il simplifiera l’administration territoriale en confiant aux services des métropoles les compétences des conseils départementaux où elles se situent. Il fera aussi bénéficier les agents publics d’un meilleur pouvoir d’achat grâce au basculement des cotisations salariales vers la CSG.
Concernant les fonctionnaires, il introduira plus de souplesse dans la gestion des carrières avec des rémunérations plus individualisées et la promotion des mobilités, et leur statut ne sera pas remis en cause, mais il sera modernisé et décloisonné, par un assouplissement du système rigide des corps. Le recrutement d’un quart au moins des directeurs d’administration centrale se fera en dehors de la fonction publique sur la base d’appels à candidatures ouverts visant à identifier les meilleures compétences techniques et managériales. Les contraintes statutaires qui restreignent l’accès aux postes d’encadrement supérieur dans la fonction publique seront éliminées, et il développera le recrutement sur contrat dans les fonctions non-régaliennes, afin de permettre au service public d’attirer des professionnels d’expérience en fonction des besoins, et alignement du statut des contractuels publics sur le droit du travail commun.
Ces mesures et d’autres encore concernant la fonction publique sont détaillées par Emmanuel Macron ici.
Territoire
Concernant le territoire, la mesure prônée par Macron qui fait le plus parler d’elle est la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages, ce qui privera les collectivités locales de € 10 Mds de rentrées. Macron s’engage toutefois à compenser intégralement ce manque et investir une dizaine de milliards d’euros pour le développement des territoires (haut-débit, numérisation, transport, etc.). Les collectivités locales seront toutefois également soumises à un effort de réduction de leurs dépenses de € 2 Mds chaque année (€ 10 Mds d’économies en 2022 par rapport aux dépenses de 2017). Parmi les actions à entreprendre pour atteindre ce but, Macron annonce une réduction de 70 000 postes publics au sein de ces collectivités. Il prévoit également de réduire le mille-feuille administratif en supprimant au moins un quart des départements, là où ils peuvent être rapprochés de l’une de nos grandes métropoles.
Parmi les autres mesures qu’il préconise :
- 5 Mds d’investissements pour les transports et équipements collectifs locaux
- créer des emplois francs pour encourager l’embauche des habitants des 200 quartiers prioritaires de la politique de la ville. Quel que soit le lieu où elle se situe, une entreprise qui recrutera en CDI un habitant de l’un de ces quartiers bénéficiera d’une prime de 15 000 euros sur 3 ans : c’est comme si elle ne payait plus de charges
- donner accès aux services publics en développant les maisons de services publics qui regrouperont dans un même lieu (sous-préfectures notamment) tous les services essentiels à la vie quotidienne (poste, prestations sociales, accès à l’emploi…)
- doubler le nombre de maisons de santé d’ici 2022 pour lutter contre les déserts médicaux
- investir dans le numérique et développer la télé-médecine pour permettre les prises en charge à distance
- développer le covoiturage grâce à la mise en place des voies dédiées aux bus, VTC et covoiturage sur les autoroutes urbaines et d’une modulation des péages en fonction de l’occupation des véhicules
- porter à 200 000 d’ici la fin du quinquennat le nombre de billets d’avion aidés chaque année pour la mobilité des ultra-marins en France et dans leur environnement régional. D’autres propositions concernant l’Outre-mer sont détaillées ici sur son site internet.
- logement et rénovation : cf. supra
- toute une série de propositions concernant les Français de l’étranger (cf. ici)
7. Politique étrangère
Europe
Emmanuel Macron s’avance en tant qu’Européen convaincu et étend rétablir la confiance en une Europe qui développe les emplois et l’économie. Pour pouvoir investir beaucoup plus qu’aujourd’hui, il veut un budget de la zone euro voté par un Parlement de la zone euro et exécuté par un ministre de l’Économie et des Finances de la zone euro. Il exigera également que soit mis en place un socle de droits sociaux européens en définissant des standards minimums en matière de droits à la formation, de couverture santé, d’assurance chômage ou de salaire minimum (à des niveaux tenant compte de l’inégal développement des Etats membres), et préconisera l’adoption de mesures visant à protéger les entreprises européennes (cf. supra). Il entend également donner davantage la parole au peuple et proposer des conventions citoyennes dans toute l’Europe dès la fin de l’année 2017 pour redonner un sens au projet européen. Ces conventions aboutiront à un projet qui sera ensuite adopté par tous les pays qui le souhaitent. Aucun État membre n’aura le pouvoir de bloquer cette nouvelle étape.
