Bâtie dans un désert brûlant, la ville de Palm Springs fait le délice de la jet-set en hiver et au printemps. En été en revanche, la chaleur y est intenable. Heureusement un échappatoire existe.
La sensation d’oppression prend dès la portière de la voiture ouverte. Il est 23 heures, il fait pleine nuit, et la piscine du motel apparaît comme l’unique refuge acceptable à gagner au plus vite dès les formalités de check-in accomplies. Ce sentiment s’accentue évidemment avec le lever du jour et l’arrivée de rayons de soleil de plus en plus brûlants à mesure que les heures passent. Assommée par la chaleur, Palm Springs va tourner au ralenti jusqu’au début de soirée, lorsque la température consentira à passer sous les 40°C et que les brumisateurs disposés le long des trottoirs par les bars, restaurants et magasins de North Palm Canyon Drive tourneront à plein.
Commençant réellement à se développer dans les années 1890, Palm Springs attire d’abord les curistes en quête de sources chaudes et son climat sec. Très vite s’y ajoutent les grands noms de Hollywood qui en font un endroit à la mode où passer notamment la période hivernale. La ville va alors prospérer et développer toute une série d’activités orientées clientèle haut de gamme, avec comme symbole la pratique du golf, un sport dont Palm Springs se revendique être la capitale mondiale (plus de cent parcours disponibles, une aberration écologique dans un désert, qui plus est dans le contexte de forte sécheresse qui frappe la Californie depuis le début des années 2010).
Dès lors Palm Springs entretient son aspect cossu, récréatif et décontracté, avec boutiques chics, bars lounges, galeries d’art contemporain et, comme à Hollywood, des trottoirs incrustés d’étoiles évoquant les célébrités qui y résident ou y ont résidé, parmi lesquels les anciens présidents Dwight Eisenhower et Ronald Reagan, et des acteurs comme Lauren Bacall, Catherine Deneuve, Marlene Dietrich, Elvis Presley, les Sinatra, Elizabeth Taylor, etc., etc.
Autres particularités notables de Palm Springs : sa communauté LGBT (estimée à 30% des 45 000 habitants) et son festival lesbien annuel The Dinah Shore, considéré comme le plus grand rassemblement du genre au monde ; son architecture design typique des années 1950 et un plan d’urbanisme qui a réussi à se prémunir des hauts bâtiments et évité tout développement immobilier anarchique ; enfin ses musées (notamment le Desert Museum, espace consacré à la fois à l’histoire naturelle de la région et à l’accueil d’expositions artistiques, et le Air Museum, sur l’aviation militaire au cours de la Seconde Guerre mondiale), lesquels constituent une alternative à cuire au bord d’une piscine pour qui voudrait occuper sa journée en attendant que s’estompe le plus gros de la touffeur.
Un autre échappatoire existe toutefois. Il est radical, coûte $25 et garantit un rafraîchissement rapide et durable, qui plus est agrémenté de vues magnifiques : le Palm Springs Aerial Tramway.
En un quart d’heure, ce télécabine géant permet en effet de passer de 146m (altitude moyenne de Palm Springs) à près de 2600m, sur une des crêtes des montagnes qui surplombe l’est de la ville. A l’arrivée : une température en été diminuée de moitié (ce qui signifie un appréciable 20-22°C), des forêts de conifères, un parc naturel administré par des rangers qui en organise des visites guidées, des panoramas impressionnants sur la vallée en contrebas et, pour les amateurs de randonnées, divers sentiers balisés, dont l’un conduit sans difficultés majeurs, à 3300m au sommet du paisible San Jacinto Peak.