Concernant l’immigration, il proposera aux partenaires de renforcer le corps de police des frontières européen en lui donnant une capacité de surveillance et de protection durables des frontières extérieures. L’objectif est de 5 000 hommes mobilisables par la nouvelle Agence européenne de garde-frontières et de garde‑côtes. Il entend également que soient développées des actions et des projets dans les principaux pays de départ et de transit des migrants, de manière complémentaire et additionnelle à l’aide au développement, en appuyant également l’installation de points de contrôle dans ces pays avant l’arrivée dans l’UE, l’aide à la lutte contre les passeurs et le retour des migrants non autorisés à entrer dans l’UE.
Sur la défense, il propose de créer un Fonds européen qui financera des équipements militaires communs (ex. drone européen) et des programmes conjoints de recherche‑développement en matière militaire. Il propose aussi de mettre en place un Quartier Général européen permanent chargé d’assurer une planification et un contrôle des opérations de défense européenne, en lien étroit avec les centres de commandement nationaux et l’OTAN. Il soutiendra aussi la création d’un Conseil de sécurité européen rassemblant les principaux responsables militaires, diplomatiques et du renseignement des Etats membres, ainsi que la mise en place une coopération spécifique entre les Etats membres qui souhaitent avancer ensemble sur les questions de défense sans attendre la participation de tous.
Sur la sécurité, il propose d’établir un véritable système d’information européen pour faciliter les actions de renseignement : une base de données centralisée avec un échange obligatoire d’informations, accessible aux services de renseignement des différents Etats membres. Il entend aussi renforcer et harmoniser la sécurité des cartes d’identité (biométrie).
Sur l’énergie et le développement durable, il veut réformer le marché carbone européen, en agissant par la fixation d’un prix plancher de la tonne de carbone. C’est la condition d’une transition énergétique efficace et équitable pour nos entreprises. Il rendra aussi la politique agricole commune plus protectrice et plus réactive, en mettant en place des mécanismes de stabilisation des revenus adaptés à chaque filière (subvention contra-cyclique, régulation de la production…) et en favorisant une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
Sur le numérique, il promouvra la mise en place d’un Fonds européen de financement en capital-risque pour accompagner la croissance des start-up européennes du numérique. Ce fonds devra être doté d’au moins 5 milliards d’euros. Il renégociera aussi avec les Etats-Unis le *Privacy Shield*, le cadre de protection des données, d’ici 2018, afin de garantir la préservation des données personnelles de tous les Européens, et proposera la mise en place d’une Agence européenne pour la confiance numérique, chargée de réguler les grandes plateformes numériques pour garantir la protection des données personnelles.
International
Si une bonne partie de son projet international s’inscrit dans le cadre de l’Europe, Emmanuel Macron n’en réaffirme pas moins que sa première priorité est de défendre les intérêts des Françaises et des Français contre toutes les menaces. Ces intérêts peuvent être classés en trois catégories : sécuritaire (dont le terrorisme), climatique, économique.
La dissuasion nucléaire demeure la clef de voûte de son architecture de sécurité. Elle est le cœur de l’indépendance stratégique. Vis-à-vis de l’OTAN, la France n’a pas intérêt à remettre en cause sa place au sein du commandement intégré, mais l’élection de D. Trump ouvre une période d’incertitude. En dehors des Balkans, et le cas échéant de la Finlande et de la Suède, la France ne soutiendra pas de nouveaux élargissements de l’Alliance. Elle veillera à limiter les interventions de l’OTAN en dehors de sa zone géographique aux seuls cas où les intérêts de la France sont directement concernés.
Les conditions de l’entrée de la Turquie dans l’Union ne sont clairement pas réunies et l’évolution récente de ce pays ne laisse entrevoir une évolution positive de ce point de vue. Néanmoins, l’Europe ne doit pas fermer la porte à la Turquie.
La sécurité d’Israël est pour lui un principe intangible, de même que la légitimité de l’Etat palestinien. Nous devrons rechercher les conditions d’une paix juste et durable, qui permette aux deux Etats de coexister en sécurité.
La Chine est un acteur fondamental avec lequel la France et l’Europe doivent renforcer et équilibrer leurs relations dans les domaines sécuritaires, commerciaux et écologiques. Il lancera dans cet esprit avec les partenaires européens une initiative globale pour négocier un accord transversal avec la Chine.
Ces propositions et d’autres sont disponibles ici sur son site internet.
8. Sécurité
Sécurité
Concernant la sécurité de tous les jours, Emmanuel Macron entend recruter 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires et donner à ces corps un nouveau pouvoir : sous le contrôle du juge, ils pourront interdire à une personne délinquante de fréquenter le quartier où elle a commis ses délits. Il créera également une police de sécurité quotidienne et ne tolérera plus les incivilités. Le harcèlement des femmes, les insultes, la dégradation du mobilier urbain, les crachats… Ces incivilités seront punies d’amendes immédiates et dissuasives.
Ces mesures et d’autres sont détaillées sur la page internet de son site qui y est consacrée.
Terrorisme
Concernant le terrorisme, Emmanuel Macron créera un état-major permanent des opérations de sécurité intérieure, de renseignement et de lutte contre le terrorisme. Directement rattaché au président de la République, il associera les services et états-majors des ministères de l’Intérieur et de la Défense, avec la participation des ministères des transports, de la santé et de l’industrie. Ces mesures et d’autres sont détaillées sur la page internet de son site qui y est consacrée.
Justice
En matière de justice, le programme d’Emmanuel Macron est marqué par sa volonté que toute peine prononcée soit exécutée. Pour cela, il prévoit notamment construire 15 000 nouvelles places de prison. Il entend également raccourcir les délais de jugement pour les litiges inférieurs à 4000 euros, la procédure les concernant devant être entièrement dématérialisée et la décision rendue en ligne. Il veut aussi amplifier la lutte contre la fraude aux prestations sociales et alourdir les sanctions contre la fraude fiscale. De plus, les grands groupes de l’Internet seront imposés sur leurs chiffres d’affaires réalisés en France. Enfin, il établira dans chaque département un tribunal de première instance qui sera le guichet unique permettant un accès facilité au juge. Ces propositions et d’autres sont abordée sur son site internet ici.
Défense
Les moyens des armées seront augmenté, le budget consacré passant à 2% du PIB qui serviront à renouveler les avions ravitailleurs, à moderniser les blindés de l’armée de terre, ainsi que la flotte de surface de notre marine nationale. Ces propositions et d’autres sont abordée sur son site internet ici.
9. Société
Immigration
Emmanuel Macron entend agir avec les partenaires européens pour créer une force de 5000 garde-frontières européens. Ils seront chargés de surveiller et protéger les frontières extérieures de l’Union européenne. Concernant les demandes d’asile, elles seront examinées en moins de 6 mois, recours compris. C’est nécessaire pour accueillir dignement les réfugiés qui ont droit à la protection de la France. Les autres seront reconduits sans délai vers leur pays afin qu’ils ne deviennent pas des immigrés clandestins.
Concernant la nationalité française, il fera de la maîtrise de la langue française le principal critère pour l’obtenir et renforcera l’apprentissage de l langue pour les candidats à la naturalisation (« Quelle meilleure preuve de la volonté de quelqu’un de s’intégrer et de devenir français »). Ces propositions et d’autres sont abordée sur son site internet ici.
Laïcité
Le principe de laïcité sera appliqué strictement. Pour les ministres du culte sera organisée une formation universitaire à la laïcité, aux valeurs de la République et à la langue française. La connaissance des différentes religions à l’école sera développée en prévoyant un enseignement spécifique sur le fait religieux. Les associations qui, sous couvert de religion, s’attaquent à la République seront démantelée et les lieux de culte dans lesquels certaines prêchent l’apologie du terrorisme seront fermés. L’interdiction du voile ne sera pas étendue à l’université. Ces propositions et d’autres sont abordée sur son site internet ici.
Discrimination
Emmanuel Macron entend faire de la lutte contre la discrimination une priorité nationale. Il développera des opérations de contrôle aléatoires et imprévues à grande échelle, en matière d’accès à l’emploi ou au logement. Les partenaires sociaux seront également mobilisés. Les noms des entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale entre les femmes et les hommes seront publiées. Les propositions en matière d’égalité homme/femme sont détaillées sur son site internet ici. Celles sur le handicap sont évoquées infra.
Famille
Concernant la famille, Emmanuel Macron entend défendre le mariage pour tous, qui est un acquis fondamental du quinquennat en cours. Il luttera contre l’homophobie au quotidien et multipliera les opérations de contrôle aléatoires et de désignation publique des entreprises fautives. S’il se déclare favorable à l’ouverture de la PMA pour les femmes seules et les couples de femmes, il ne l’est en revanche pas pour la GPA. Il s’assurera néanmoins que les enfants issus de la GPA nés à l’étranger voient leur filiation reconnue à l’état-civil français, selon la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Environnement
En matière d’environnement, outre les mesures déjà mentionnées en termes de politique énergétique (cf. supra), Emmanuel Macron s’engage à diviser par deux le nombre de jours de pollution atmosphérique et remplacer les vieux véhicules polluants en créant une prime de 1000 euros pour acheter un véhicule neuf ou d’occasion moins polluant. Il déclare (de manière assez vague) de placer la France en tête du combat contre les perturbateurs endocriniens et les pesticides (la proposition est détaillée sur son site internet). Il fera de la France le leader mondial de la recherche sur la transition environnementale et les spécialistes étrangers bénéficieront de formalités d’accueil accélérées.
Concernant l’alimentation, il prévoit que, d’ici 2022, 50% des produits proposés par les cantines scolaires et les restaurants d’entreprise devront être bio, écologiques ou issus de circuits courts.
Ces propositions et d’autres sont abordée sur son site internet ici.
Culture
Deux mesures emblématiques du programme de Macron en matière de culture sont l’ouverture des bibliothèques en soirée et le week-end et la création d’un « Pass Culture ». Il permettra à chaque Français de 18 ans d’effectuer 500 euros de dépenses culturelles (cinéma, théâtre, livres…). En outre, Macron s’engage à ne pas retirer un euro au budget du ministère de la Culture. Ces propositions et d’autres sont abordée sur son site internet ici.
Sports
Emmanuel Macron entend promouvoir la pratique du sport et réduire les inégalités observées en ce domaine vis-à-vis des femmes et des ouvriers. Il propose notamment de négocie la signature d’un accord national interprofessionnel visant à organiser et faciliter la pratique du sport dans les entreprises. Il incitera également les établissements scolaires et les associations sportives locales à se rapprocher pour garantir la continuité et la complémentarité des pratiques sur le temps scolaire et extrascolaire. Il prévoit également des mesures pour redéfinir l’organisation de la politique du sport au niveau national et soutient la candidature de Paris aux JO 2024. Ces propositions et d’autres sont abordée sur son site internet ici.
10. Solidarité
Santé
5 milliards d’euros du Plan d’investissement à la santé, notamment à la transformation de notre médecine de ville et de nos hôpitaux. Emmanuel Macron prévoit notamment de :
- mettre en place la prise en charge à 100% des lunettes et des prothèses auditives et dentaires d’ici 2022, en lien avec les mutuelles et l’ensemble des professionnels de santé
- renforcer le droit à l’oubli pour les personnes ayant été malades. Au moment de souscrire un emprunt ou un contrat d’assurance, les malades de cancers et de l’hépatite C n’auront plus à le mentionner dès 5 ans après leur rémission (contre 10 ans aujourd’hui). Cette disposition sera étendue aussi à de nouvelles maladies
- doubler le nombre de maisons de santé. Pour lutter contre les déserts médicaux, ces maisons regrouperont des médecins, des infirmières, des orthophonistes, des kinésithérapeutes, des professionnels du sport…
- créer un service sanitaire. 40 000 étudiants en santé consacreront 3 mois à des actions de prévention dans les écoles et les entreprises
Ces mesures et d’autres sont détaillées sur son site internet ici.
Autonomie
Emmanuel Macron entend aider au maintien à domicile. Il facilitera le retour à domicile des personnes en situation de perte d’autonomie via différents dispositifs, et soutiendra et développera les solutions d’hospitalisation à domicile et de maintien à domicile pour éviter les hospitalisations inutiles et favoriser le confort des patients les plus fragiles
Ces mesures et de nombreuses autres sont détaillées sur son site internet ici.
Handicap
Emmanuel Macron augmentera de 100 euros par mois l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) et donnera accès à un(e) auxiliaire de vie scolaire à tous les enfants qui en ont besoin pour avoir une scolarité comme les autres. Ces AVS auront un emploi stable et un salaire décent
Ces mesures et de nombreuses autres sont détaillées sur son site internet ici.
Retraites
Emmanuel Macron s’engage à ne pas toucherons à l’âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions, mais entend mettre fin aux injustices de notre système de retraites. Un système universel avec des règles communes de calcul des pensions sera progressivement mis en place. Le fait de changer d’activité ou de secteur sera sans effet sur les droits à la retraite. Avec un principe d’égalité : pour chaque euro cotisé, le même droit à pension pour tous !
Ces mesures et de nombreuses autres sont détaillées sur son site internet ici.
Pauvreté
Pour assurer un revenu décent à tous, Emmanuel veut un crée versement social unique et automatique pour lutter contre le non-recours aux aides sociales : toutes les allocations sociales (APL, RSA…) seront versées le même jour du mois, un trimestre maximum après la constatation des revenus, contre jusqu’à 2 ans aujourd’hui.
En outre, il augmentera de 50% le montant de la prime d’activité. Cette augmentation correspondra à une somme supplémentaire de près de 80 euros par mois et un gain annuel de près de 1000 euros pour une personne au smic. Ce gain de pouvoir d’achat concernera 2,4 millions de foyers dont 400 000 jeunes et 500 000 familles monoparentales.
Concernant les sans-abris, il créera un droit effectif à la domiciliation pour les personnes sans-abris, afin qu’elles puissent accéder à la plénitude de leurs droits et notamment aux minimas sociaux.
Ces mesures et d’autres sont détaillées ici sur son site internet.
11. Éducation
Primaire et secondaire
Priorité sera donnée à l’école primaire pour que tous les élèves sachent lire, écrire et compter en arrivant en 6e. Pour cela, Emmanuel Macron entend donner plus d’autonomie aux équipes éducatives. Elles seront suivies et évaluées. La formation des enseignants sera adaptée à ce nouveau cadre. Emmanuel Macron veut aussi limiter à 12 élèves par enseignant la taille des 12 000 classes de CP et de CE1 en zone prioritaire. Ces enseignants recevront une prime annuelle de 3000 euros nets. Et ils seront plus expérimentés : d’ici 2022, ceux affectés en zones prioritaires auront au moins 3 ans d’ancienneté
Quant au baccalauréat, il sera modernisé : il y aura désormais 4 matières obligatoires à l’examen final. Les autres seront validées par un contrôle continu.
Parmi les autres mesures proposées :
- interdire l’usage des téléphones portables dans l’enceinte des écoles primaires et des collèges
- proposer à tous un accompagnement après la classe. Au collège, nous rétablirons les études dirigées après la classe grâce à des bénévoles (étudiants et retraités
- rendre possible le rétablissement de parcours bi-langues au collège, de parcours européens et d’un véritable enseignement du grec et du latin
- etc., cf. ici sur son site internet.
Apprentissage
Emmanuel Macron prévoit de développer les périodes de pré-apprentissage et les filières en alternance dans tous les lycées professionnels. Des licences professionnelles seront préparées sur trois ans et en alternance. Macron fera converger les contrats existants et il impliquera pleinement les branches professionnelles dans la définition des programmes et l’organisation des formations.
Ces mesures et d’autres sont détaillées sur son site internet ici.
Supérieur et Recherche
Emmanuel Macron entend renforcer l’autonomie des universités : elles pourront recruter leurs enseignants et définir leurs formations et il ouvrira 80 000 places dans les filières professionnalisantes. Il demandera à chaque lycée professionnel et université de publier ses résultats (débouchés, salaires, etc.) sur les 3 dernières années.
Ces mesures et d’autres sont détaillées sur son site internet ici.